Depuis mardi 9 août, tous les visiteurs de Salomon Kalonda ont été éconduits par les gardes pénitentiaires qui le disent souffrant et indisponible. «Ce mardi là, les gardiens en poste ont laissé entendre qu’il était parti se faire examiner dans un hôpital de la place et qu’aucune visite n’était autorisée sur instruction de la hiérarchie. Alors qu’on attend avoir les suites de l’hôpital, c’est plutôt le refrain Salomon est malade et ne reçoit pas depuis», expliquent-ils.
Cela fait plus de 70 jours que Salomon Kalonda, le conseiller spécial de l’opposant Moïse Katumbi, a été arrêté, acheminé brutalement à l’ex-Demiap -le quartier général du renseignement militaire-, avant d’être transféré dix jours après à la Prison militaire de Ndolo, où les conditions de détention sont réputées précaires.
Ces visiteurs refoulés ont fait savoir samedi toute leurs craintes. Selon ces derniers, les signaux laissent à penser que la santé de Salomon Kalonda n’est pas bonne et cela se traduit par les réponses vagues des gardiens de la prison, désormais hostiles à toute visite à son bénéfice. Des hypothèses fusent: soit son état de santé s’est terriblement dégradé et on a opté de le cacher à sa famille, soit qu’on essaie de lui priver des soins appropriés, soit…
Parents et camarades du parti qui l’ont vu pour la dernière fois affirment que son physique est affecté. Ils évoquent «un amaigrissement et une faiblesse que Salomon ne pouvait cacher malgré une attitude très digne». «On comprend que sa santé soit rongée par plus de deux mois de détention, le manque de perspective et la lenteur dans le traitement de son dossier judiciaire réputé vide», disent-ils.
Cette torture, pensent-ils, a sérieusement entamé ses grandes capacités de résistance et il y a des craintes que ça débouche sur des dommages irréversibles.
Natine K.