Conduite par le responsable du Bureau Afrique subsaharienne, Sadibou Marong, ainsi que par le n°1 de l’association Journalistes en danger -JED-, Tshivis Tshivuadi, une délégation de Reporters sans frontières -RSF- a été reçue, le mardi 17 octobre 2023, par le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, dans son cabinet de travail. Au menu de leurs échanges, le projet Médias – Élections, un projet sur la formation de professionnels de médias pendant la période électorale, mais également le dossier Stany Bujakera, un correspondant de «Jeune Afrique» arrêté il y a quelques semaines à Kinshasa. Cette délégation était constituée des éléments du Bureau de Dakar et du siège à Paris.
Au sortir de l’audience, le chef de la délégation est revenu sur le dossier Bujakera. «Nous avons été reçus par le ministre de la Communication et Médias. Cela dans un contexte extrêmement difficile pour les médias de manière générale en RD-Congo. Difficile parce que notre confrère est en prison depuis au moins deux mois et nous avons fait le tour de cette situation. Aussi, nous avons réitéré la position officielle de Reporters sans frontières qui est d’abandonner toutes les charges qui pèsent sur Bujakera et de le libérer totalement. Au-delà de Stany, nous avons également demandé l’abandon des charges qui pèsent sur les autres journalistes qui sont détenus», a soutenu Sadibou Marong, responsable du Bureau Afrique subsaharienne de Reporter sans frontières au sortir de cette audience.
En dehors de ce dossier purement judiciaire, les deux parties ont aussi évoqué un projet de cette ONG de défense des journalistes qu’elle compte appuyer en RD-Congo. D’après ce cadre de Reporters sans frontières, la RD-Congo est prioritaire dans le projet Médias – Élections qui consiste à fournir des équipements aux journalistes tels que des gilets et des kits de premiers secours. Ce projet a aussi un volet formation. Enfin, le volet plaidoyer et formation à la couverture électorale. Ce projet tire sa substance d’un monitoring fait par cette ONG, qui a constaté que, généralement en période électorale, il s’observe beaucoup de violences et d’attaques contre les journalistes.
«La RD-Congo est déjà dans la période pré- électorale avec la campagne qui démarre bientôt. Nous avons estimé nécessaire de former les journalistes à bien couvrir la période électorale. Nous voulons privilégier l’aspect de la fiabilité et crédibilité de l’information», a-t-il expliqué. Et de préciser: «ce projet concerne non seulement la ville de Kinshasa, mais aussi Mbandaka, Goma, Lubumbashi».