«Nous avons formé plus de 1500 personnes handicapées réunies en association et réparties sur les 16 provinces… 300 enfants ont retrouvé la mobilité», a partagé cette religieuse, kinésithérapeute de formation, couverte d’éloges par les bénéficiaires et célébrée en tant que «mère des personnes en situation de handicap»
A Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, les Personnes vivant avec handicap -PVH- ont célébré avec pompe, le dimanche 6 août 2023, le 10ème anniversaire de la Fondation lève-toi et marche -FLEM. Initiative de la Sœur Liliane Mujing, la FLEM est une ONG RD-congolaise dont la mission est d’œuvrer en faveur de la promotion et de l’inclusion des PVH, longtemps rangées dans la catégorie des laissées-pour-compte.
En dix ans, la FLEM a eu un «impact positif» sur la vie des PVH. En témoigne, ses œuvres ô combien revalorisantes. «Nous avons formé plus de 1500 personnes handicapées réunies en association et réparties sur les 16 provinces… 300 enfants ont retrouvé la mobilité», a révélé, avec un brin de satisfaction, la Sœur Liliane Mujing dans son discours à la faveur de la soirée festive tenue au Lycée Tshondo de Lubumbashi.
Les différentes formations organisées par la FLEM ont essentiellement porté sur la gestion d’une structure associative et sa bonne gouvernance ainsi que sur les techniques de plaidoyer. «Après ces formations, nous les -PVH- accompagnons pour les aider à se constituer, à se restructurer, à rédiger leurs statuts et règlements intérieurs, et enfin à les faire notarier et légaliser», a fait savoir la coordonnatrice de la FLEM, dont l’action en faveur des personnes en situations de handicap concerne également «l’amélioration de leur quotidien». A ce sujet, cette ONG apporte un soutien financier ou matériel aux projets liés à des activités génératrices de revenu initiés par des PVH.
«D’inspiration divine», la FLEM n’a pas laissé en marge de ses actions les enfants en situation de handicap. «Nous commençons par faciliter la mobilité par la correction orthopédique et l’obtention des aides de marche, faciliter la participation aux cours par le paiement des frais scolaires et sensibiliser les parents, les élèves, les enseignants et les chefs d’établissements sur l’intégration scolaire des EVH», a expliqué la Sœur Liliane Mujing, soulignant que la prise en charge, pour les corrections orthopédiques, est totalement assurée par la FLEM et concerne les soins médicaux, l’alimentation et bien d’autres aspects.
Liliane Mujing, la «mère» des handicapés
Les PVH, à l’instar de cet unique lépreux parmi les 10 guéris par Jésus au 17ème chapitre de l’évangile de Saint Luc, ont saisi la balle au bond pour témoigner leur reconnaissance envers la sœur Liliane Mujing, la couvrir d’éloges, la célébrer en tant que «mère des personnes en situation de handicap» et la décrire comme «objectiviste, optimiste et logique dans sa vision envers les PVH».
«La Sœur Liliane, c’est notre maman. Quand nous avons lancé l’Organisation pour le bien-être des albinos -OBEA-, nous ne savions par où commencer pour scolariser nos enfants. La Sœur Liliane a accompagné nos enfants depuis 5 ans pour leur scolarité. Sur le plan de l’autonomisation, les femmes albinos, nous bénéficions des formations y relatives. Elle nous a formés en goal-ball alors que d’aucuns disaient que nous, albinos, nous ne pouvons pas pratiquer du sport. Elle nous a convaincus que nous pouvons aller plus loin et faire mieux que les autres», a, au nom des albinos, témoigné Bella Tetema, peu après que Lucien Lukeya, ancien joueur de volley assis reconverti en entraineur, a demandé à toutes les PVH de «prier de manière que le Seigneur réserve une place au ciel pour notre mère».
Sport, instrument d’inclusion
En plus de ses actions caritatives, la FLEM a entrepris d’exploiter le sport comme une «stratégie d’inclusion sociale de la personne handicapée avec le handisport comme instrument d’inclusion». «Nous avions commencé par le grand Katanga où 7 championnats provinciaux ont été réalisés. Et même 2 participations aux championnats africains», a rappelé la Sœur Liliane Mujing. A son initiative, la première édition des championnats nationaux de handisport ont été organisés en août dernier à Kolwezi, dans le Lualaba, avec la participation de 139 athlètes venus de 6 provinces de la RD-Congo.
«Loin d’être une simple compétition, ces rencontres sportives permettent un échange d’expérience entre plusieurs personnes handicapées de différents coins et milieux. Pour nous, le sport joue un rôle intégrateur important. Non seulement, il facilite l’inclusion sociale, mais il met déjà la PVH dans les vifs de la vie communautaire et cela sans complexe», a-t-elle soutenu, non sans annoncer le lancement ce lundi 7 août 2023 de la 2ème édition des championnats nationaux de handisport à Lubumbashi. Environ 200 athlètes y séjournent déjà.
Ils ont communié avec les différentes communautés locales des PVH ainsi que le comité de la FLEM, conduit par la Sœur Liliane Mujing, à la messe d’action des grâces dite le même dimanche 6 août par l’abbé Cyrille Makaka. Ce prêtre du diocèse d’Idiofa accompagne les athlètes de l’espace Bandundu.