À Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, des salles de cinéma (r)ouvrent leurs portes, exploitées par le Groupe Divo International, propriété de Deo Kasongo.
Depuis trois décennies, les Kinois ont vu disparaître presque toutes leurs salles de cinéma. Palladium, Palace, Tshilombo, Fuga…ne sont plus que des souvenirs lointains. Tout un circuit perdu, transformé en bureaux, en maisons d’habitation, en magasins ou boutiques d’habillement, en églises ou en salles de peinture automobile à cause des crises politiques et économiques, mais aussi par le désintérêt du public attiré par la concurrence, tour à tour, des DVD, des bouquets télévisuels et des réseaux sociaux.
Mais Deo Kasongo et le Groupe Divo International ont entrepris d’inverser la tendance. D’une salle obscure neuve et bien équipée dans leurs installations de Showbuzz, Avenue Mondjiba à Ngaliema, répondant aux besoins d’une jeunesse et des cadres de plus en plus nombreux, dont les attentes dans les domaines culturel et de loisirs sont indéniables, l’ingénieux manager et ses collaborateurs ont pu assurer la rentabilité et trouver leur public. Résultat, Cinébuzz s’est enrichi de deux nouvelles salles au Premier Shopping Mall, à Gombe cette fois-ci, et se positionne désormais comme leader du secteur.
“L’État doit nous encourager, et pas nous regarder de loin”
L’ambition de Divo International est derechef d’ouvrir cinq nouveaux complexes dans les normes internationales dans les quartiers vivants de Kinshasa et en faire de véritables pôles d’attraction culturelle et de divertissement d’autant plus que le cinéphile Deo Kasongo les veut aussi comme espaces des détentes et des spectacles, des concerts en particulier.
“Une personne qui vit a l’étranger qui entre à Showbuzz, au Cinebuzz ou à BuzzFm ne peut être dépaysée parce qu’être en République Démocratique du Congo et faire bien les choses, c’est possible”, explique DK avant de faire part de son plaidoyer en direction du gouvernement de la République: “Pour le développement des autres salles, s’il nous est accordé des facilités pour encourager notre développement, on peut avoir, avant fin 2022, 5 autres salles dans la ville de Kinshasa, à Bandal, Limété, Unikin, Upn et Ma Campagne”.
Deo Kasongo clame son amour pour le pays commun, la République Démocratique du Congo. Il affirme qu’il veut tous les jours apporter sa pierre sur ce qui manque pour une certaine qualité de vie, et réclame l’accompagnement des décideurs.
Dans un entretien avec le confrère Econews, le manager insiste: “Le pouvoir public devrait encourager ces champions ou ceux qui se battent corps et âmes pour faire face à une domination grandissante des communautés vivant au Congo; ceux-là qui ont accès facile aux capitaux, ils sont entrain de tout contrôler et nous ne pouvons pas continuer à regarder. L’État doit nous encourager, et pas nous regarder de loin. L’État doit accorder les marchés publics aux Congolais que nous sommes pour nous permettre de démontrer notre savoir-faire et nous permettre grâce à nos profits de nous développer et de développer des secteurs importants de notre économie pour la rendre indépendante de toute domination excessive”.
Le Groupe Divo International compte exploiter au maximum son nouveau créneau. Si Deo Kasongo excelle déjà avec l’ouverture des salles, son jeune frère, Éric, se lance dans la production cinématographique.
“Attendez voir le film sur le Docteur Muyembe qu’il produit avec l’acteur américain Richard T. Jones. C’est donc lui le producteur de films dans la famille”, révèle Deo, convaincu que les salles Cinébuzz en auront l’exclusivité de distribution sur le pays et que surtout les avants premiers s’y feront.
Tino MABADA