«La décision des députés de la partie Est de la République de suspendre leur participation aux travaux parlementaires était motivée par le souci de restaurer la paix et de mettre fin à l’insécurité et aux tueries dans cette partie du pays». Ces termes sont du député national Crispin Mbindule Mitono qui expliquait pourquoi lui et ses collègues avaient décidé de claquer la porte des travaux en plénière à l’Assemblée nationale. Dans son entendement, il était anormal que leurs circonscriptions soient dans une situation d’insécurité généralisée et qu’ils continuent de siéger à Kinshasa.
«Notre préoccupation majeure concerne plus l’insécurité dans laquelle la population de l’Est est plongée», a souligné l’élu de la ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Dans un entretien à chaud, cet élu national n’a pas caché les motivations qui avaient poussé les députés nationaux de l’Est du pays à sécher les plénières de l’Assemblée nationale.
A la question de savoir s’ils tenaient simplement à bloquer l’investiture du gouvernement issu de l’Union sacrée de la nation, Crispin Mbindule a précisé: «Nous sommes de l’Union sacrée de la nation. Pourquoi devrions-nous décider de bloquer notre propre gouvernement? Non. Notre souci majeur, c’est l’insécurité qui bat son plein à l’Est. C’est tous les jours qu’on tue, viole et pille à Beni et partout à l’Est. Ce n’est plus un secret pour personne. Notre souci était d’inviter les hautes instances du pays à trouver des solutions pour mettre fin à cette situation devenue dramatique. Nous n’avions rien à avoir avec le gouvernement. Voilà tout».
Quant à dire que le boycott des activités plénières bloquait inévitablement l’investiture du gouvernement devant travailler pour sécuriser les provinces en proie au cycle d’insécurité, le député double brassard de Butembo a purement rejeté l’idée de croire c’est le ministre de la Défense ou le gouvernement en général qui sont sensés mettre fin aux tueries et autres massacres déplorés dans plusieurs coins de la République.
«En parlant du gouvernement, vous pensez que c’est le ministre de la Défense qui doit tout faire pour sécuriser le pays. Non et non. Parce qu’il existe toute une chaine de commandement qui est sensée mettre en place des stratégies adéquates pour sécuriser la population. Nous avons une armée. C’est question de doter des moyens appropriés à note armée et la solution sera trouvée. Et pour ça, il ne faut pas nécessairement attendre le gouvernement ou le ministre de la Défense», a expliqué le député national Crispin Mbindule Mitono.
Dorian KISIMBA