La lutte contre la maladie à Covid-19 à Kinshasa devient une affaire de tous les Kinois. Mais au marché Selembao, les règles d’hygiène édictées non seulement par l’Organisation mondiale de la santé -OMS- mais aussi par les autorités du pays ne sont pas respectées. Vendeurs et clients sont coude à coude. La distanciation d’un mètre recommandée pour éviter toute contagion est foulée au pied. Les embrassades et les salutations par la main sont encore à la mode dans le chef des occupants de ce complexe commercial. «Nous savons que la maladie existe. Mais, il nous est difficile de respecter l’écart d’un mètre entre nous. Même entre nous et nos clients. Comme tu vois le marché ne dispose pas d’assez d’espace. Pour le lavage des mains, aucune disposition n’est encore prise au niveau de notre marché», explique Agnès Kitoko, vendeuse des sésames. Pour sa part, Kaaris Lukwebo reconnait que la maladie existe et qu’il faille se protéger. «Il était demandé à tous les bourgmestres de prendre des dispositions pour nous protéger mais jusque-là rien n’est fait au niveau de notre marché. Tu vois toi-même comment nous sommes exposés parce que nous ne savons toujours pas l’état sanitaire des clients qui nous fréquentent tous les temps». Et de continuer: «nous faisons un effort pour interpeller les autorités sensées mettre des dispositifs sanitaires appropriés dans ce marché. Pour sa part, Laurence Mafuta estime que les vendeurs de Selembao ignorent la gravité de cette pandémie connue sous le nom de Covid-19. «Rares sont des boutiques qui ont des lave-mains devant leurs portes. Les clients sont toujours entassés. La distanciation d’un mètre n’est pas respectée. Clients et vendeurs sont toujours collés», souligne-t-il.
La pénurie d’eau toujours décriée
La pénurie d’eau est toujours décriée au marché Selembao. «C’est ce qui nous empêche de laver nos mains plusieurs fois comme le recommandent les règles d’hygiène. Il faudra que les autorités gouvernementales nous aident à avoir l’eau en permanence pour bien répondre et respecter les principes édictés par l’OMS», expliquent les vendeurs des produits champêtres du marché Selembao.
Bénédicte MATONDO