De la COP28, qui se tient depuis le 30 novembre dernier à Dubaï, la RD-Congo va repartir avec USD 62 millions, fruit d’un partenariat avec Forest and climate leaders partnership -FCLP-, conclu le samedi 2 décembre dernier. Au front pour la conclusion de ce partenariat, Stéphanie Mbombo, envoyée spéciale du Président Tshisekedi pour la nouvelle économie du climat, a assuré que cette enveloppe, conformément aux termes du partenariat qui ont été définis par la partie RD-congolaise, sera orientée selon les priorités du pays. Tant, le souci, en arrachant cette alliance, est de «renforcer les ambitions du Chef de l’Etat, en structurant le marché des crédits carbone de manière à garantir au produit carbone de la RD-Congo un prix équitable».
Selon Stéphanie Mbombo, ce partenariat traduit la «vision ambitieuse» du Président Félix Tshisekedi qui n’a eu de cesse à marteler sur «l’importance de nos forêts en tant que puissants puits de carbone et leur rôle indispensable dans l’équilibre de la méga-biodiversité». Grâce à ce partenariat, baptisé «Personnes, Forêts et Nature pour la nouvelle économie du climat de la RD-Congo», le pays de Tshisekedi va empocher USD 62 millions au titre d’engagements de financement initiaux de la part de ses partenaires.
«Ce partenariat est un engagement à collaborer à travers un financement international et une assistance technique pour la conservation et la gestion des forêts, des tourbières et des zones clés pour la biodiversité de la RD-Congo», explique, à travers un communiqué, Stéphanie Mbombo, envoyée spéciale du Président RD-congolais pour la nouvelle économie du climat et qui a représenté Félix Tshisekedi à ces assises. En effet, la RD-Congo qui abrite plus de deux tiers de l’étendue des forêts tropicales du bassin du Congo, possède l’un des trois principaux systèmes forestiers tropicaux du monde encore suffisamment intact pour absorber net de carbone. Cette forêt cependant connaît des taux de déforestation parmi les plus élevés au monde à cause entre autres de la pauvreté.
Ainsi, les actions qui seront menées, dans le cadre de ce partenariat, vont «mettre l’accent sur les emplois et les moyens de subsistance des peuples autochtones et des communautés locales». Elles vont également «promouvoir et protéger leurs droits», non sans penser à «développer les investissements privés dans la nouvelle économie climatique, en particulier dans les secteurs qui permettent le développement socio-économique durable des populations locales, en particulier des jeunes, des femmes et des peuples autochtones, tout en réduisant la pression sur les zones forestières». Les secteurs ciblés sont notamment l’agriculture et la foresterie durables, les énergies renouvelables et l’écotourisme.
«Les actions promouvant les investissements du secteur privé comprendront des plans d’investissement, des instruments financiers, des réformes et une charte de l’investisseur», a précisé Stéphanie Mbombo, avant d’évoquer un autre avantage de ce partenariat. Celui-ci consiste à la «mise en place d’un cadre politique et institutionnel national solide pour aider la RD-Congo à accéder et à bénéficier de marchés internationaux du carbone à haute intégrité sociale et environnementale, ainsi que des paiements basés sur les résultats au titre de l’article 6 de l’Accord de Paris».
John Kerry, envoyé spécial du Président américain Joe Biden pour le climat, a salué ce partenariat qui constitue un «pas en avant pour la RD-Congo et ses partenaires, y compris les États-Unis, pour investir dans des moyens de subsistance durables pour le peuple RD-congolais tout en préservant les ressources irremplaçables tourbières, forêts et paysages vitaux du bassin du Congo».
Il a en plus salué «l’engagement du gouvernement RD-congolais à conserver ses tourbières et ses forêts, l’un des principaux puits de carbone tropicaux au monde, tout en offrant un avenir meilleur au peuple RD-congolais». De son côté, Stéphanie Mbombo est revenue à la charge pour faire savoir que «les partenaires du paquet pays exploreront les structures financières appropriées pour catalyser le financement et les avantages de la conservation, de la restauration et de la gestion durable des forêts, des tourbières et d’autres écosystèmes pertinents. Des structures financières appropriées soutiendront les objectifs climatiques de la RD-Congo et la vision du Président pour une nouvelle économie du climat et pourront inclure un nouveau fonds».
L’envoyée spéciale du Président Tshisekedi pour la nouvelle économie du climat a par ailleurs annoncé la création d’un institut pour la nouvelle économie du climat dans le bassin du Congo. «La nouvelle économie du climat, basée sur des forêts de grande valeur, des tourbières et des zones clés pour la biodiversité, stimule les investissements dans les infrastructures, les secteurs favorables à la nature, y compris les opportunités sur le marché international du carbone, ainsi que les moyens de subsistance et les emplois décents pour les communautés à travers le pays», a motivé Stéphanie Mbombo, précisant en même temps que cet institut verra le jour avec le concours de Bezos Earth Fund pour servir «d’outil indispensable pour définir une politique cohérente à court, moyen et long terme». Les contributeurs directs sont les USA, la France, l’Allemagne, la Fondation Bezos Earth Fund. Les contributeurs indirects sont la Belgique et la Norvège.