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Contentieux fiscal DGI vs les Sociétés Vodacom, Airtel et Orange: Nicolas Kazadi nage à contre-courant, il ordonne la réouverture, sans paiement, des sièges scellés par l’Administration fiscale

La Direction générale des Impôts -DGI- a sommé jeudi 8 décembre les sociétés de télécommunications Airtel RDC -260 millions de dollars-, Vodacom Congo -165 millions- et Orange RDC -147 millions- de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts vis-à-vis du trésor public congolais.

Mais ces sociétés dont les bureaux ont été scellés risquent de ne pas se plier à cette sommation de l’Administration fiscale. Nageant à contre-courant de cette procédure pourtant légale, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, s’est mêlé à l’affaire et a donné ordonné la réouverture, sans un seul paiement en échange, des bureaux scellés par la DGI.

Perçue comme un obstacle à la mobilisation des recettes, l’intervention du ministre Nicolas Kazadi a fait réagir la Ligue congolaise de lutte contre la corruption -LICOCO-, une Ong de droit congolais et membre de Transparency International, au moment où le pays cherche à mobiliser les moyens pour atteindre son budget chiffré à 15 milliards de dollars.

Depuis Washington où il participe à une conférence sur la lutte contre la corruption, Ernest Mpararo, le président du conseil d’administration de la LICOCO cité par le site Ouragan.cd, a demandé aux politiciens, notamment au ministre des Finances, de respecter les lois du pays et la procédure en la matière.

Pour Mpararo, l’attitude de l’argentier national encourage la fraude et l’impunité. «Le ministre des Finances doit respecter les lois du pays, surtout la procédure en la matière. Même s’il a le pouvoir de desceller mais il doit le faire en concertation avec la Direction générale des impôts», a-t-il fustigé.

L’activiste s’est indigné de voir le ministre pencher si vite pour les Télécoms même si ses responsables sont partis le voir. «C’est anormal et c’est là où il y a excès de pouvoir. Le drame, c’est que les ministres ne respectent pas les règles et les procédures. Voilà pourquoi on n’a pas beaucoup d’argent dans le budget de l’État», a-t-il décrié.

Des sources proches de la DGI ont indiqué que toute la procédure a été respectée avant d’arriver aux scellés et saisies de comptes. Une commission ad hoc avait été mise en place pour traiter de ce dossier, car après enquête, les montants à devoir à l’Etat congolais étaient plus importants que ceux retenus en dernier ressort. Pour Vodacom par exemple apprend-on, l’Etat a accepté de perdre 100 millions de dollars pour lui permettre de payer le reste, soit 165 millions. De même pour les autres sans doute chacune d’elles, selon le volume de ses arriérés.

Natine K.

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