«Toute éventuelle inscription au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale de ce texte consacrera la rupture définitive et irréversible au sein de l’Union sacrée», prévient le parti katumbiste via un communiqué publié au terme de la réunion de sa direction politique jeudi 8 juillet
C’est peut-être la première fissure au sein de l’Union sacrée de la nation, provoquée par l’hystérie que suscite la proposition de loi de Noël Tshiany, consistant à verrouiller l’accès aux postes de souveraineté nationale aux RD-Congolais d’origine, c’est-à-dire ceux dont les deux parents sont eux-mêmes RD-Congolais nés de père et de mère.
L’enjeu étant de taille, la direction politique du parti katumbiste, quelques instants seulement après le dépôt de la Loi Tshiany au bureau de l’Assemblée nationale, portée par le député Nsingi Pululu, a, au terme de sa réunion du jeudi 8 juillet 2021, fait une déclaration musclée, menaçant de quitter le navire USN, fruit de dure labeur du Président Félix Tshisekedi cueilli avec le concours de certains leaders politiques dont Moïse Katumbi Chapwe.
«Toute éventuelle inscription au calendrier des travaux de l’Assemblée nationale de ce texte consacrera la rupture définitive et irréversible au sein de l’Union sacrée entre les tenants de l’instrumentalisation de la nationalité et du repli identitaire aux fins de conservation du pouvoir et les véritables républicains qui aspirent à donner au peuple congolais la possibilité de désigner librement ses dirigeants parmi tous leurs compatriotes à la faveur d’élections crédibles, apaisées et inclusives», a tranché la direction politique d’Ensemble pour la République.
Une décision ferme communiquée au moyen des mots loin d’être tendres pour alerter et surtout pour faire montre de solidarité envers tous ces RD-Congolais pas toujours d’origine mais qui œuvrent réellement en faveur de l’essor de cette nation et particulièrement envers le chairman Katumbi, visé par cette Loi sensée l’écarter de la course à la présidentielle en 2023.
Et, quand on sait qu’Ensemble de Katumbi pèse près de 80 députés à l’Assemblée nationale, il y a lieu de s’interroger sur ce que va devenir USN sans cette machine politique. Quand l’on sait également que de nombreux autres élus sont déterminés à faire échec à ce projet de loi, il y a lieu de craindre que le malaise puisse et dépassé la sphère Union sacrée pour affecter l’ensemble de la classe politique voire la nation toute entière.
Par ailleurs, au travers des lignes du communiqué ayant sanctionné la réunion du 8 juillet de la direction politique d’Ensemble, signé par le SG Dieudonné Bolengetenge Balea, il est aussi clairement souligné: «Il appartient aux congolais et à seuls, non à une poignée de politiciens jouant aux apprentis sorciers, de choisir librement celles et ceux qui auront la charge de conduire la nation».
Laurent OMBA
