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Conflit Teke-Yaka: le député Willy Bolio appelle à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante

Le député national Willy Bolio Emina Mpa Rewil a fait un exposé détaillé de la situation qui divise les peuples Tekes et Yakas dans les territoires de Kwamouth, province de Mai-Ndombe, à Bagata, province du Kwilu depuis juin 2022. Au cours d’une conférence de presse tenue le samedi 22 juin à la Paroisse Notre Dame de Fatima, dans la commune de la Gombe, Willy Bolio, devant la presse nationale et internationale, a invité l’ONU par le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, la MONUSCO, l’UE et le gouvernement de la RD-Congo à mettre en place une commission d’enquête indépendante aux fins d’établir les responsabilités des uns et des autres dans ce conflit qui déchire ce territoire de Mai-Ndombe.

Willy Bolio a d’abord présenté la situation géographique des Tekes qui se trouvent notamment au Congo-Brazzaville, au Gabon, au Tchad et en RD-Congo. «En RD-Congo, les Tekes sont autochtones et originaires de la ville province de Kinshasa, on les retrouve aussi dans les territoires de Bolobo et Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe et dans le territoire de Bagata, province de Kwilu», a expliqué le député national Willy Bolio.

Et de poursuivre: «les deux peuples -Yakas et Tekes- ont vécu depuis des années en paix et le conflit déclenché en juin dernier laissent bon nombre des personnes perplexes». Pour le député national Willy Bolio, sur base de certains faits et actes, il estime qu’il se dégage clairement une épuration ethnique préméditée et planifiée. Il a rappelé qu’au mois de juin 2022, les assaillants ont commencé leur plan en attaquant les villages Masiambe, Mbomo, Masiakwa, Midi ainsi de suite.

«Dans la plupart des villages conquis, ils y ont installé leurs propres chefs coutumiers qui sont Yaka et Suku, se partageant des rayons des zones d’influence. Au regard des faits, il se dégage que cette épuration ethnique a été préméditée et planifiée dans le temps», a déclaré Willy Bolio. Dans un contexte d’agression de la RD-Congo par le Rwanda, d’aucuns ont soutenu la présence d’une main noire dans le conflit Tekes-Yakas, faisant évidemment penser au Rwanda de Paul Kagame. Pour le député national Willy Bolio, cette présomption était une manœuvre dilatoire.

«Pour se dédouaner et éviter ses responsabilités, la première version du gouvernement disait qu’il y a une main noire. Même si nous avons insisté à prouver qu’un noir ne peut pas avoir une main blanche, qu’il fallait préciser de quel noir s’agissait-il, cette hypothèse a pris beaucoup de temps avant de suspecter le Rwanda», a-t-il souligné.

Et de renchérir: «cette version officielle a failli emporter la conviction des RD-Congolais au regard du mode opératoire des assaillants qui présente la même chose que ce qui se passe à l’Est de la RD-Congo. Ces assaillants agissent en terroristes, faisant l’épuration ethnique, les deux crimes internationalement réprimés sont des actes de terrorisme d’une part et d’autre part de génocide».

Le député national Willy mentionnant l’article 16 alinéa 1 de la Constitution qui souligne clairement que la personne humaine est sacrée, l’État a donc l’obligation de la respecter et la protéger. Willy Bolio a martelé donc que cet article de la Constitution n’ouvre même pas une brèche sur l’exécution de la peine de mort dont il y a moratoire et que certains pays ont déjà supprimé. Cela étant, il n’y a aucune justification pour qu’un groupe de criminel, Mobondo soit-il, impose des traitements inhumains, cruels et dégradants aux autres etc. rester impunis.

Au cours de sa conférence de presse, Willy Bolio fait un constat de l’inattention et la mauvaise foi du gouvernement RD-congolais car, selon lui, depuis que les Tekes sont tués, le gouvernement n’accorde pas une oreille attentive alors qu’il reste attentif aux assaillants et même leur accordant protection. Willy Bolio a par ailleurs déclaré que toutes les démarches menées en vue de rencontrer le Chef de l’Etat sont restées lettres mortes, ce qui fait trempé les Tekes dans un sentiment d’abandon. Willy Bolio a cependant souligné qu’il n’a pas appelé les Tekes de ne pas s’enrôler. Cependant, dans ce sentiment de peur et d’angoisse, les Tekes préfèrent la prudence d’autant plus que la menace contre eux n’est pas écartée. Comme piste de solution, cet élu du peuple propose entre autres que «l’armée fasse le ratissage dans le Plateau de Bateke de Maluku, et de Kwamouth afin de rassurer les déplacés, d’autre part, rassurer les participants aux Jeux de la Francophonie à leur sécurité et à la quiétude dans la ville.

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