Paul Nsapu vient une fois de plus d’être destitué par ses pairs Commissaires nationaux de la Commission nationale des Droits de l’Homme -CNDH. En effet, l’homme qui venait d’être réhabilité en début novembre par le même Conseil d’Etat qui avait, un mois auparavant, confirmé sa déchéance, est à nouveau éjecté du siège du président de la CDNH.
A la manœuvre, par 5 des 8 commissaires nationaux, membres de la Plénière de la Commission nationale des Droits de l’Homme encore actifs. Ils ont élu, par conséquent, la Commissaire Gisèle Ntumba Kapinga pour le remplacer.
Selon le procès-verbal rendu public, la décision a été prise le 16 novembre, lors de la clôture de la session extraordinaire à laquelle Paul Nsapu et deux autres commissaires nationaux disponibles n’ont pas pris part malgré les invitations qui leur ont été dument adressées.
Le blocage
A ce jour, la machine CNDH est complètement grippée. A en croire un des commissaires, Paul Nsapu veut diriger par défi une institution d’appui à la démocratie, par essence indépendante. L’homme aurait des appuis politiques qui le soutiendraient. Mais qu’à cela ne tienne, les commissaires restent de marbre. Pour eux, il n’est plus question de tolérer l’anarchie que Paul Nsapu voulait instaurer! Voilà qui occasionne dysfonctionnement créé au sein de la CNDH où la gestion est, par principe, collégiale. Or, au vu du Règlement intérieur de l’institution, Nsapu ne saurait prendre aucune décision ou initiative sans l’adhésion de la majorité des commissaires nationaux.
Et comme en début septembre, ces derniers lui reprochent, notamment le détournement des 30% des frais de fonctionnement versés à des intervenants anonymes depuis plusieurs mois, des menaces physiques et verbales à l’endroit des commissaires nationaux, le limogeage irrégulier de 306 agents de la CNDH c’est-à-dire ¾ du personnel. Conséquence: la CNDH ne compte aujourd’hui qu’un seul agent par province. Ce n’est pas tout. Il y a aussi, parmi les griefs contre Nsapu, la nomination cavalière des agents méconnus de la CNDH, et plus encore… des observateurs font remarquer qu’à ce jour, Paul Nsapu n’a jamais tenté de réfuter les accusations portées contre lui. Au Conseil d’Etat, par exemple, sa démarche s’est attaquée juste à la forme.
Dans la Société civile, beaucoup décrient de la politisation de ce dossier qui bloque depuis des mois le bon fonctionnement de la CNDH, en cette période électorale où l’institution a naturellement beaucoup à faire dans son domaine des Droits de l’Homme.