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RDC : Depuis Bujumbura, Mbusa incrimine Kagame

«Au moins, 145 civils ont été sauvagement exécutés dans la nuit du 3 au 4 mai 2023 à Kizimba près de Kitchanga, dans le territoire de Masisi non loin de la zone de Kishishe, dans le Nord-Kivu», a dénoncé le Min’Etat accusant le Rwanda et ses supplétifs du 23 d’être les auteurs de ces derniers crimes sur le sol RD-congolais

La session ministérielle du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, en amont du 11ème Sommet des Chefs d’État et de gouvernement s’est ouvert, le jeudi 4 mai à Bujumbura. Après les mots des institutions garantes, à savoir: CIRGL, SADC, UA et ONU, c’est le président sortant de la session ministérielle du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, Mbusa Nyamwisi qui a pris la parole. Il a débuté son speech par la condamnation des massacres perpétrés la nuit du 3 au 4 mai au village de Kizimba non loin de Kitchanga, dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu.

Le ministre d’Etat en charge de l’Intégration régionale a exigé que des enquêtes soient menées pour que les coupables répondent de leurs crimes. La délégation RD-congolaise a aussitôt rappelé les engagements contraignants établis par les pays signataires de l’Accord. La RD-Congo a également exprimé sa volonté à rapatrier tous les combattants désireux de rentrer dans leur pays d’origine conformément à la volonté du Chef de l’État visant à éradiquer les groupes armés dans sa partie orientale. Paul Kagame et son régime installé près de 30 ans à Kigali incarnent le mal et déstabilisent l’Afrique centrale et de l’Est.

Sans nul doute, la coalition des forces du mal, M23 et RDF, l’armée régulière rwandaise, a saboté, par un massacre d’une extrême barbarie sur le sol RD-congolais encore une fois de plus l’ouverture du XIème sommet de Bujumbura.

«Au moins, 145 civils ont été sauvagement exécutés dans la nuit du 3 au 4 mai 2023 à Kizimba près de Kitchanga dans le territoire de Masisi non loin de la zone de Kishishe, dans le Nord-Kivu», a-t-on appris. C’est pourquoi, le min’État en charge de l’Intégration régionale, Antipas Mbusa Nyamwisi, visiblement marqué par cette énième triste nouvelle, a déploré et dénoncé, d’un ton ferme, loin de céder à la terreur, cette tragédie.

Dans son mot d’ouverture, Mbusa Nyamwisi a sollicité une minute de silence en mémoire de victimes du terrorisme rwandais camouflé dans le M23. Naturellement, la RD-Congo va exiger des enquêtes sérieuses pour que les auteurs intellectuels, co-auteurs et complices de la Shoah de Kizimba répondent de leurs actes devant la justice. Les travaux préparatoires du XIème Sommet des Chefs d’État et de gouvernement signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ont démarré, le jeudi 4 mai 2023, par la réunion des ministres des Affaires étrangères.

La cérémonie d’ouverture a été marquée par cinq allocutions prononcées par la CIRGL, la SADC, l’UA, l’ONU, puis la RD-Congo qui assure la présidence sortant du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Tous les speeches ont, en substance, accordé une note peu flatteuse à la mise en œuvre de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, dix ans après. Antipas Mbusa Nyamwisi a, après avoir crié haro sur le massacre de Kitchanga, rappelé à l’assistance, la vision et la finalité des Chefs d’État ayant motivé l’élaboration de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Il s’agit de la paix, sécurité, stabilité et coopération entre la RD-Congo et la région de Grands lacs en vue d’un développement harmonieux.

Mbusa Nyamwisi a remémoré autant à ses collègues ministres qu’à leurs experts, que l’Accord-cadre d’Addis-Abeba dispose des clauses sacro-saintes, intangibles, imposables à tous, notamment la non-ingérence dans les affaires intérieurs des États voisins, ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés, respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États voisins, respecter les préoccupations et intérêts légitimes de États voisins en particulier au sujet des questions de sécurité et renforcer la coopération régionale et une intégration économique profitable à tous. Hélas, la bonne foi de la RD-Congo à créer un climat de vivre ensemble ne lui jamais été rendue.

«Félix Tshisekedi a tendu l’accolade, Kagame a répondu par l’estocade», a-t-il regretté. Mbusa Nyamwisi l’a bien démontré dans son speech. Au nom du Président de la République, le ministre d’État RD-congolais a appelé à une évaluation sans complaisance, franche et sincère de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Ce n’est pas tout. Antipas Mbusa s’est interrogé, à haute voix, comment devra-t-on comprendre que ce soit exactement le moment où la RD-Congo assure la présidence tournante de l’Accord cadre qu’elle soit injustement agressée par un État membre bien identifié, violant l’engagement régional avec un motif fallacieux et révisionnisme du principe de l’intangibilité des frontières hérités de la colonisation, principe fondateur de l’Union africaine.

Dans l’assistance, des officiels rwandais ont encaissé le coup. «Malgré la recrudescence de l’insécurité provoquée par le M23 soutenu ouvertement par le Rwanda, tel qu’établi par les limiers de l’ONU dans un rapport transmis au Conseil de sécurité à New-York, la RD-Congo n’a nullement d’ambitions bellicistes et tient à maintenir un climat de convivialité avec les pays d’origine de ces groupes armés qui tuent, violent et pillent dans l’Est de la RD-Congo», a annoncé Mbusa Nyamwisi.

Selon lui, Kinshasa veut ainsi trouver une solution définitive à la crise. «Parmi ces groupes, il y a les FDLR du Rwanda, les Red Tabara pour le Burundi, le tristement célèbre ADF pour l’Ouganda», a-t-il rappelé. La délégation RD-congolaise convie les gouvernements des États précités à ouvrir un cadre de dialogue avec ces forces négatives à travers le processus de démobilisation et de désarmement et réinsertion sociale régional. Pour sa part, la RD-Congo s’engage à collaborer et à assister aux activités du Groupe de coordination et de contact -GCC.

Dans sa prise de parole, le ministre  des Affaires étrangères du Burundi, au nom du Président Évariste Ndayishimiye, président en exercice de la Communauté d’Afrique de l’Est -EAC-, a vivement félicité la RD-Congo pour les grandes  réalisations durant le mandat de Félix-Antoine Tshisekedi. Il a désapprouvé cette coïncidence curieuse, que le 10ème anniversaire de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba coïncide avec la résurgence regrettable du M23 avec un coût humain et matériel tragique qui annihile l’espoir des lendemains meilleurs des populations. Le sommet va se clôturer le samedi prochain sur la note de passation de commande entre le président sortant de ce Mécanisme, Félix-Antoine Tshisekedi, et celui entrant, son homologue burundais, Evariste Ndayishimiye.

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