Conformément aux articles 115 de la Constitution et 82 du Règlement intérieur du Sénat, le président de la Chambre haute du Parlement, Modeste Bahati Lukwebo, a procédé, le jeudi 15 septembre 2022 à l’ouverture officielle de la deuxième session ordinaire de l’année 2022. Session dite essentiellement budgétaire. Cette date qui commémore également la journée internationale de la démocratie, a constitué pour Modeste Bahati l’occasion de faire le tour d’horizon général de toutes les questions qui touchent à la bonne marche du pays, en commençant par le dépôt du projet de Budget 2023 dans les délais constitutionnels et l’adaptation de cette loi des Finances aux principaux défis qui l’attendent par rapport à la vision politique du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi.
Pour le speaker de la Chambre haute, ce budget doit refléter la transparence et la réalité dans les estimations des dépenses publiques, ce qui l’a poussé à attirer l’attention de tous, lors de l’élaboration dudit projet, sur les impératifs multiples et incontournables que nécessite l’accompagnement des missions régaliennes dévolues légalement au Sénat. Parlant des débats enflammés et passionnés qui auront lieu au niveau des deux Chambres du Parlement à l’occasion de l’Examen de cette loi de Finances, l’orateur a souhaité que ceux-ci visent l’amélioration des conditions de vie des RD-Congolais, mais aussi du climat des affaires en vue d’attirer les investisseurs et booster la croissance économique.
A ce point de vue, il a exhorté à ne pas considérer les joutes verbales attendues comme un quelconque antagonisme politique ou idéologique entre les sénateurs eux-mêmes, les sénateurs et le gouvernement, mais plutôt comme «la manifestation de notre attachement commun à l’affectation judicieuse et équitable des ressources publiques au profit de nos populations».
Abordant le chapitre politique de son discours par la reconstruction nationale initiée par le Chef de l’Etat, Modeste Bahati s’est appesanti sur le projet du développement de 145 territoires de la RD-Congo lequel, a-t-il dit, suscite un grand intérêt auprès des populations RD-congolaises, surtout celles de l’arrière-pays. C’est ainsi que le président du Sénat a exhorté le gouvernement à ne ménager aucun effort pour la réussite totale de cette vision grandiose de l’autorité suprême, «qui vise l’intégration de toutes les Entités territoriales décentralisées de notre grand et beau pays dans le processus de développement intégral». Il n’a pas omis d’insister sur la nécessité de la mise en place des mécanismes d’encadrement afin que ce programme ne souffre d’aucune entrave, surtout qu’il faut éviter le détournement des fonds qui seront mis à disposition pour l’exécution dudit projet.
Parlant du volet économique, Bahati a mis en exergue la situation actuelle de la RD-Congo, marquée par la guerre qui sévit entre l’Ukraine et la Russie et dont les effets néfastes ne manquent d’impact sur cette économie déjà confrontée aux multiples défis qui l’exposent à un certain nombre de risques. Il a plaidé pour l’encouragement de l’application des recommandations préconisées par la Banque centrale du Congo et qui consistent entre autres à stimuler le secteur productif, principalement l’agriculture et l’élevage pour garantir l’approvisionnement des centres urbains en denrées alimentaires.
En vue d’accroître les ressources de l’Etat, il a invité le gouvernement à parachever le processus d’appel d’offres de ventes de 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers pour l’amélioration, grâce à une bonne gouvernance et moyennant une exploitation responsable, des conditions de vie des populations. «Sur le plan sécuritaire, la présente session s’ouvre dans un contexte national toujours marqué par la persistance de la crise sécuritaire dans certaines provinces du pays», a martelé Modeste Bahati, saluant la position courageuse du Chef de l’Etat qui, lors de la tripartite de Luanda et tout récemment lors du sommet annuel de la SADC à Kinshasa, n’a pas usé de la langue de bois pour dénoncer le Rwanda comme pays agresseur sous couvert des marionnettes du M23.
Pour lui, «un tel acte de courage ne peut que susciter notre admiration et notre soutien total vis-à-vis de la politique du Président de la République». Tout en exprimant l’attachement total de sa Chambre à la personne du Chef de l’Etat, il a encouragé Félix Tshisekedi à ne pas desserrer la pression diplomatique et surtout militaire sur le terrain des opérations. Dans le même temps, il a invité le peuple RD-congolais à s’unir derrière le commandant suprême des Forces armées et de la Police nationale congolaise pour bouter l’ennemi hors du territoire national. L’orateur a eu les mots justes pour appeler au soutien des vaillants militaires et des policiers, y compris les services de sécurité pour la défense de la patrie et les sacrifices qu’ils consentent sur le théâtre des opérations contre le terrorisme et l’occupation illégale d’une partie du territoire RD-congolais.
Abordant le point relatif au conflit inter-ethnique dans la province de Mai-Ndombe, plus précisément dans le territoire de Kwamouth où les affrontements sanglants opposent les Teke aux Yaka, il appelle le gouvernement à y consacrer tous les efforts pour le retour de la paix dans cette partie du pays. Dans le même registre, l’orateur a dénoncé et condamné avec la dernière énergie, le banditisme urbain communément appelé Kuluna. C’était pour lui le lieu et le moment d’exhorter le gouvernement à tout mettre en œuvre pour éradiquer cette espèce de criminalité qui met en danger la vie des paisibles citoyens, aussi bien en milieux urbains que ruraux, en étendant l’expérience de Kanyema Kasese dans toutes les provinces.
Sur le plan social, le numéro 1 du Sénat a mis en relief les remous sociaux et les revendications dans les secteurs de la santé publique, de l’EPST, de l’ESU, sans oublier la baisse du pouvoir d’achat de la population à la suite de la hausse des prix des biens de première nécessité sur le marché. Il a invité le gouvernement à faire beaucoup d’efforts pour améliorer le vécu quotidien des populations actives, plus particulièrement les agents de l’Etat. Dans le même ordre d’idées, il interpelle le gouvernement des Warriors sur le réalisme dans les réajustements salariaux, tout en tenant compte du panier de la ménagère.