Le président du MLC a beau critiquer les négociations ayant abouti à la signature des accords qui gardent encore en place les institutions actuelles, jugées hors mandat ainsi que leurs animateurs, il en est aujourd’hui bénéficiaire. Autant les autres dignitaires ont glissé, autant Jean-Pierre Bemba Gombo a librement accepté de glisser, à son tour. Le chairman fraîchement rentré au pays après 11 ans d’absence est allé rencontrer le Bureau du Sénat, une institution qui siège depuis autant d’années, soit deux mandats et une année déjà. Comme quoi, il est et reste sénateur jusqu’à l’investiture de la prochaine chambre haute du Parlement.
Tout le monde a glissé. Jean-Pierre Bemba faisait encore exception jusqu’avant sa libération. Mais il a confirmé la règle en devenant le tout dernier bénéficiaire du glissement après une période couvrant deux mandats de 5 ans et une année.
Aussitôt rentré au pays après avoir été acquitté par la Cour pénale internationale -CPI- dans la première affaire de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis en Centrafrique qui l’opposait au Procureur de cette Cour, Jean-Pierre Bemba a commencé a repris ses droits.
Avant de revenir, il a d’abord renouvelé son passeport diplomatique en sa qualité de sénateur. Puis, il est allé s’enrôler à la CENI jeudi 02 août en déposant immédiatement sa candidature à la présidentielle du 23 décembre prochain. Le vendredi 03 août, Bemba est allé à la rencontre du Bureau du Sénat pour la régularisation de son dossier de Sénateur. Le chairman du MLC a porté son écharpe avant d’occuper son siège vide. C’est tout dire. A son tour, Bemba a accepté de glisser comme tous les autres. L’ancien chef rebelle semble être le tout dernier à avoir emprunté cette voie. On rappelle que cette glissade quasi virale liée aux différentes négociations à l’issue desquelles la classe politique s’est accordée pour que les institutions en place restent jusqu’à l’organisation des élections. Pour Bemba, qui a finalement rejoint ses anciens collaborateurs, notamment Thomas Luhaka, Germain Kambinga, Omer Egwake ou Jean-Lucien Bussa, l’exercice parait tout aussi périlleux d’autant plus que son ralliement au glissement s’opère à quelques semaines de la campagne électorale. Il est à craindre qu’il laisse l’image d’un adepte du poker menteur.
Octave MUKENDI

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