A la tête de la compagnie nationale d’aviation à titre intérimaire depuis juillet 2021, Pascal Kasongo Mwema a été arrêté la semaine dernière sur ordre du parquet général de Kinshasa/Gombe pour détournement des fonds sur base d’une enquête de l’Inspection générale des finances -IGF. Le premier à être arrêté quelques jours avant pour les mêmes faits, c’est le directeur financier, Emile Gilbert Kakese. Que reproche-t-on à Pascal Kasongo Mwema et son collaborateur Emile Gilbert Kakese?
Selon les révélations de Jeune Afrique, s’appuyant sur les procès-verbaux de leur audition fin septembre par l’inspecteur général des finances Bavon N’sa Mputu, le directeur général Pascal Kasongo Mwema a avoué avoir payé une rétrocommission en décembre 2021 de 612.500,01 dollars américains, soit les 20% des 3 millions de dollars de dotation en faveur de Congo Airways, repris comme entreprise à caractère social pour le compte du budget 2020.
«Il m’a été dit que si je veux avoir cette somme, il me faudra laisser 20% de ce montant. J’ai été scandalisé, mais lorsque je me suis adressé à mes collaborateurs, ils m’ont dit que c’est comme cela que les choses se passent», affirme Pascal Kasongo Mwema qui avoue avoir cédé faute d’argent. «C’était une question de survie», poursuit-il. Lui-même reconnaît avoir remis au secrétaire du ministre de l’Economie nationale ces 612.500,01 dollars américains, sans aucune justification: «Ces genres des choses, on ne les acquitte pas».
Ce cas avéré de rétrocommission a été confirmé par le directeur financier de la compagnie, auditionné une semaine avant. Arrive alors la gymnastique pour couvrir l’utilisation de cette somme. Pascal Kasongo Mwema fabrique pour ce faire une rubrique dédiée au paiement d’arriérés de salaire des agents et de gratifications pour les festivités de fin d’année. Ce qui ne sera jamais payé. Ce scandale intervient alors que Congo Airways est au bord de la faillite. La compagnie est actuellement tourmentée par des mouvements de grève et pourrait dans les semaines qui arrivent manquer d’appareil fonctionnel. Le 9 septembre dernier devant le Conseil des ministres, Chérubin Okende, ministre des Transports, a décrit une situation de «faillite qui ne dit pas son nom».
Le ministre n’avait pas non plus épargné l’équipe dirigeante à qui il reproche notamment une «gestion non transparente» et un «manque de cohérence» dans son plan de relance de l’entreprise.
Avec Infos.cd