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RDC : Des avis de l’Assemblée nationale bientôt au gouvernement pour sauver des sociétés minières

«Les recommandations de la Chambre basse à l’Exécutif pour que les aires protégées profitent aux communautés locales», dixit le député François Nzekuye

La Commission Environnement, tourisme, ressources naturelles et développement durable que préside le député Elvis Mutiri a auditionné, mardi 19 et jeudi 22 mai 2020, les ministres Clément Kwete du Portefeuille, Claude Nyamugabo de l’Environnement et le Directeur général de la Société minière de Kilo Moto -SOKIMO. Le premier sur la stratégie de gestion et de relance des sociétés minières du Portefeuille de l’Etat, le deuxième sur les dividendes que tirent les populations riveraines des aires protégées et le troisième sur l’état de santé de la SOKIMO. Dans leurs répliques aux nombreuses préoccupations soulevées par les députés membres de cette commission, les trois auditionnés, chacun en ce qui le concernait, éclairé la lanterne des élus sur leurs secteurs respectifs. «Nous avons entendu les réponses des ministres du Portefeuille, de l’Environnement et du DG de la SOKIMO. Nous allons faire des recommandations à transmettre à la plénière à travers le bureau de l’Assemblée nationale qui les transmettra au gouvernement afin que nous puissions sauver nos sociétés minières, pour que les aires protégées profitent aux communautés locales de manière à ce que nous puissions faire le travail pour lequel le peuple nous a élus», a souligné le député François Nzekuye, vice-président et porte-parole de la Commission Environnement.Résumant les séquences de cette audition, François Nzekuye a retenu l’effort que fournit le ministère de l’Environnement pour gérer les aires protégées de la RD-Congo. «Il voudrait que nos engagements internationaux soient respectés, de passer de 13 à 17% d’espace national qui soient consacrés aux aires protégées. En même temps, il se bat pour que les populations riveraines trouvent leurs comptes. Mais à ce sujet, le compte n’est pas bon dans ce sens que la population riveraine se plaint estimant que les efforts fournis pour les aires protégées sont de loin inférieurs par rapport à leurs attentes». Et de continuer: «nous avons entendu le cri de cœur de l’ICCN qui nous a demandés son appui au budget de manière à ce qu’il soit doté de plus de moyens pour remplir ses missions. Nous avons promis d’appuyer l’ICCN et, en même temps, nous avons insisté que là où c’est possible qu’il y ait un certain déplacement des aires protégées afin de permettre aux populations de pouvoir faire de l’agriculture et bien évidemment en respectant les termes de la loi et les conditions techniques pour pouvoir réaliser ce travail».Pour ce qui est des réponses du ministre du Portefeuille, Clément Kwete, le vice-président et porte-parole de la Commission Environnement a bien compris la problématique des sociétés minières du secteur public. «La situation générale des sociétés du Portefeuille de l’Etat est catastrophique parce que la plupart des sociétés minières qui étaient les fleurons de l’économie sont pratiquement à l’arrêt de production et celles qui produisent, à l’exemple de la Gécamines, sont confrontées à des problèmes de créances. La Gécamines a des créances vis-à-vis de KCC de 250 millions de dollars que nous avons demandées au ministre de peser de tout son poids pour que cette société recouvre ses droits, ce qui lui permettrait de continuer sa production et de prendre en charge son personnel», a souligné le député Nzekuye. Quant aux  entreprises qui sont en difficultés comme la SOKIMO, la MIBA et autres, la Commission Environnement a demandé la mise en place d’un plan de relance des sociétés et, en même temps, un plan de gestion d’écoute. «Parce que beaucoup de sociétés ont un personnel vieillissant que ces sociétés n’arrivent pas à mettre à la retraite et ont une charge du personnel plus importante que les revenus. Donc, il y a nécessité d’une restructuration et d’un rajeunissement des agents de manière à ce que ces sociétés soient compétitives face aux sociétés commerciales qui prospèrent», a martelé le vice-président et porte-parole de la Commission Environnement. Abordant l’état de la SOKIMO, a expliqué le député Nzekuye, la commission a fait un constat malheureux. «C’est une société qui a plusieurs partenariats non productifs. Et le partenariat qui a été relativement négocié avec Kibali gold mining qui ne paie des dividendes à SOKIMO a été mal négocié», a-t-il déploré.  Et de conclure: «voila la situation que nous avons entendue aujourd’hui. Nous allons faire des recommandations à transmettre à la plénière à travers le bureau de l’Assemblée nationale qui les transmettra au gouvernement en vue de sauver nos sociétés minières. Cela pour que les aires protégées profitent aux communautés locales de manière à ce que nous puissions faire le travail pour lequel le peuple nous a élus».

Kwete a séduit la commission par ses réponses

Dans sa réplique, le ministre du Portefeuille, Clément Kwete, a attiré l’attention des députés membres de la Commission Environnement de l’Assemblée nationale. Les questions lui posées sur la libéralisation du secteur minier, le respect du Code minier, la sécurité du territoire surtout dans les zones minières ou encore sur la présence des étrangers dans les entités des mines, le patron du Portefeuille de l’Etat a donné des réponses claires. «La stratégie gouvernementale de gestion et de relance des sociétés minières du portefeuille de l’Etat est une tâche titanesque qui requiert l’implication et le soutien de toutes les institutions de la République. Le rôle de dignes élus du peuple que vous êtes est prépondérant», a souligné le ministre Clément Kwete. Pour lui, l’accompagnement de l’Assemblée nationale est plus que nécessaire pour la réussite de la stratégie visant la relance des entreprises minières pour l’intérêt de la République.

Dorian KISIMBA

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