Les 9èmes Jeux de la Francophonie se tiendront au mois d’août de l’année prochaine à Kinshasa. Mais la machine est grippée à 8 mois du démarrage de cette grande messe francophone. Le problème de financement se pose avec acuité. Les constructions des infrastructures devant accueillir les olympiades trainent à sortir des terres. Que de changement à la tête du comité national de l’organisation de ce grand rendez-vous francophone. D’où des inquiétudes qui démontrent que l’appareil est grippé. En dépit de tout cela, le nouveau comité national des Jeux de la Francophonie tient à gagner son pari.
En 14 mois, la RD-Congo devrait livrer les infrastructures sportives, à savoir: les stades des Martyrs et Tata Raphaël rénovés. Mais rien n’est prêt. Sur le site Tata Raphaël, un gymnase et un village des jeux de 12 immeubles de 7 étages chacun. Question de faciliter le séjour de 3000 jeunes talents des pays francophones et leurs accompagnateurs. Mais à 8 mois du coup d’envoi des jeux qui accusent un grand retard tant sur le plan du financement, des infrastructures que de la préparation des athlètes, paraît à la fois risqué et d’une grande responsabilité pour Isidore Kwanja et son équipe. Surtout avec certaines indiscrétions qui font état d’un «souhait du nouveau comité à vouloir effectuer une table rase au sein des équipes».
«Le pari risque de devenir impossible si et seulement si l’on décide de passer outre les efforts fournis par le comité précédent et les différentes équipes ayant servi dans la mise en place du plan directeur des jeux», fait remarquer l’une des sources internes. «Étant donné qu’il est malheureusement de coutume en RD-Congo que les dirigeants entrant une fois aux commandes, se débarrassent des collaborateurs trouvés en place pour nommer les leurs. Nous courrons un grand risque. Les nouvelles recrues n’ayant pas participé aux travaux préliminaires de l’organisation préfèrent répartir à zéro. Causant ainsi un retard sans précédent dans le calendrier général déjà avalisé par les comités national et international des jeux», poursuit-elle.
Ces soupçons se confirment car certains experts contactés vont jusqu’à trancher «que ça sera une manière indirecte de signer l’échec de ces IXèmes Jeux car en moins de 8 mois on ne peut pas remplacer l’essentiel du personnel et surtout les experts. C’est la RD-Congo qui en sortira perdante. Après les cérémonies de remise et reprise, le radical vient élire domicile et l’on s’éloigne de plus en plus de la continuité pour sacraliser le tabula rasa. Cette façon de procéder pour marquer son impact ou sa touche aura sans doute des conséquences énormes sur le calendrier».
Entre le souhait de remplacement des experts et la mise à l’écart des spécialistes, il se passe des jours, des semaines voire des mois et les chantiers sont à l’arrêt. À ce jour, seulement 4 fondations des 12 immeubles attendus sont finalisés. Le gymnase aussi serait en train de -vouloir- sortir des terres. Mais à l’arrêt. Faute de financement. En ce qui concerne le village des jeux pour le séjour des athlètes et délégations, l’option des installations préfabriquées devient de plus en plus envisageable pour permettre à la RD-Congo de tenir sa promesse faite à la jeunesse francophone.
Tino MABADA