Ce sera le premier acte politique de grande envergure depuis l’invalidation par la Cour constitutionnelle de certains candidats de l’Opposition à la présidentielle du 23 décembre prochain, dont Adolphe Muzito pour conflit d’intérêt avec son ancien parti, le Parti lumumbiste unifié -PALU-, et Jean-Pierre Bemba Gombo, pour subornation des témoins à la Cour pénale internationale -CPI. Plus que jamais, les opposants sont déterminés à obtenir la tenue des élections libres, transparentes et apaisées auxquelles ils se préparent à désigner un candidat commun à la présidentielle pour affronter celui du pouvoir en place, le dauphin choisi par le Président de la République Joseph Kabila Kabange. Après leur réunion tenue à Bruxelles, la semaine passée, ces opposants ont appelé à un grand meeting commun le 29 septembre prochain à Kinshasa. Un test de popularité en vue d’enclencher des pressions sur le pouvoir en place concernant le processus électoral, censé donner de réponses attendues aux préalables de l’Opposition.
Les opposants RD-congolais trouvent à redire sur l’évolution du processus électoral en RD-Congo. Ils se disent motivés par le souci de voir les élections crédibles et apaisées se tenir le 23 décembre prochain et ne sont pas prêts à «accompagner une parodie d’élection». D’où la multiplication des actions politiques pour pousser le pouvoir en place et la Commission électorale nationale indépendante -CENI- à respecter la Constitution et la loi électorale.
Dans cette logique, les représentants de sept candidats de l’Opposition à la prochaine présidentielle se sont concertés, à Kinshasa, du 10 au 15 septembre 2018, sur les conditions dans lesquelles les élections vont se tenir en RD-Congo.
Il s’agit de représentants de Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Félix Tshisekedi, Freddy Matungulu, Vital Kamerhe et Adolphe Muzito, tous candidats de l’Opposition à la magistrature suprême. Adolphe Muzito et Jean-Pierre Bemba ont été débarqués de la course à la haute fonction du pays par la Cour constitutionnelle appuyant la décision de leur invalidation prise par la CENI, respectivement pour conflit d’intérêt avec le PALU et la subornation des témoins à la CPI. Tandis que Moïse Katumbi, président d’Ensemble pour le changement, est contraint à l’exil et empêché de revenir au pays pour participer au processus électoral. Malgré cette invalidation, les candidats de l’Opposition font bloc contre le pouvoir et dénoncent l’exclusivité des élections qui pointent à l’horizon.
Ces opposants ont annoncé, dans un communiqué publié samedi 15 septembre à l’issue des travaux qui ont duré 6 jours dans la capitale RD-congolaise axés sur l’évaluation du processus électoral en RD-Congo, l’organisation d’un meeting commun le 29 septembre prochain à Kinshasa.
A cette fin, chaque regroupement politique de l’Opposition est appelé à tenir une matinée politique en vue de sensibiliser ses militants à prendre une part active à ce rassemblement populaire qui constituerait une démonstration de biceps face au pouvoir en place.
En conformité avec leur communiqué conjoint signé à Bruxelles, ces opposants veulent sensibiliser leurs militants sur le rejet de la machine à voter, le nettoyage du fichier électoral, la décrispation politique, avec essentiellement la libération des prisonniers politiques et d’opinion, mettre fin aux poursuites judiciaires contre Moïse Katumbi, président d’Ensemble pour le changement, etc.
A l’étape actuelle, les opposants jugent le processus électoral biaisé étant donné que la CENI tente d’imposer la machine à voter pendant que le pouvoir est en train d’instrumentaliser la justice. Les allégations que le pouvoir rejette en bloc, accusant les opposants de comploter contre la République en Belgique. C’est la guéguerre.
Octave MUKENDI
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