La Commission électorale nationale indépendante -CENI-, par souci de transparence et de redevabilité, communique pour dissiper tout malentendu sur le déroulement du processus électoral en cours. Le vendredi 12 mai, le rapporteur de la Centrale électorale, Patricia Nseya Mulela, a fait le point sur l’évolution du processus électoral. Elle a présenté la synthèse des statistiques provisoires des enrôlés sur l’ensemble du pays. 47.862.561électeurs, soit 97,14% ont été enrôlés sur 49.273.109 d’électeurs attendus. 23.371.838 hommes, soit 48,83% ont été enrôlés et 24.490.723 femmes, soit 51,17%. «Il y a 269.272, soit 0,6%, électeurs enrôlés sans empreintes et 411.718 soit 0,9% sans Iris.
Le nombre de majeurs à l’horizon 2024 s’élève à 4.795.479, soit 10% et celui d’enrôlés RD-congolais de l’étranger est de 12.034 8. Tandis que le nombre d’enrôlés par témoignage s’élève à 4.449.828, soit 9,3%», a-t-elle relevé, précisant que «les données de Rutshuru, de Masisi et de Kwamouth ne sont pas comptabilisées».
Puis: «Pour des raisons évidentes inhérentes à la situation d’insécurité qui prévaut dans certaines parties de notre cher pays, l’enrôlement des électeurs n’a pas été effectif dans le territoire de Kwamouth, dans la province du Maï-Ndombe; dans les territoires de Masisi et Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu et une petite partie de la commune de Maluku, dans la ville de Kinshasa. L’organisation des opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans ces territoires est tributaire de l’amélioration des conditions sécuritaires».
Sur base de ces statistiques et conformément au calendrier du processus électoral 2022-2027 relatif aux élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales rendu public le 26 novembre 2022, le rapporteur de la CENI a rappelé quelques étapes calendaires à court terme. Notamment du 15 mai au 20 mai 2023, il y a audit externe du fichier électoral; le 21 mai 2023: la publication des statistiques des électeurs par circonscription électorale; du 16 mai au 22 mai 2023: préparation du projet de loi sur la répartition des sièges par la CENI via le gouvernement et dépôt à l’Assemblée nationale; du 23 mai au 1er juin 2023: l’adoption de la loi sur la répartition des sièges par le Parlement; du 1er au 15 juin 2023: promulgation de la loi sur la répartition des sièges; et le 25 juin 2023: la convocation de l’électorat pour la députation nationale.
«Comme vous pouvez le constater, le compte à rebours a donc commencé. Nous sommes à 45 jours de la convocation de l’électorat à la députation nationale. C’est le moment d’inviter les partis et regroupements politiques ainsi que les potentiels candidates et candidats indépendants aux prochaines joutes électorales d’apprêter déjà des éléments constitutifs de leurs dossiers. Comme nous n’avons cessé de le répéter à chaque fois que nous en avons l’occasion, la CENI organisera les élections le 20 décembre de cette année. Et rien ne pourra arrêter le train des élections déjà en marche», a-t-elle dit.
Difficultés rencontrées
Selon Patricia Nseya, durant les opérations de grande envergure liées à l’identification et enrôlement des électeurs lancés depuis le 24 décembre 2022 dans 10 provinces de la première aire opérationnelle et définitivement clôturés le lundi 24 avril 2023 dans l’aire opérationnelle 3, marquant ainsi la fin de l’enrôlement des électeurs sur l’ensemble du territoire national et dans les 5 pays pilotes, la CENI a connu quelques difficultés majeures suivantes.
«Au total, 31 cas de décès liés directement et indirectement à la Révision du fichier électoral. Ces cas ont concerné aussi bien le personnel opérationnel temporaire, les requérants que les policiers. S’agissant des policiers, la CENI a enregistré 8 cas de décès des policiers commis à la sécurisation des centres d’inscription, de matériels, du personnel et de requérants. Concernant les membres des centres d’inscription, 16 ont trouvé la mort en pleine opération. Au sujet des requérants, 7 cas de décès ont été relevés dont 2 par balles tirées par des policiers. 3 requérants ont perdu la vie par noyade après qu’ils aient obtenu leurs cartes d’électeur et 2 par courtes maladies pendant qu’ils étaient dans la file d’attente», a indiqué Patricia Nseya.
Ce n’est pas tout. D’autres difficultés et non les moindres sont celles liées au très mauvais état des voies de communication. Selon elle, cette situation n’a pas permis à la CENI de déployer son personnel et le matériel dans le délai imparti à quelques endroits. A cela s’ajoute l’insécurité persistante dans les territoires de Masisi, Rutshuru, Kwamouth et une partie de la commune de Maluku. «La CENI a rencontré quelques difficultés relatives à des pannes techniques des kits d’enrôlement. La lenteur de certains opérateurs de saisie a été également épinglée», a-t-elle évoqué.
Selon ses propres dires, «en dépit de ces difficultés, le peuple RD-congolais a massivement participé à l’enrôlement des électeurs. Les statistiques provisoires des enrôlés rendues publiques par la CENI en témoignent. «C’est ici l’occasion pour la CENI de réitérer ses remerciements aux RD-Congolaises et aux RD-Congolais. En même temps, nous les invitons à se préparer pour les scrutins du 20 décembre 2023. La CENI exprime également sa reconnaissance au gouvernement de la République, aux parties prenantes au processus électoral tant nationales qu’internationales pour leur accompagnement durant le processus d’enrôlement des électeurs», a-t-elle ajouté.
Enfin, à en croire Patricia Nseya, le management de la CENI respecte à la lettre le calendrier électoral publié le 26 novembre 2022. «En sa ligne 35, il est prévu l’audit externe du fichier électoral, repris également dans le Plan stratégique et opérationnel 2022-2027 rendu public en février 2022. Cet audit, voulu indépendant par la CENI, n’est nullement une contrainte légale, mais fait partie de bonnes pratiques auxquelles la CENI se soumet de plein gré, sans pression. C’est donc l’expression de la transparence caractérisant la centrale électorale. Par cet exercice, les parties prenantes et partenaires au processus constatent que la CENI n’a rien à cacher», a-t-elle conclu.