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2024: les Léopards Dames engagées dans 4 compétitions

«De forfaits écopés dans le passé, en ce moment où nous vous parlons, nous sommes engagées dans 4 compétitions: les Jeux olympiques, la CAN et les éliminatoires de la Coupe du monde Dames et le Champions league. Nous savons que le gouvernement nous attend sur ces compétitions et nous avons la ferme conviction qu’il ne va pas nous lâcher mais pourra nous soutenir pour nous permettre d’aller compétir en 2024», a confié Olive Kiloha

Les dirigeantes de la Ligue nationale RD-congolaise du football féminin saluent le dynamisme, la détermination et la bravoure des joueuses et croient en un avenir radieux. Dans un entretien avec AfricaNews, Olive Kiloha et Chantal Nzey Kitenge, respectivement présidente et secrétaire nationale de la Ligue nationale du football féminin, promettent d’aller encore plus loin. Elles disent être accompagnées par la Fédération congolaise de football association -FECOFA- par l’entremise de la Fédération internationale de football association -FIFA. «L’opinion doit retenir que le football féminin dans notre pays évolue. Actuellement nous participons à toutes les compétitions. Nous avons aujourd’hui 13 ligues provinciales, appelées commissions provinciales du football féminin qui organisent leurs championnats au niveau provincial», affirment-elles. «Nous avons été évaluées par la CAF qui nous a placées dans la classe B. il y a la couleur verte, nous nous sommes bleue. Au niveau africain, nous sommes n°2 au Top 9», se réjouit Olive Kiloha. A Chantal Nzey d’ajouter: «Au niveau de la Ligue nationale, nous avons eu à former les gens des provinces. Les animatrices de nos commissions provinciales sont aujourd’hui capables de pouvoir gérer. Voilà pourquoi les championnats provinciaux se jouent à travers le pays». Avec deux coupes remportées au niveau régional, les Léopards Dames ont le vent en poupe. Entretien.

Quelle est la santé du football féminin aujourd’hui dans notre pays?

L’opinion doit retenir que le football féminin dans notre pays évolue à son rythme surtout que nous avons beaucoup d’équipes. Dans la partie ouest du pays, nous partons de l’Equateur jusqu’au Kasaï. Le football féminin se joue. Nous pouvons dire en un mot ou en mille que le football féminin se porte bien car chaque année, nous n’avons jamais loupé l’occasion d’organiser un championnat. Du côté centre-ouest, nous avons Kinshasa, Bandundu et le Kongo central. Nous avons été évaluées par la CAF qui nous a placées dans la classe B. Il y a la couleur verte, et nous, nous sommes bleues. La santé de notre football est bonne. L’Afrique est composée de 54 pays. Etre dans la classe B, est encourageant. Nous voudrions informer l’opinion que nous ne sommes pas des amateurs parce que notre football féminin est compté par la CAF et la FIFA.

Votre présence a-t-elle apporté un plus dans le football féminin?

 A notre arrivée, nous avons trouvé le football entrain de fonctionner. Mais on parlait de la sensibilisation et conscientisation. Il nous fallait aller sensibiliser les femmes. Mais depuis 2016, nous avons quitté ce stade de sensibilisation et avons commencé à jouer les compétions au niveau international. Notre équipe des Seniors a été formidable. Mais le gouvernement à l’époque ne s’intéressait pas vraiment au football féminin. Tout ce que nous faisons en province, est financé par la CAF et non par le gouvernement. Quand le gouvernement a commencé à payer le transport pour les Léopards Hommes, nous nous sommes dit, nous allons nous jeter aussi à l’eau car notre football féminin joue aussi et devrait bénéficier du soutien du gouvernement. Nous fonctionnions comme une commission mais aujourd’hui nous sommes une ligue. Nous avons joué le championnat mondial et celui d’Afrique centrale. Nous avions joué notre premier match en Guinée équatoriale, c’était fin 2019 et début 2020. C’était au mois de janvier, nous avions voyagé pendant que la COVID commençait. C’était avec nos filles séniors. Nous avons joué du premier jusqu’au dernier match sans perdre. Nous revenions d’une sanction de la FIFA de 2 ans comme on avait écopé des forfaits. Chaque fois qu’il y avait compétition, c’était à la dernière minute qu’on se mobilisait pour aller jouer… Ecouter, quand c’est l’équipe nationale qui joue c’est à la charge du gouvernement. On a écopé beaucoup de forfaits par manque de soutien. Sinon, nous serions aujourd’hui à la coupe du monde. Sachez que nous sommes parmi les clubs féminins-là qui ont contribué à la création de champions league. Nous avons joué et gagné. C’était au mois de mars, dans un pays où les premières dames sont honorées en Guinée. Et nous avons ramené la coupe au pays.

Léopards Dames détentrices de deux coupes…

Dans le foot, il y a toujours le champion- et le vice-champion. C’est l’année que la CAF a lancé pour la première fois le champions league que nous avions perdu parce que le Club n’était pas l’affaire de la Nation. C’était au Mali. La 2ème édition organisée en 2022 au Maroc, a était remportée par le club de Mazembe. Nous avons deux coupes d’Afrique centrale aujourd’hui. Sinon, le football féminin se porte bien, mais il faut que l’Etat puisse l’accompagner.

Avez-vous de moyens de votre politique pour faire avancer le football féminin en RD-Congo?

Nous devons bien expliquer des choses à ce niveau. Les moyens techniques, nous en avons. C’est-à-dire la formation et l’encadrement des joueuses. Quand nous disons que les moyens techniques sont là, c’est parce que nous avons des sélectionneurs et des techniciens qui dénichent de meilleures joueuses dans nos clubs provinciaux. Les couleurs nationales ont un parrain, l’Etat rd-congolais. Du côté de la Ligue, nous n’avons jamais manqué de moyens pour organiser le championnat car la FIFA et la CAF subventionnent. La CAF subventionne pour que chaque pays puisse s’épanouir afin de sortir son équipe nationale championne qui sera à la charge de l’Etat. En réalité, la RD-Congo ne manque pas de moyens.

Comment comptez-vous pérenniser la dynamique du football féminin que vous avez imprimée aujourd’hui?

Nous sommes des gestionnaires et très proches de nos sociétaires, à savoir: les tenants des clubs avec qui nous échangeons et que nous conscientisons. Notre vision est de voir notre football féminin atteindre le niveau du Maroc et du Nigéria. Si la base est bonne, le sommet le sera aussi. Ce que nous voyons là, Coupe d’Afrique, coupe du monde, c’est le sommet mais la base ce sont nos clubs qui forment l’équipe nationale. La base doit être une passion pour des clubs. Avoir des clubs performants. Quand on est performant, on trouve facilement des partenaires. Vous pouvez donner à quelqu’un USD 100 mille, s’il n’est pas passionné de quelque chose il va les bouffer, mais vous donnez à quelqu’un d’autre qui est passionné du foot USD 2000 mille, directement il va s’acheter des vareuses, bottines. L’information et la politique de proximité sont très importantes dans notre monde. Il faut aussi avoir de la patience car ce n’est pas du jour au lendemain qu’on peut récolter ce qu’on a semé aujourd’hui. Nous sensibilisons des femmes et des hommes de bonne volonté qui ont des moyens pour créer des clubs viables capables de commencer et de terminer un championnat avec leurs propres moyens.

Quel bilan faites-vous de votre gestion à la tête du football féminin en RD-Congo?

Notre bilan est très positif. Nous avons obtenu deux coupes en Afrique centrale. Nous sommes aujourd’hui engagées pour les Jeux olympiques, la CAN et les éliminatoires de la Coupe du monde Dame et le champions league. Nous avons la confiance en nous et nous savons que le gouvernement de la République nous attend sur ces compétitions en 2024. 

Quel message adressez-vous aux fans du football féminin?    

Nous plaidons non seulement pour le football féminin, mais le football en général. Notre gouvernement devrait créer une politique de sponsoring. Voyez! Dans tous les pays où le foot marche bien, il y a toujours l’appui de leurs gouvernements et des sponsors. La ligue nationale de football féminin n’a pas une personnalité juridique, donc nous n’avons pas le droit d’aller chercher le sponsoring. La Fédération le fait déjà, mais de notre part, nous estimons que notre gouvernement doit mettre en place un plan national de sponsoring. Nous avons beaucoup d’opérateurs économiques, de sociétés brassicoles et télécommunications capables de sponsoriser le football féminin et masculin.

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