Pour une inclusion du processus électoral en RD-Congo, les personnes en situation de handicap et autres personnes vulnérables ne baissent pas les bras cette fois-ci. Pour stimuler les concernés, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des Droits de l’homme, la Coalition des organisations de personnes handicapées -COPH-, avec l’appui d’Internews, a organisé récemment un atelier-débat sur les droits des personnes handicapées à participer activement à la vie publique et au processus électoral.
A cette occasion, plusieurs intervenants ont pris la parole et le débat a été houleux car, les personnes en situation de handicap ont estimé que la Commission électorale nationale indépendante -CENI- n’a pas pris des mesures nécessaires pour contraindre les acteurs politiques à les inclure dans la confection des listes des candidatures aux prochaines élections comme c’est le cas avec des femmes dont les modalités de participation au processus électoral ont été consignées clairement dans la loi électorale et ses mesures d’application.
Dans son mot de bienvenue, le directeur pays d’Internews, Karim Bernard-Dende, est revenu sur les activités de son organisation et l’accompagnement qu’elle apporte aux différentes structures dans plusieurs domaines dont la participation au processus électoral. Quant à la ministre déléguée en charge des Personnes handicapées et autres groupes vulnérables, Irène Esambo, elle s’est appesantie sur la loi relative aux personnes en situation de handicap, évoquant les avancées significatives pour la promotion et la protection de cette catégorie des RD-Congolais.
Sans aller par quatre chemins, Irène Esambo a invité les personnes en situation de handicap à participer activement au processus électoral en cours, non seulement comme électeurs mais également comme éligibles. Le directeur de cabinet Jean-Pierre Bobwa, représentant le ministre des Droits humains, a fait savoir que conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme, tous les humains naissent égaux et ont les mêmes droits sans distinction de race, sexe, rang social, etc. Il a reconnu qu’en RD-Congo, les droits de personnes en situation de handicap sont garantis et codifiés dans la loi récemment promulguée par le Chef de l’Etat.
Dans cette optique que plusieurs interventions ont été développé sur ces personnes. Paul Emmanuel Tia de la structure «Kinshasa Digital» est intervenu sur l’inclusion numérique en RD-Congo, évoquant ses cinq piliers notamment les plateformes numériques, les concepteurs, les infrastructures, l’entrepreneuriat et les services financiers. Il a fait savoir qu’il y a plusieurs logiciels des métiers notamment pour faciliter les malvoyants et les malentendants.
Pour sa part, Michel Mulamba, coordonnateur de COPH, a tablé sur le rôle de l’innovation dans l’amélioration de la situation des personnes en situation de handicap, insistant sur la responsabilité et l’engagement de ces derniers concernant l’éveil de leur conscience afin d’être utile à la société. Enfin, François Mbolo, chargé de l’information, scrutin et vote, inscription des électeurs et candidats au Secrétariat exécutif provincial de la ville de Kinshasa, a axé son intervention sur le processus électoral et la participation civique des personnes handicapées. Après débat, il a été démontré que les personnes en situation de handicap subissent l’injustice dans le processus électoral étant donné que la loi électorale n’a prévu aucune disposition les concernant.
«La CENI ne fait qu’appliquer la loi», a signifié François Mbolo. Les personnes en situation de handicap souhaiteraient qu’un quota leur soit accordé dans la loi électorale et dans d’autres institutions et services publics. Ils pensent que cela est clairement clarifié pour les femmes avec, d’une part, le principe de la parité homme-femme et, d’autre part, le quota de 30% dans les institutions en attendant d’atteindre les 50%. Toutefois, les personnes en situation de handicap se préparent à participer massivement aux prochaines élections. L’appel leur a été donné de commencer d’abord par s’enrôler à la fin de ce mois de décembre car, l’opération d’identification et d’enrôlement d’électeurs va débuter dans la 1ère aire opérationnelle comprenant 10 provinces dont la ville de Kinshasa et ce, pour une durée de 30 jours, soit un mois.