Ces travaux permettront, selon lui, de remonter les doléances de chaque coin du pays pour enfin présenté aux RD-Congolais un plan Congo émergent qui va s’étendre dans une logique de pluri-annualité.
Ma contribution pour une action gouvernementale réussie au profit du peuple
Le Président de la République a décidé d’adopter un nouveau modèle de développement pour accélérer sa marche vers une gouvernance centrée sur le concept «Le peuple d’abord». Cette stratégie, dénommée Plan d’urgence pour les 100 jours, constitue le référentiel de la politique économique et sociale sur le court terme dont la matérialisation sera la tâche ardue du prochain Premier ministre et de l’efficacité de son équipe gouvernementale.
Annoncé solennellement en mars 2019 par le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, devant non seulement la population RD-congolaise mais également les partenaires au développement, la presse nationale et internationale, le plan d’actions prioritaires, articulé sur la période de 100 jours, constitue le document de référence des interventions de l’Etat, des partenaires techniques et financiers, du partenariat public-privé et de la participation citoyenne, à moyen terme avant la mise en place d’un cadre quinquennal. L’ambition de l’Etat RD-congolais est de favoriser une croissance économique à fort impact sur le développement humain. Pour ce faire, il s’agira de consolider les acquis, notamment en matière de gouvernance démocratique et de recentrer les priorités dans la perspective de garantir durablement la stabilité économique, politique et sociale. La réalisation de cette ambition repose sur la mise en œuvre d’un important programme d’investissements dans les secteurs porteurs, à même d’impulser une dynamique de croissance forte et soutenue pour les 5 prochaines années afin d’accompagner cet élan d’espoir à toutes nos populations qui ont accueilli avec maturité l’alternance démocratique qui s’est opérée à la tête de notre pays la RD-Congo.
Importance de l’organisation, de la méthodologie et statistiques dans l’élaboration et la planification d’un programme national
Sur le volet planification, ce programme traite de plusieurs segments qui constituent le goulot d’étranglement de notre tissu économique et social. Ce document stratégique s’appuie sur les différents axes, notamment les secteurs routier, la santé, l’éducation, l’habitat, l’énergie, le transport, l’agriculture, pèche et élevage et d’autres actions sectorielles. Il est important de souligner le rôle central de l’organisation, de la méthodologie et statistiques dans l’élaboration et la planification d’un programme national ou d’un plan de gouvernance. Car il faut réellement ressortir le visage de la demande sociale à travers des données facilitant les politiques publiques répondant exactement aux préoccupations des RD-Congolais dans son écrasante majorité. Avec mes yeux d’homme exerçant les métiers de la finance, et de droit, je constate que le document est fait de manière cavalière, du fait que dans la nomenclature tout est mélangé. On ne sait pas voir ce qui est prioritaire et ce qui est urgent. Ce document accuse des faiblesses constatées déjà depuis des années dans la gouvernance, mettant en lumière les lacunes de l’administration publique sur la planification.Le document présenté ne mentionne nommément les secteurs d’activités qui sont: le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire. Aujourd’hui avec nos économies financiarisées à tendance tertiaire, il est totalement impensable que l’on oublie le secteur numérique, car l’importance de l’économie numérique n’est plus à prouver. Tous les géants du net -Google, Amazon, Facebook, Apple dit GAFA- sont à courtiser par les Etats. Concernant le transport, on ne peut pas parler de ce segment sans parler du chemin du fer de la RD-Congo qui n’est mentionné nulle part. Ce document ne donne pas d’indicateurs fiables et nous laisse perplexe sur les résultats escomptés avec un avenir suspendu sur le résultat.
Nous attendons du nouveau Président de la République l’amélioration des conditions des vies de nos concitoyens pour ne pas dire du social des RD-Congolais par des politiques publiques pertinentes et des mesures à haute portée sociale afin d’alléger la tache aux ménages RD-congolais qui croupissent sous le poids de la dépense quotidienne et d’une demande sociale sans cesse grandissante.
Tout est urgent et prioritaire en RD-Congo, à mon avis. Prenons le cas du secteur primaire: l’agriculture, la pèche et l’élevage. Nulle part ce document parle d’une quelconque autosuffisance alimentaire, par exemple sur les produits de première nécessité pour réduire la vague d’importation défavorable à la balance commerciale. Sur l’eau, comment raccorder nos villages au réseau d’adduction d’eau potable? Pour l’électricité, comment réduire le délai de délestage?
«Le code fiscal RD-congolais doit être revu car aujourd’hui la fiscalité est inopérante pour permettre la réalisation des programmes du gouvernement»
J’espère que le nouveau gouvernement aura la tâche facile de mieux matérialiser la vision du Chef de l’Etat à travers un budget répondant aux ambitions du nouveau régime. Cela passe par une bonne mobilisation de ressources publiques. Aujourd’hui en RD-Congo, les peuple grandit et murit au fil des élections qui nous ont amené à notre première alternance. Ce peuple est maintenant plus exigeant qu’avant et aucun Président de la République ne pourra briguer au-delà de 3 à 4 mandats sans résultat probant. D’où les impertinences, les hésitations dans la gouvernance ne feront que attiser la lassitude de l’alternance vu que on change des autorités mais les préoccupations des populations restent inchangées et ne trouvent pas des réponses adéquates et rapides. La demande sociale est grandissante. Nulle part dans ce document on fait allusion aux personnes de troisième âge, par exemple. Nos retraités sont oubliés, nos jeunes étudiants aussi.
Par contre, j’apprécie cette ouverture à une diplomatie de développement, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la fraude et la contre bande, la réforme de la justice. Il faut, cependant, mettre sur la table du Président les questions sur les différentes reformes au niveau du cadre législatifs et règlementaire mais également au niveau des institutions et agences de l’Etat afin d’espérer les résultats de ce quinquennat profitable au peuple comme le veut le Président de la République dans son discours d’investiture. Le code fiscal RD-congolais doit être revu car aujourd’hui la fiscalité RD-congolaise est inopérante pour permettre la réalisation des programmes du gouvernement par les sources de financement énumérées dans le document, c’est-à-dire financer notre développement. Comment rendre le climat des affaires en RD-Congo attractif et rendre l’économie nationale complétive à travers des mesures incitatives pour le secteur privé national et étranger? Il y a des questions qui reste en suspens telles que l’emploi des jeunes, l’électrification rurale, la sécurité sociale, les infrastructures, l’aviation civile. Je reste sur ma faim et ma soif pour le financement du développement de la RD-Congo par un programme du gouvernement pouvant nous sortir de la pauvreté extrême et conduire à l’émergence de la RD-Congo à l’horizon 2023. Car, par expérience, la réalisation des projets de l’Etat prend en moyenne 12 à 18 mois pour être exécuté et livré. Partant sur cette base, le quinquennat du Président de la République ne sera pas profitable à la mise en œuvre d’un bon développement. D’où, je suggère et interpelle le nouveau Président de la République a organisé des assises nationales des forces vives de la nation afin de remonter les doléances de chaque coin du pays pour enfin présenté aux RD-Congolais un plan Congo émergent qui va s’étendre dans une logique de pluri annualité et non commencer sur le court terme pour enfin se rattraper plus tard. Ceci laisse transparaitre une forme d’hésitation à la gouvernance. Il est important de planifier méthodiquement et de trouver les bons exécutants pour enfin accompagner la matérialisation de la vision du Chef de l’Etat. En tant que RD-Congolais, nous devons tous nous mettre au travail et être disposés à répondre positivement à l’appel du Chef de l’Etat afin de l’accompagner dans la matérialisation de sa vision pour son quinquennat.
Keydjune LENGHA LENGHA, Cadre politique République en marche,
Ingénieur juridique et financier, Trader à la Bourse/BRVM de l’UEMOA