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Le délabrement du stade Tata Raphaël inquiète

Le Stade du 20 mai, dans la commune de Kalamu à Kinshasa, accuse un état de délabrement très avancé. Les toilettes, mal entretenues, dégagent des odeurs nauséabondes. Le mur faisant face à l’Ecole de formation footballistique, Ujana, est fissuré. Cet état de vétusté s’observe par le fait que la peinture, à l’intérieur tout comme à l’extérieur du stade, est déjà ternie, car posée il y a plusieurs années. Pire encore, la décoration de la muraille ne reflète pas l’image d’un cadre véritablement sportif. Un simple tour effectué dans les vestiaires suffit pour comprendre que la réhabilitation de cet édifice sportif s’impose. Même les toilettes, lieu d’intimité sanitaire, laissent à désirer. Elles ne cessent de dégager les odeurs des urines et autres matières fécales. Difficile d’y entrer sans se boucher le nez au risque d’y attraper des maladies urinaires et des mains sales. Devenu un lieu récréatif pour les «Shégués», ces enfants de la rue, le deuxième stade de la capitale RD-congolaise en terme de capacité d’accueil, 40.000 places assises, après le stade des Martyrs, ce complexe du Père de la Kethule est désormais parfois en un coin où ces jeunes délinquants entrent librement pour faire pipi et autres grands besoins.

Plus de trois heures que nous avons passées à la devanture de ce stade, nous ont permis de comprendre que les entrées y sont libres. N’importe qui peut y accéder n’importe quand. Voilà qui pousse les enfants de la rue à y entrer facilement pour faire leurs besoins, exposant le public et les environs à plusieurs maladies. A l’intérieur du stade, le délabrement du site est perceptible à l’œil nu. Les gradins affichent une vieillesse qui nécessite un coup de balai. A la tribune d’honneur, les chaises en plastique montrent une image de parent pauvre au regard de l’état de casse dans lequel elles se trouvent. Les poteaux électriques placés tout autour du stade servent de simple décoration, car ils ne produisent aucune lumière publique ni le jour ni la nuit. Seul le complexe sportif Ujana, situé en face, pallie à cette faille en produisant la lumière publique. Même la tombe du très célèbre Père de la Kethule érigé au contour de ce stade est recouverte des immondices. Il y a dès quoi se plaindre.

Un appel est lancé aux autorités compétentes et membres de la FECOFA pour trouver une solution adéquate afin que ce patrimoine puisse recouvrer son image d’antan et accueillir les compétitions sportives nationales et internationales. Le stade Tata Raphaël reste gravé dans la mémoire collective des RD-congolais pour avoir accueilli un grand combat de boxe, qualifié du combat de siècle entre Jacque Foreman et Mohamed Ali.

Marc-Olivier TSHIMUNGU

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