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Ahmad Ahmad, le nouveau boss de la CAF

Coup de tonnerre dans le monde footballistique africain. Le Malgache Ahmad Ahmad vient d’être élu président de la Confédération africaine de football -CAF-, ce jeudi 16 mars 2017 à Addis-Abeba. Le Malgache a battu le désormais ex-patron Issa Hayatou par 34 voix contre 20. Des cris de joie libérateurs retentissent dans l’auditorium, Nelson Mandela de l’Union africaine où le vainqueur, Ahmad, est porté en triomphe jusqu’à la tribune. Sa chute est une énorme surprise dans le monde du football et du sport africain. Le Camerounais dirigeait la CAF depuis 1988.
«Tout ça veut dire que l’Afrique est prête pour le changement. Nous devons embrasser ce changement et aller de l’avant», a lancé le président de la Fédération ghanéenne Kwesi Nyantakyi. C’est dans l’auditorium, Nelson Mandela de l’Union africaine que le vote a eu lieu, jeudi 16 mars 2017 à Addis-Abeba où l’ancien ministre de la Pêche du Madagascar contre toute attente, a déjoué les pronostics, 34 voix contre 20. Pourtant, la victoire de Ahmad est une grande surprise. Peu connu, il y a encore quelques mois, le chef de la Fédération malagasy de football -FMF-, depuis 2003, avait annoncé sa candidature en janvier 2017. Ahmad a d’abord obtenu le soutien des Fédérations d’Afrique australe -COSAFA- et de pays anglophones majeurs comme le Ghana ou le Nigeria, avant de rallier progressivement certains pays francophones.
Un lobbying efficace
Le Malgache s’était fait remarquablement discret durant ce 60ème anniversaire de la CAF, en Ethiopie. Mais, c’était pour mieux convaincre un à un les différents indécis. «Ça va, ça avance», lâchait-il dans un grand sourire, la veille de l’élection, dans un couloir d’hôtel. Une déclaration qui pouvait ressembler à du bluff, alors qu’il sortait d’une réunion avec une quinzaine de délégués seulement. Mais le Malgache n’a peut-être pas été tout seul dans cette affaire. Une source indique que, dans la chambre du président de la Fédération internationale de football -FIFA-, venu assister à cet événement, les tractations se sont poursuivies toute la nuit en faveur du Malgache. De fait, Gianni Infantino a été accusé depuis plusieurs mois de rouler pour le rival d’Issa Hayatou. Du côté de la FIFA, une autre source indique que ce résultat ne peut en tout cas qu’apaiser les relations devenues tendues avec la CAF, depuis qu’Infantino a pris la présidence de l’instance, en février 2016.
Un discours fédérateur
A l’inverse d’Issa Hayatou, qui tenait des propos virulents à l’égard de la FIFA depuis quelques semaines, Ahmad s’est surtout montré fédérateur dans son discours avant le vote. Un discours clair, concret et séduisant, prononcé souvent en anglais, parfois en portugais et en arabe, ses annonces parfois confuses durant la campagne. «Je ne suis pas candidat pour servir mes ambitions personnelles mais pour assurer que chacun de vous puisse s’exprimer librement et participer à ce futur du football africain», lâche-t-il à l’endroit d’Issa Hayatou, souvent accusé de clientélisme et de népotisme. «La démocratie a parlé», a conclu le président de la Fédération sénégalaise, Augustin Senghor, qui a ajouté que la CAF vient d’ouvrir une nouvelle page. «Nous espérons passer à une autre étape, améliorer ce qui a été fait. Mais nous devons aussi, aujourd’hui, avec cette étape qui marque le départ du président Hayatou, lui rendre hommage pour tout ce qu’il a fait. On s’est beaucoup appesanti sur la durée de ses mandats, mais on doit aussi s’attarder sur ses réalisations pour voir qu’avec lui, la CAF a fait un grand bond», a conclu Augustin Senghor.
Gautier IMBENI

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