Sports

A l’Ymca, les funérailles tiennent place aux sports: le basketball se meurt

Veillées mortuaires, campagnes évangéliques, concerts… à Kinshasa, les infrastructures sportives ne servent plus aux activités sportives. Le cas de l’YMCA, au quartier Matonge, dans la commune de Kalamu, où les championnats provinciaux de basket-ball, du judo et d’autres disciplines ont du mal à se poursuivre. «Je comprends que ce sont des activités qui génèrent des revenus pour les responsables de ces infrastructures mais je reconnais qu’elles commencent à poser préjudice au sport», a reconnu un travailleur de l’YMCA.
Suite aux funérailles qui y sont organisés depuis trois jours, la Ligue provinciale de basketball de Kinshasa -LIPROBAKIN- n’arrive plus à suivre son cours normal. Pendant au moins trois jours, les rencontres prévues dans le cadre de cette compétition ne se sont pas jouées. Ça été le cas vendredi 12, samedi 13 et dimanche 14 février où tous les matchs ont été reportés. Une situation qui inquiète les athlètes, les dirigeants et les spectateurs d’autant plus que ce stade ouvert reste le seul endroit où on peut encore pratiquer certaines disciplines. Le stade de l’YMCA accueille les volleyeurs, basketteurs, handballeurs et les grandes compétions de judo. Ces athlètes ne savent plus faire leur sport. «Apparemment, on ne veut pas que le basketball puisse évoluer dans notre pays. Comment peut-on empêcher la poursuite d’un championnat pour organiser les funérailles. Bien que ça leur rapporte un peu de sous, mais il faut dire que cette façon de faire tue notre discipline sportive», s’est plaint un basketteur. Il y a lieu de signaler que ce n’est pas seulement à l’YMCA que cette triste réalité est observée. L’espace ASANEF, dans la commune de Lingwala, jadis reconnu pour la pratique du basketball, est aujourd’hui réputée comme un funérarium. Le terrain de basketball qu’on trouve sur place ne sert plus à rien, car c’est chaque jour que les veillées mortuaires sont organisées. A part le basketball, les terrains des autres disciplines sportives sont également «investis». On y organise souvent des concerts de musique, campagnes d’évangélisation et des événements de marketings des sociétés de télécommunications ou brassicoles. Les autorités de la ville devraient veiller à remédier à cette situation pour l’essor du sport national auréolé cette année par le sacre des Léopards football au CHAN et les médailles d’or remportées par les Léopards tennis aux Jeux africains de Brazzaville.
Guylain LUZAMBA

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