L’ONG Health For Prisonniers -HP-/Santé pour les prisonniers- a organisé, du dimanche 28 au lundi 29 janvier 2024, un atelier de renforcement des capacités sur le suivi communautaire des difficultés rencontrées en matière de santé en milieu carcéral. «Cet atelier de renforcement des capacités en matière du Genre et Droits humains, sur le suivi communautaire des obstacles en milieu carcéral en RD-Congo a été précisément effectué dans les Prisons de Makala et Ndolo pour la province de Kinshasa et la Prison centrale de Matadi -camp Molayi-, pour la province du Kongo Central», a déclaré Dr Danny Badila, coordonnateur général de la structure portant son nom.
Il a également mis un accent particulier sur la tuberculose chez les populations clés et vulnérables -PCV- afin de saisir combien il est important de comprendre les obstacles liés à l’accès aux soins et services, afin qu’à travers l’outil One Impact, un monitorage communautaire soit bien réalisé.
Selon Dr. Badila, la tuberculose demeure un problème de santé publique en RD-Congo et figure parmi les 30 pays au monde qui portent un lourd fardeau de cette maladie et parmi les dix pays qui supportent simultanément une forte charge de la tuberculose pharmaco-sensible, la tuberculose pharmaco-résistante et la coïnfection TB/VIH dans le monde -Global Report 2022. Dans les prisons, la prévalence de la tuberculose est de 10 à 100 fois plus que dans la population générale dont la RD-Congo compte une centaine.
«Les prisonniers sont dans la catégorie des populations dites clés et vulnérables -PCV- car, ils sont les plus touchées et rencontrent plusieurs barrières pour accéder à des soins et services médicaux de qualité», a-t-il précisé. Et d’ajouter: «les conditions d’incarcération dont la promiscuité, la surpopulation, la sous-alimentation, l’hygiène défectueuse, les infrastructures mal aérées sont des facteurs favorisant de la transmission de cette maladie contagieuse».
Pour Dr Danny Badila, les détenus souffrant de la tuberculose -D-TB- expérimentent certaines violations de leurs droits pour accéder au service antituberculeux de qualité. Pour contribuer à la réduction du fardeau de la TB en milieu carcéral, le coordonnateur a préconisé notamment l’accès aux soins et services de santé de qualité centrés sur les détenus souffrant de la tuberculose -D-TB- ainsi que la mise en place des mesures d’hygiène et d’isolement pendant la période de contagiosité, une vaccination par le BCG. Rappelons que la lutte contre la tuberculose en milieu carcéral reste une problématique fondamentale au regard du contexte actuel.
«En effet, la surpopulation carcérale que connait les prisons depuis quelques années renforce le risque associé à la propagation de la tuberculose du fait, d’une part, de la promiscuité des détenus et, d’autre part, des difficultés organisationnelles dans la mise en place d’une stratégie de prévention et de prise en charge sanitaire», a-t-il conclu.
Mymye MANDA