Depuis quelques mois, l’hôtel de ville de Kinshasa a décidé que tous les véhicules œuvrant dans le transport en commun dans la capitale soient peints en couleur jaune et portent chacun un numéro d’identification. Pour le gouverneur de la ville, André Kimbuta, l’objectif est de limiter les actes de kidnapping qui ont élu domicile à Kinshasa, orchestrés par des personnes non identifiées à l’aide des voitures communément appelées Ketchs. Chose faite par les propriétaires des taxis et taxis bus qui ont évité de se faire prendre par le dispositif mis en place par la police pour un contrôle stricte sur les routes de la capitale. Cependant, selon les taximen, ce contrôle a pris des allures inquiétantes, les policiers commis à la circulation routière versent dans la tracasserie et extorsion d’argent auprès des conducteurs. «Ces policiers ne regardent plus seulement la couleur et le numéro d’identification du taxi, mais ils vont jusqu’à demander la carte rose et les pièces de la voiture. Même en étant conforme à leurs exigences, les policiers cherchent par tous les moyens à créer un problème en vue d’imposer une amende au chauffeur», a laissé entendre un taximan interrogé par AfricaNews.
Les tracasseries sur les routes de la ville de Kinshasa sont loin de prendre fin. Leurs auteurs, les policiers commis à la circulation routière, en font un exercice habituel au vu et au su de tout le monde. Il y a quelques mois, répondant à l’exigence du gouverneur de la ville, André Kimbuta Yango, les propriétaires des véhicules faisant le transport en commun à Kinshasa ont fait peindre leurs engins en couleur jaune. Ils ont aussi fait doter leurs véhicules des numéros d’identification comme demandé par l’hôtel de ville. Mais, ces efforts paraissent non convaincants aux yeux de ceux qu’on appelle à Kinshasa des «roulages». Ces derniers profitent du contrôle des véhicules initié par la police nationale pour imposer leur loi aux taximen, en leur créant des infractions imaginaires pour se faire de l’argent sur le dos de ces conducteurs. Intéressé par ce phénomène, AfricaNews a, jeudi 19 juillet, fait un baladeur sur quelques arrêts de bus de la ville.
«Les policiers n’exercent pas bien leur tâche. Ils tracassent les chauffeurs même étant conforme à la loi; Ces policiers ne regardent plus seulement la couleur et le numéro d’identification du taxi, mais ils vont jusqu’à demander la carte rose et les pièces de la voiture», a indiqué un taximan faisant le tronçon Regideso-Ngiri-Ngiri. Et à ajouter: «le vrai problème est que même en présentant tous les papiers de la voiture, les policiers cherchent par tous les moyens à créer un petit problème pourvu que l’argent sortent des poches de pauvres chauffeurs. Et cela crée très souvent des incompréhensions avec les policiers». Et un autre taximan faisant la ligne Kintambo-Gare centrale de renchérir: «le problème est que ces policiers sont très mal payés; c’est pourquoi ils préfèrent chercher de l’argent à leur façon afin de subvenir aux besoins quotidiens de leurs familles. La solution est qu’il faut commencer d’abord par payer tous les hommes en uniforme convenablement, et vous verrez qu’ils n’auront plus besoin de nous tracasser pour avoir ce qu’on appelle communément madesu ya bana». Un autre taximan trouvé au Rond-point huileries, couvert d’anonymat comme les précédents, s’est aussi exprimé en ces termes: «au lieu de tracasser les chauffeurs pour des miettes, les policiers devraient plutôt veiller à la protection de la population et de leurs biens. Nous avons compris enfin que peindre les taxis en jaune et les identifier auprès des services de l’hôtel de ville n’est pas du tout une assurance totale face aux kidnappings et autres; ce qu’il faudrait faire c’est mettre les policiers et les cameras un peu partout pour la sécurité de la population, et ce, de manière continue».
Pour les taximen, il faut que la hiérarchie de la police nationale voire le gouverneur de la ville rappellent à l’ordre certains policiers qui sont dans ces pratiques sordides. Aussi, que le gouvernement entende les points de vue des taximen pour le bien de tous.
Merisa MATETE
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