
L’ASBL Bana Saint Jean Fondation -BSJF- a organisée une conférence-débat, le samedi 10 juin 2023 au Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, dans la commune de la Gombe. Au cours de cette activité, les participants ont discuté sur la refondation de la société politique de la RD-Congo et l’instauration d’une démocratie conceptualisée. A cette occasion, Thaddée Kambale, président de l’ASBL Bana Saint Jean Fondation a précisé que cette conférence qui s’inscrit dans le cadre de la célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance de la RD-Congo, leur donne une occasion unique de partager leur expérience sur la refondation de la société.
«C’est une occasion pour nous de réfléchir sur les réformes et proposer des pistes de solutions aux décideurs pour le développement de notre pays», a-t-il déclaré à l’ouverture de ladite conférence. Et d’ajouter: «je saisis l’occasion pour vous remercier, vous les participants et les intervenants. Je vous encourage, et surtout les jeunes RD-congolais ici présent à cette conférence, à un travail d’équipe et à vous lancer entre autres à l’entrepreneuriat afin de contribuer à l’essor du pays».
Dans son intervention axée sur le thème: «Les axes fondateurs et prioritaires d’une société durable», le Professeur Jean-Lucien Kithima a souligné le fait que c’est l’État qui est l’acteur principal ayant pour rôle d’assurer une société durable et stable. «La société stable et durable suppose l’anticipation des évènements pour ne pas les subir. L’État de droit est un facteur clé d’une société stable. Les dirigeants doivent être des visionnaires, des planificateurs et des gestionnaires qui garantissent la gouvernance politique, sociale et économique de la nation», a-t-il souligné.
A son tour, le chercheur Adolphe Kapiteni Kasimu a planché sur la refondation de la société politique RD-congolaise et l’instauration d’une démocratie conceptualisée, en formulant quelques recommandations aux autorités pour l’émergence du pays. «Le ministère de l’Intérieur devra mettre en place une commission réunissant des anthropologues, des sociologues, des professeurs et des experts de son ministère, afin d’identifier les partis politiques, leurs idéologies et les regrouper. On ne peut pas avoir plus de 700 partis politiques dans un pays de 450 tribus, alors que les actions ne sont pas visibles», a-t-il suggéré.
Et de poursuivre: «avoir autant de partis n’est pas synonyme de la démocratie, c’est même au-delà du tribalisme. Le ministère de l’Intérieur doit regrouper les idéologies et mettre en place un critérium de création des partis politiques». Pour lui, l’unité est un facteur clé du développement d’une nation. «Une société divisée ne peut pas se développer. Quand il y a la haine, rien ne va marcher», a insisté Adolphe Kapiteni. Par ailleurs, plusieurs autres intervenants qui se sont succédés, ont souligné la nécessité, non seulement de réglementer la vie des partis politiques en RD-Congo, mais aussi de mettre en place des mécanismes de lutte contre le tribalisme, l’exclusion et la corruption. Créée en 2020, l’ASBL BSJF est une organisation non gouvernementale d’encadrement des jeunes et de promotion des talents en RD-Congo.
Mymye MANDA