«Sans une citoyenneté positive et responsable, aucun progrès n’est
possible dans un pays. Sans une citoyenneté véritablement assumée et
patriotique, aucun développement n’est envisageable dans une société»,
se convainc le fils du feu professeur Marcel Lihau
C’est parti! Le mouvement citoyen Ensemble, initié par Jean-Pierre
Lihau, directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale,
Aubin Minaku, a entamé, vendredi 14 avril 2017, sa série de forums
autour de différentes thématiques liées à la vie nationale. Dans la
grande salle de l’espace Congo loisir, dans la commune de la Gombe,
remplie comme un œuf par des jeunes kinois venus de tous les horizons,
le président-initiateur de ce mouvement a pondu une profonde réflexion
axée sur la reconstruction de la citoyenneté en RD-Congo. Il lui a
semblé urgent de commencer cette série de forums par la thématique de
la citoyenneté qui, selon Lihau, «est les racines du futur grand arbre
que nous sommes, ensemble, déterminés à planter». «Comment peut-on
espérer l’avènement d’une nation solide sans citoyens responsables
porteurs des valeurs d’éthique sures et du sens de l’intérêt
général?», s’est-il interrogé dans son exposé d’une quarantaine de
minutes.
«Sans une citoyenneté positive et responsable, aucun progrès n’est
possible dans un pays. Sans une citoyenneté véritablement assumée et
patriotique, aucun développement n’est envisageable dans une société».
C’est la conviction de Jean-Pierre Lihau, président-initiateur du
mouvement citoyen Ensemble, qui, vendredi 14 avril 2017 en la grande
salle de l’espace Congo loisir, a réfléchi avec jeunes et vieux
lucides et intellectuellement au point sur la reconstruction de la
citoyenneté en RD-Congo. «Si nous voulons changer notre pays, nous
devrons d’abord commencer par changer nous-mêmes. Il n’y aura pas de
Congo nouveau sans un Congolais nouveau. Il faut que nous le
reconnaissions, les antivaleurs ont élu domicile dans notre esprit
collectif. Il faut une prise de conscience. Le changement de mentalité
doit cesser d’être un simple slogan pour devenir le centre de nos
préoccupations», a prêché Lihau devant un auditoire méditant
religieusement son speech.
La citoyenneté, un acte de foi, volontaire et assumé
Le Dircab d’Aubin Minaku, speaker de l’Assemblée nationale, est d’avis
que le changement de mentalité ne s’impose pas seulement aux
RD-Congolais d’en bas mais il concerne aussi et surtout ceux d’en haut
qui doivent savoir qu’il n’y a rien de plus urgent que la défense de
l’intérêt général. Il a prévenu qu’après la conscientisation, viendra
l’heure de la sanction systématique. «Un contrat est un contrat. Il
faut le respecter. Les lois et les institutions de la République, il
faut les respecter sous peine d’être sanctionné. L’impôt et les taxes,
il faut les payer sauf exonération ou exemption en vertu de la loi.
L’autorité de l’Etat, il faut la reconnaitre et la respecter», a-t-il
enseigné. Ainsi, selon Lihau, pourra naitre un véritable pacte entre
chaque citoyen et l’Etat. Et de ce fait, nul citoyen ne doit être
ignoré par l’Etat et celui-ci, à son tour, ne devrait en aucune
manière être ignoré par un citoyen. «C’est un contrat de vie. Un
contrat républicain entre chaque citoyen et l’Etat. On exige de l’Etat
parce qu’on donne à l’Etat. Penser autrement relève de l’absurdité»,
a-t-il enchainé, signifiant, par ricochet, qu’une vraie citoyenneté ne
se vit pas par la force, une vraie citoyenneté se vit par acte de foi,
de manière volontaire et assumée. «Autant l’Etat doit veiller au
bien-être collectif des citoyens, à la paix, à l’ordre et à la
tranquillité publics. Autant les citoyens, tous sans exception,
doivent veiller à la fonctionnalité de l’Etat», a précisé le
président-initiateur d’Ensemble non sans épingler, en plus des
devoirs, les droits des citoyens devant être assurés et respectés par
l’Etat ou ceux qui l’incarnent. Au nombre de ces droits, il a cité le
bien-être social, la paix et la tranquillité publiques, la sécurité
publique et individuelle, l’instruction, les soins de santé, le
travail, la rémunération, etc. «Et là aussi, si le contrat n’est pas
respecté, les citoyens doivent avoir la possibilité, si tel est leur
souhait, de sanctionner les élus ou les responsables concernés et de
faire le choix d’un autre projet ou d’un autre responsable», a-t-il
martelé.
«Ensemble», pionnier du changement et de la révolution
Tout en saluant la vision du Président de la République, Joseph
Kabila, Jean-Pierre Lihau a appelé son auditoire à travailler,
inventer, créer de nouvelles politiques, réformer, rénover,
transformer les potentialités en richesses réelles. Et d’édifier les
jeunes: «nous sommes les pionniers du changement et de la révolution
qui va et doit s’accomplir dans notre pays. Que personne ne vienne
vous dire que vous êtes jeunes et sans expérience! C’est en partant
des fruits amers et déboires de l’inexpérience que vous forgerez pas à
pas les piliers de votre sagesse». Puis de les rassurer: «nous sommes
l’avant-garde d’un combat noble contre les antivaleurs et le
désespoir, contre les inciviques et l’impunité. Il s’agit d’une
véritable mutation sociétale majeure, une mutation totale de notre
existence comme citoyen. Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Les Congolais doivent changer».
Après son adresse, le fils du professeur Marcel Lihau s’est volontier
soumis à l’exercice de question-réponse avec les éléments d’Ensemble.
Il a, avant de clore ce premier forum d’échanges, annoncé que les
résolutions de ces assises seront mises sur la place publique avant
d’aborder les autres thématiques inscrites dans l’agenda de son
mouvement.
Laurent OMBA
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