Comme chaque semaine qui passe à Kinshasa et dans les provinces, l’on assiste encore à une scène de conflit parcellaire entre un sujet RD-congolais et un Libanais. Située au n°3 de l’avenue Citronnier dans la commune de la Gombe, à un jet de salive de l’Institut supérieur de commerce -ISC-, cette parcelle couverte le certificat d’enregistrement Volume AL 419 Folio 43, est querellée il y a de cela 10 ans sans qu’une solution définitive soit trouvée alors que les autorités compétentes savent au moins à qui appartient le bien disputé. Documents officiels à l’appui, Dieudonné Fikiri Alimasi, victime de trouble de jouissance, réclame d’être rétabli dans ses droits.
L’affaire n’en finit pas. Vendredi dernier aux environs de 2 heures du matin, selon nos informations, le petit frère et le gardien de monsieur Fikiri ont été enlevés avant d’être séquestrés par la suite dans les locaux de la Légion nationale d’intervention -LENI.
Dans la journée du 4 février dernier, un groupe de policiers armés a procédé au déguerpissement des biens de Dieudonné Fikiri en remplacement de ceux de monsieur Rachid de nationalité libanaise, responsable de Hemli Construct Sarl.
A en croire la partie lésée, sieur Rachid ne détient aucun titre de propriété qualifié. Il use donc de ses moyens et du trafic d’influence. Pourtant les documents établis par certains services attitrés de l’Etat RD-congolais confirment clairement que Fikiri Alimasi est propriétaire de la parcelle sise au n°3 de l’avenue Citronnier dans la commune de la Gombe, en face de l’Institut supérieur de commerce -ISC-, couverte par le certificat d’enregistrement Volume AL 419 Folio 43.
Dans une de ses lettres, le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme et habitat, en réaction à la correspondance de l’héritier Fikiri, a fait savoir que la parcelle appartient bel et bien à madame Lusukula Mwanini -décédée-, dont Fikiri est l’héritier, et non à l’Etat comme d’aucuns ont tenté de le faire croire. Le SG a pris position après avoir reçu des éclairages de ses services.
«A cet effet, et eu égard aux éléments d’information à notre possession au sujet de cette habitation, je vous confirme la biffure de la parcelle sise au n°3 de l’avenue Citronnier dans la commune de la Gombe dans la gestion du patrimoine relevant du domaine privé de l’Etat devenue propriété privée de la succession Lusukula», peut-on lire dans l’un des paragraphes de la correspondance adressée au SG de l’Urbanisme et habitat, en novembre dernier, par la Direction de la gestion immobilière, habilitée à répertorier les biens immobiliers de l’Etat RD-congolais. Cette certification dit tout.
Ce qui étonne plus d’une personne est de savoir par quel mécanisme l’Auditorat général, dans sa réquisition, installe la société Hemli du Libanais Rachid dans cette parcelle. Puis, le différend qui oppose la succession Lusukula Mariame Mwanini à la société Hemli Construct Sarl étant de nature purement civile, les parties en conflit devraient soumettre toutes leurs prétentions aux juridictions saisies du litige qui les oppose et non recourir à un quelconque Officier du ministère public, sous réserve des faits infractionnels qui pourraient être commis, a réagi le Parquet général près la Cour d’Appel de la Matete.
Nos sources renseignent également que la parcelle appartenait à madame la défunte Lusukula Mwanini conformément au certificat d’enregistrement Volume AL 419 Folio 43. En sa qualité d’héritier, monsieur Firiki en était devenu de droit propriétaire. Avec la révolution de l’AFDL, la parcelle fut occupée «anarchiquement», selon la partie Lusukula, par un activiste de ce mouvement. Celui-ci a été finalement expulsé suite à un jugement rendu par le Tribunal de grande instance de la Gombe qui aurait remis la parcelle à sieur Firiki.
Curieusement, Sieur Rachid réclame désormais la qualité de propriétaire de cette parcelle. Nœud du conflit qui date d’environ 10 ans. Depuis, l’on assiste à des scènes des déguerpissements, arrestations, enlèvements et autres. Une réelle implication des autorités RD-congolaises compétentes pourrait mettre fin à cette situation qui persiste afin de rétablir Fikiri Alimasi dans ses droits de jouissance.
Tino MABADA
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