«Le gouvernement algérien continue d’arrêter les Ahmadis dans son pays», estime la communauté musulmane Ahmadiyya en RD-Congo, très inquiète, en dénonçant avec la dernière énergie le traitement inhumain de ses fidèles dans ce pays maghrébin.
A ce jour, 22 Ahmadis sont arrêtés et emprisonnés, dont le président national de la communauté musulmane Ahmadiyya et le secrétaire général. Selon un communiqué de cette communauté, leur cas sera présenté devant l’avocat du gouvernement à Chelf.
A partir de juin 2016, les autorités algériennes ont ciblé des membres de la communauté Ahmadiyya, arrêtant plus de 50 personnes dans les provinces de Blida et Skikda et dans d’autres parties du pays en raison de leur foi. Même le journal algérien EnNahar a révélé, dans ses colonnes, que la répression des Ahmadis en Algérie a débuté la première semaine de juin, l’enquête a été répartie sur trois Etats. Au cours de l’enquête, les forces de sécurité ont perquisitionné le quartier général d’Ahmadiyya dans l’Etat de Blida.
Au cours de la répression qui a duré un mois, des dizaines d’Ahmadis ont été arrêtés et accusés de violer la paix sociale, et le centre communautaire, en construction dans l’Etat de Blida, a été également démoli par la municipalité locale.
Peu de temps après les arrestations de juin à Blida, le ministre des Affaires religieuses a accusé publiquement les Ahmadis d’extrémisme et de servir des intérêts étrangers. En novembre 2016, un tribunal de Skikda a condamné 20 Ahmadis à des amendes et des peines allant d’un mois à un an. «A la fin de l’année, ils restaient en liberté en attendant l’appel», apprend-on.
Le ministre algérien des Affaires religieuses a déclaré, en 2013, avoir reçu une communication de l’ambassade de l’Algérie à l’Islamabad, au Pakistan, le mettant en garde contre le risque posé par la propagation d’Ahmadiyya dans les pays d’Afrique du Nord, y compris l’Algérie.
«Pour compliquer davantage les choses, la presse et les médias, que vous vous attendez à un certain degré d’indépendance, ont été également complices de leur propagande et de leur ciblage contre les Ahmadis», déplore la communauté musulmane Ahmadiyya. Et de poursuivre: «les médias ont mené une chasse aux sorcières contre les Ahmadis, diffamant leur image dans la société par laquelle les Ahmadis ont connu un certain nombre de problèmes sociaux, y compris l’expulsion du travail, les boycotts sociaux et la rupture des familles».
La communauté musulmane Ahmadiyya fait savoir que le clergé algérien a publié des édits contre les Ahmadis et, dans certains cas, a ordonné à leurs femmes de se séparer de leurs maris ou vice versa. «On en a vu dans les villes d’Ain Sefra et Ghardaya», illustre la communauté musulmane Ahmadiyya.
Non aux extrémistes religieux!
Par ailleurs, la CIRH appelle la Communauté internationale à prendre note de l’aggravation de la situation des Ahmadis en Algérie et à intervenir pour mettre fin à cette persécution. De son côté, l’association africaine Agir ensemble pour le bien-être mental, physique, socioculturel de la jeunesse -ABES- avertit, dans une lettre ouverte adressée dernièrement au Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Calife de la communauté Ahmadiyya à Londres, ambassadeur de l’Union européenne en RD-Congo, Président de la République et Premier ministre d’Algérie et au Président de l’Union africaine, sur le danger imminent qui guette l’Afrique.
Pour cette structure, le continent africain est menacé par la monté de l’intolérance religieuse. Cette dernière étant à la base des violations graves et sérieuses des droits de l’homme sinon du Droit international humanitaire dans certains pays d’Afrique. «A tous les Africains, épris de justice, levez-vous pour dire non aux extrémistes religieux. Souvenez-vous du massacre ethnoculturel de 1994 au Rwanda et dites encore non aux violations des droits fondamentaux de l’homme. Evitons un autre génocide qui se dessine en Afrique où les fondamentalistes s’en prennent, en toute quiétude, aux minorités religieuses, aux femmes et aux enfants au nom de la défense du prophète en criant fort non», lance l’ABES.
Tino MABADA
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