Politique

Grosse artillerie contre Stavros

Blue Sky Airlines définitivement clouée au sol, son Directeur général Stavros Papaioannou déclaré persona non grata en cas de récidive
Les observateurs qui suivent de près l’évolution des compagnies aériennes de droit congolais, ont du mal à comprendre ce qui arrive à la compagnie privée Blue Sky Airlines. Les RD-Congolaises et RD-Congolais qui attendaient avec impatience le début de l’exploitation des vols de cette nouvelle venue dans l’espace aérien RD-congolais, doivent déchanter.
 
Vol inaugural renvoyé aux calendes grecques
Les gens se souviennent du vol inaugural manqué de cette société d’aviation civile à l’aéroport international de N’Djili. Alors que toutes les formalités administratives, opérationnelles et techniques avaient été remplies et les passagers pour la plupart des «V.I.P» déjà embarqués, les responsables de Blue Sky Airlines ont reçu une grosse gifle à la figure suite au refus du gestionnaire des aéroports d’accorder le feu vert à l’opérationnalisation de ce vol de prestige.
Selon les arguments glanés dans les couloirs de la direction de cet aéroport international, des injonctions de la hiérarchie auraient interdit tout vol des avions de cette société tant que son patron M. Sravros Papaioanou n’aurait pas honoré certains engagements, notamment le non-paiement de plusieurs factures salées liées à l’exploitation aérienne de l’ancienne compagnie Hewa Bora ayant fusionné avec la Compagnie aérienne africaine-CAA.
Cela a fait jaser beaucoup de monde dans les milieux de la profession où ce «Congolo-chipriote» ne compte pas que d’amis. Selon certaines indiscrétions, les méthodes de travail de l’intéressé laisseraient à désirer, surtout avec les changements fréquents d’identité de ses entreprises ainsi que de leurs statuts juridiques. Ce qui, semble-t-il, faciliterait l’effacement du tableau et placerait l’intéressé à l’abri de certaines «redevances». Info ou intox?
                        
Condamnation de la Régie des Voies Aériennes à de fortes amendes
Toujours est-t-il que Stavros Papaioanou ne s’avoue jamais vaincu à l’avance. Fort de la gestion collégiale de l’ancienne compagnie ainsi que du net distinguo entre ces deux dossiers, il s’est permis de recourir aux services d’experts qui maîtrisent la réglementation aéronautique ainsi des juristes de gros calibre pour en découdre avec la Régie des voies aériennes devant les cours et tribunaux.
Ce que d’aucuns craignaient pour la RVA dans ce dossier à forte coloration politique, est vite arrivé. Le gestionnaire des aéroports dans le pays a été condamné à de fortes amendes pour chaque jour d’immobilisation de l’aéronef de Blue Sky Airlines au sol par la RVA. Cette «séquestration» intempestive a duré pendant plusieurs semaines. Toutes les juridictions saisies de ce dossier n’ont fait qu’enfoncer le clou en condamnant la RVA à de fortes amendes.
Mais comment recouvrer tout cet argent face à l’intransigeance des dirigeants de la RVA? Stavros Papaioanou qui connait bien cette partition pour l’avoir jouée plusieurs fois, ne s’est pas fait prier pour faire procéder à des saisies à la source des avoirs de la Régie des voies aériennes. Cette démonstration des forces de l’ancien patron de Hewa Bora lui a plutôt attiré les foudres dans certaines hautes sphères.
 
Carton rouge à Stavros Papaioanou et Blue Sky Airlines en paie les frais
A défaut d’utilisation d’arguments conventionnels, la sentence est tombée par d’autres voies. Excédé par les chevauchées de cet opérateur aérien qui aurait souvent échappé aux mailles des filets et serait, semble-t-il, redevable à certaines sommités du pays et insaisissable en même temps, l’Etat aurait déployé la grosse artillerie pour interdire de manière définitive l’exploitation des avions de Blue Sky Airlines en RD-Congo. Cette mesure aurait été communiquée même aux Ambassadeurs de certains pays de l’Occident par un ministre du Gouvernement.
Des responsables de Blue Sky Airlines qui ont requis l’anonymat, ne savent plus à quel saint se vouer au regard des nuages sombres qui ne cessent de s’accumuler dans le ciel. Ils ne cachent pas leurs inquiétudes devant le carton rouge infligé à Stavros Papaioanou de ne plus exercer une quelconque activité dans le domaine du transport aérien. En cas de récidive, une mesure d’expulsion du territoire national planerait comme une épée de Damoclès sur sa tête. En attendant de voir un peu plus clair dans ce dossier sulfureux, les travailleurs de Blue Sky Airlines seraient contraints de faire leurs valises en scrutant la moindre information. Dure réalité.
 
Ya KAKESA
 

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