Les rideaux sont tombés sur la session ordinaire de septembre 2017 avec l’adoption d’une loi électorale portant un seuil de représentativité de 1% sur le plan national. Une option décisive prise en application de l’article 135 de la Constitution après la persistance des divergences entre les deux chambres au sujet ce seuil. Quelques jours avant ces désaccords, le bureau de la chambre basse a organisé des concertations avec les députés de l’Opposition opposés à cette réforme. La proposition du plafonnement du seuil d’éligibilité à 3%, le cautionnement et la machine à voter n’étaient pas de leur goût. Mais, à l’issue des ces pourparlers tenus dimanche 3 et lundi 4 décembre au Palais du peuple sous la direction du 1er et du 2ème vice-président de l’Assemblée nationale, le seuil est passé de 3 à 1% et la hauteur de la caution réduite à 1.600.000 FC -1.000 dollars- pour le candidat député nationale et 1000.000 FC pour le candidat député provincial. Le texte ayant été adopté en des termes non identiques, la commission mixte paritaire AN-Sénat est parvenue à aplanir les divergences apparents dans le vote du texte hormis celle relative au seuil d’éligibilité. Le Sénat, tout en retenant le 1%, voulait qu’il soit appliqué au niveau de la circonscription électorale. Idée que l’Assemblée nationale a rejetée estimant que le seuil de 1% ramené à la circonscription électorale n’était pas significatif face à la persistance de cette mésentente. L’Assemblée nationale à fait parler à l’article 135 de la Constitution qui fait primer sa voix dans pareilles situations. Sans nul doute, l’adoption de ce texte de loi, l’un des préalables évoqués par la CENI, va baliser la voie vers les élections prévues en décembre 2018 en RD-Congo. Pour avoir maintenu le seuil de 1% au niveau national, l’Assemblée nationale vient de siffler la fin de la récréation en mettant fin au foisonnement des partis politiques sans assises. Depuis tellement d’années, notamment la transition sous Mobutu et Laurent-Désiré Kabila, et pendant les deux premières législatures de la 3ème République, la situation se reproduisait sur tous les plateaux de télévision ou de radio, dans les colonnes des journaux ou sur les réseaux sociaux: des ténors de la politique nationale, les mêmes, se vantaient de drainer des foules derrière eux mais étaient incapables de traduire cette popularité dans les urnes. Cette fois-ci encore, ils ont voulu laisser passer l’orage avant de repartir à l’aventure, pensant que rien ne changerait. Voter le seuil de 1% était, à leurs yeux, synonyme de scier la branche sur laquelle ces chefs des partis de mallettes étaient assis. La jeune démocratie RD-congolaise commençait à être malade, en partie, de ce fléau et ils n’ont rien fait pour la soigner. Ils ont, au contraire, voulu laisser les métastases envahir et pourrir le pays sans bouger le petit doigt, comme si le malheur des masses exploitées et manipulées faisait le bonheur de cette poignée d’élites opportunistes, dirigeants des partis politiques incapables de se rénover et d’être des laboratoires d’idées novatrices porteuses d’espoir. Le spectacle de 700 partis politiques, autant de projets et visions, était affligeant. Et bien, l’Assemblée nationale a sorti le carton rouge contre ces aventuriers aux commandes des usines à carrière longue durée. Aujourd’hui comme demain, l’engagement politique ne doit pas être une profession ou occasionner un métier mais un engagement citoyen limité dans le temps, a écrit il y a peu un confrère, l’éditorialiste français Yannick Foucaud. C’en était trop! Il était important et impérieux d’exhorter l’élite à revenir à une République démocratique du Congo fière de sa triptyque Justice-Paix-Travail à laquelle il est désormais nécessaire de rajouter Développement.
AKM