Entre Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, le mariage est parti pour durer au moins 5 ans encore sauf gros imprévu. Le leader de l’Union nationale congolaise -UNC- a renoncé à l’accord de Nairobi en acceptant de s’effacer, une fois de plus, au profit de Tshisekedi à la présidentielle de décembre 2023. Selon cet accord, conclu après le retrait de ces deux personnalités de l’accord de Genève, qui a désigné Martin Fayulu candidat unique de l’Opposition à la présidentielle, Vital Kamerhe devrait soutenir Félix Tshisekedi en 2018. Les rôles devraient être inversés en 2023. Ce qui n’arrivera pas. L’UNC, lors de son mini-congrès, organisé le samedi 19 août 2023 dans la salle Showbuzz de Kinshasa, a, sans surprise, jeté son dévolu sur Félix Tshisekedi dans la course à la magistrature suprême.
Son leader, Vital Kamerhe, en plus de son statut de vice-Premier ministre en charge de l’Economie, est membre du présidium de l’Union sacrée de la nation -USN-, plateforme politique dont l’objectif est d’obtenir, par voie des urnes, la prolongation du bail de Tshisekedi à la Cité de l’Union africaine. Suffisant pour se rendre à l’évidence que le choix porté sur le fils du Sphinx de Limete ne faisait l’ombre d’aucun doute dans les girons du parti rouge et blanc qui jure déjà sur sa réélection. «J’avertis déjà les adversaires d’en face que l’élection de Fatshi à la présidentielle vient de se concrétiser. L’UNC va écraser tout ce qu’il trouvera sur terrain», a prévenu le secrétaire général, Billy Kambale, lors de ce mini-congrès auquel son homologue de l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS-, Augustin Kabuya, a pris part aux côtés des délégués des autres partis de l’USN comme l’AFDC de Modeste Bahati, le CODE de Jean-Lucien Bussa…
Quant à Vital Kamerhe, s’effacer à nouveau au profit de Tshisekedi, est la preuve de «l’union» qu’il prône pour une «gouvernance» de qualité de la RD-Congo.
«L’UNC ne s’est jamais trompée de combat car, dès le début de sa marche, elle a placé l’union des RD-Congolais comme son objectif suprême. Et cela, en comprenant très tôt que le secret de la gouvernance de la République Démocratique du Congo est dans la recherche de l’union entre les forces semblables et les forces complémentaires, mieux les intelligences, au service de la nation», a-t-il dit, non sans laisser apparaître sa fierté d’avoir permis le rapprochement entre l’UDPS, parti historique ayant longtemps milité dans l’opposition en vue de l’avènement de la démocratie et de l’instauration de l’état de droit avant de passer au pouvoir depuis 2018, et l’UNC, réputée pour son combat en vue de l’érection d’une RD-Congo plus belle qu’avant.
«La RD-Congo étant le cœur de l’Afrique, c’est dans cette logique qu’en 2018, l’UNC avait accepté de soutenir son partenaire du CACH, Félix Tshisekedi, à la présidentielle. Car, c’est dans l’unité qu’ils poursuivent les mêmes objectifs entre autres changer le cours des évènements pour donner aux RD-Congolais l’opportunité de vivre dans la dignité», a en outre expliqué VK pour qui «la politique est une activité pliante». Celle-ci, par conséquent, exige de considérer à chaque instant l’équilibre entre les ambitions personnelles et la destinée du groupe, a-t-il soutenu.
A scruter le discours de Kamerhe au mini-congrès de l’UNC, soutenir Tshisekedi n’a de la valeur qu’en ayant conscience de la responsabilité qui incombe à chaque membre de son parti, l’UNC, pour l’avenir de la RD-Congo. «Aujourd’hui, conscient de notre responsabilité, nous sommes résolument tournés vers l’avenir. Nous savons que la route que nous avons empruntée est la bonne et nous amènera vers les verts pâturages de la paix», a professé Kamerhe, réélu, par acclamation, à la tête de l’UNC pour un nouveau mandat 5 ans.
Cependant, pour des raisons d’empêchement légal, Kamerhe a délégué son pouvoir au secrétaire général, Billy Kambale. La loi RD-congolaise interdit à un membre du gouvernement d’assumer des fonctions officielles au sein d’un parti politique.
LOI