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Sondage «Les Points»: Bongongo-Lumeya, le duo de tête

Après une année, les performances des membres du gouvernement Tshibala ont fait objet d’une enquête diligentée par l’institut de sondage «Les Points» du 11 au 12 mai 2018 à Kinshasa auprès d’un échantillon composé de 1000 sujets. Les résultats de cette enquête placent Michel Bongongo, Lumeya-Dhu-Maleghi et José Makila en tête du classement avec respectivement 78,2%; 64,75% et 64,25% de suffrages favorables.
 
Mercredi 16 mai 2018, le gouvernement Tshibala a totalisé un an depuis son investiture au Parlement. Occasion pour l’institut de sondage «Les Points» de solliciter les points de vue de l’opinion nationale sur les performances des membres de ce gouvernement dont les missions principales ont été l’amélioration du social des RD-Congolais et le financement des élections fixées, selon le calendrier de la CENI, au 23 décembre prochain.
Auprès d’un échantillon constitué de 1000 sujets, cet institut a, du 11 au 12 mai 2018, organisé une enquête dont les résultats ont conduit à la catégorisation des ministres. D’une part, l’on retrouve les ministres dont les cotes sont supérieures ou égales à 50%. De l’autre, l’on classe les ministres n’ayant pas atteint le seuil de 50%.
Avec 78,2% de suffrages favorables, Michel Bongongo, ministre de la Fonction publique, occupe la première position de ce classement. Le lancement de la reforme dans l’administration publique, inscrit dans le programme financé par la Banque mondiale, a joué en sa faveur. Selon «Les Points», le lancement de ce programme a été marqué par une grande transparence et la collaboration avec les syndicalistes à la grande satisfaction de la population.
Ministre des Affaires foncières, Lumeya-Dhu-Maleghi pointe à la deuxième position, engrangeant 64,75% d’opinions favorables grâce aux mesures salvatrices prises dans le domaine foncier, notamment la révocation des conservateurs et de certains agents impliqués dans la spoliation des biens immobiliers et autres malversations financières. «L’instauration de l’ordre dans le secteur foncier et la maximisation des recettes lui sont également reconnues positivement. Ces mesures jugées impopulaires par les grands mafieux qui s’inscrivent généralement parmi les tenants du pouvoir et certains lobbies de grands hommes d’affaires ont payé cash. D’une part, on note la récupération de 116.793 hectares à Kinshasa pour servir à l’implantation des usines et industries. D’autre part, on évoque la réalisation de 13.000.000 des Francs Congolais par le ministère au profit de l’Etat RD-congolais pendant cette période électorale où la République envisage d’autofinancer les élections», lit-on dans le rapport de l’enquête.
Le troisième pied du podium est occupé par le Vice-premier ministre en charge des Transports et voies de communication, José Makila Sumanda, qui obtient 64,25%. Sa détermination d’offrir des emplois aux RD-Congolais par le lancement de grands projets oubliés dans les tiroirs de son ministère, lui a valu cette place. «La construction du nouvel aéroport international de N’djili et le port en eau profonde de Banana sont ses deux grands défis pour booster l’économie de la République d’une part et lutter contre le chômage de l’autre. Dans le domaine de l’aviation, on enregistre l’acquisition des aéronefs pour la compagnie aérienne nationale et le lancement avec succès de la ligne Kinshasa Johannesburg», signifie ce rapport.
Joseph Kokonyangi s’est emparé de la quatrième place pour avoir atteint 62,37%. «Très préoccupé par l’amélioration de l’habitat, Joseph Kokonyangi a réussi à relancer la coopération entre l’ONU-habitat et la RD-Congo, interrompue depuis plusieurs années. L’homme demeure très entreprenant au point de lancer la campagne dénommé «un toit pour tous» à la suite de la signature des contrats avec des investisseurs Malaisiens pour la construction des logements sociaux dans la périphérie Est de Kinshasa», fait observer l’institut «Les Points». Kokonyangi de l’urbanisme et habitat est talonné par le VPM des Affaires étrangères, Leonard She Okitundu. L’année du patron de la diplomatie RD-congolaise, classé cinquième avec 61,75%, a particulièrement été marqué par la mission quasiment réussie de soigner l’image de l’Etat RD-congolais auprès de la communauté internationale. Les enquêtés se fondent sur la désignation de la RD-Congo au Comité des droits de l’homme de l’ONU malgré le refus de certaines puissances occidentales et la fin de l’hémorragie des sanctions ciblées contre des officiels RD-congolais, pour justifier les performances du She. Bien qu’éjecté du gouvernement pour conduire le parti présidentiel, le PPRD, aux élections de décembre 2018, Emmanuel Ramazani Shadari, ancien VPM de l’Intérieur et sécurité, a marqué des esprits lors de son passage à la tête de ce ministère désormais dirigé par Henry Mova Sakanyi. Des actions comme la pacification du grand Kasaï, la formation de la police et la résolution pacifique du conflit datant de près d’une décennie entre  pygmées et bantous dans le Tanganyika grâce à son approche pacifique axée sur le dialogue, plaident en sa faveur et lui a permis de s’adjuger 61,62 %, synonyme d’une sixième place au classement.
Marie-Ange Mushobekwa est la femme ministre la mieux cotée dans ce hit. La ministre des Droits humains s’offre le 7ème siège pour avoir atteint 54% de suffrages. De l’avis de l’institut «Les Points», Mushobekwa s’est particulièrement illustrée dans les enquêtes sur les violences dans le Grand Kasai et à la suite des manifestations du 31 décembre 2017 et du 21 février 2018. «Avec son collègue des Affaires étrangères, elle a été une actrice majeure de la désignation de la RD-Congo au Conseil des droits de l’homme des Nations unies», précise le rapport de l’institut qui classe la ministre du Genre, famille et enfant, Chantal Safou Lopusa, en 8ème position avec 52,37%.
Chantal Safou est de près talonnée par son homologue des Finances, Henri Yav Mulang, gratifié de 52%. Sa présence dans ce classement est motivée par le fait qu’il avait proposé au gouvernement une série de mesures, notamment l’augmentation des exportations afin de gagner plus de devises étrangères, pour limiter la descente aux enfers de la monnaie locale qui a coïncidée avec l’avènement du gouvernement Tshibala.
Vient ensuite le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende Omalanga, accrédité de 50,67% pour le sérieux avec lequel il accomplit sa tâche.
Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba , arrive en dernière position de cette première catégorie grâce notamment à la révocation de plusieurs magistrats dont le travail sapait les efforts fournis dans son secteur.
Dans la deuxième catégorie, celle des ministres n’ayant pas pu atteindre le seuil de 50%, c’est Crispin Atama Tabe, ministre de la Défense, qui mène la danse. Il est apprécié pour les efforts fournis dans la défense du territoire national. Jean-Lucien Bussa et Martin Kabwelulu complètent l’effectif.

Laurent OMBA

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