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SK Della: ses proches évoquent une décision inhumaine de la Cour militaire

Gravement malade et interné depuis plusieurs mois dans un centre de santé à Kinshasa, Salomon Kalonda, le conseiller spécial de Moïse Katumbi, a besoin de soins appropriés pouvant aller jusqu’à une intervention chirurgicale. Pour obtenir son évacuation vers un établissement médical à l’étranger, ses avocats et sa famille ont compté sur l’humanisme des membres de la Cour militaire de Kinshasa/Gombe après le rapport médical alarmant établi par une vingtaine de médecins et confirmé par la contre expertise désignée par les autorités judiciaires et les services de sécurité. Mais leur inquiétude pour l’état de santé physique voire psychologique de Salomon Kalonda s’est accrue mardi quand la Cour militaire a rejeté la demande de liberté provisoire sollicitée à cet effet, ordonnant que le prisonnier soit plutôt traité à Kinshasa, soit aux cliniques universitaires ou à HJ Hospital.

«Cette décision de la Cour nous attriste. Chaque jour qui passe Salomon s’approche de la mort», s’est inquiété le même mardi Francis Kalombo, un des membres du collectif d’avocats de Kalonda.

Pour la défense, rien ne garantit que Salomon Kalonda est psychologiquement prêt à se faire soigner et guérir dans les hôpitaux choisis par la Cour militaire, martelant sur le caractère néfaste et inhumain d’une telle mesure.

Psychologie et guérison

Une étude scientifique publiée en 2003 sur le site «Découverte» est formelle à ce sujet. Elle table sur le fait que la guérison d’un malade est aussi fonction de son état psychologique. «Toutes les recherches récentes sur le cerveau le démontrent. Pour bien soigner le corps, il faut choyer la tête, maîtriser stress et mal-être. Les voies pour y parvenir sont variées : méditation, yoga, prière… Un point commun : ces méthodes modifient les circuits cérébraux. Le mot-clé : le cerveau limbique, siège des émotions. Se maintenir en santé, guérir, n’est donc pas une simple question de chimie. Il faut aussi se préoccuper de son état d’esprit», établit ce travail réalisé par la journaliste Solange Gagnon en collaboration avec la réalisatrice Jo-Ann Demers.

«On a tous un potentiel d’adaptation face à un diagnostic. On peut s’adapter de façon très positive en disant: “je vais me battre”, ou de façon très négative en disant: “je suis foutu”. Selon le cas, on n’active pas les mêmes régions cérébrales», explique à l’étai de ce travail le Dr Guillaume Pourcher, chirurgien et responsable du centre de prise en charge de la maladie de l’obésité à l’Institut mutualiste Montsouris de Paris. «Je vais me battre, je suis foutu. Deux réactions qui reflètent des états psychologiques aux antipodes : bien-être, mal-être. Deux états qui ont des répercussions diamétralement opposées sur notre système immunitaire, sur notre état de santé», fait-il comprendre.

Et pour les proches de Salomon Kalonda, le verdict de la Cour militaire de Kinshasa/Gombe risque de renforcer le stress et provoquer une sensation de mal-être sur le prisonnier souffrant, aujourd’hui en droit de craindre pour sa vie compte tenu du contexte de son interpellation et de différentes péripéties de son procès où l’Auditorat a abandonné la charge principale, notamment le port d’arme. «Ces deux hôpitaux, déjà contestés par une partie de l’opinion publique nationale, risquent de s’avérer des mouroirs pour Salomon Kalonda, psychologiquement pas préparé à y recevoir les soins que nécessite son cas alors que son droit à la santé, garanti par la Constitution et les Lois du pays, ne saurait être violé», tapent les proches. 

Affaibli par la maladie peu après son incarcération à la prison militaire de Ndolo, Kalonda est présentement interné dans un établissement médical privé de Kinshasa. Élu député provincial à Kindu, son mandat a été validé par l’Assemblée provinciale du Maniema. Poursuivi pour des faits de trahison, il escompte la peine de mort alors que ses avocats protestent contre la légalité de la procédure.

Natine K.

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