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Le plus gros scandale du rapport IGF sur la Gécamines s’appelle Tenke Fungurume Mining !

Jules Alingete a le mérite d’avoir osé ouvrir la boite à pandore…

En plus du fait qu’il n’y a pas eu de royalties pour l’ex-société américaine avec un manque à gagner estimé à plus de 300 millions de dollars, la Gécamines aurait perçu des dividendes insignifiantes sur les 14 milliards de dollars de chiffre d’affaires de TFM de 2012 à 2020…

Le rapport de contrôle de l’Inspection générale des finances -IGF- sur la gestion de la Gécamines, disponible depuis le 31 mai dernier, fait parler de lui depuis quelques jours. Lancée en septembre 2021, l’enquête parle de 24 contrats de joint-venture signés entre 2000 et 2008 entre l’opérateur public minier et divers partenaires.

Des  contrats signés, pour la plupart, sous l’impulsion ou la pression (?) de la Banque mondiale, à la base d’un énorme manque à gagner pour la Gécamines via les apports en capitaux empruntés, la sous-traitance massive auprès de maisons mères étrangères et des charges financières importantes au profit de maisons mères étrangères, commente un député national qui s’y connait dans le domaine minier, relevant à la suite de l’IGF qu’en conséquence, entre 2012 et 2020, la Gécamines a perçu la modique somme de 564 millions de dollars de royalties sur 35 milliards de dollars de chiffre d’affaires. À en croire cet élu national, l’Inspecteur général chef de service Jules Alingete Key a le mérite d’avoir ouvert là la boîte à pandore de ce dossier «protégé», «mis sous silence», ce qui a permis à la communauté nationale de comprendre que le plus gros scandale de cette page sombre de l’histoire de la Gécamines s’appelle Tenke Fungurume Mining -TFM.

Et pour cause: le groupe américain désormais vendu aux Chinois de China Molybdenum contre 2,6 milliards de dollars a réduit, avec l’influence de la Banque mondiale, la part d’action de la Gécamines de 45% à 17,5% en 2005 avant de la faire remonter à 20% en 2009 après un plaidoyer du Sénat. En plus du fait qu’il n’y a pas eu de royalties pour TFM avec un manque à gagner estimé à plus de 300 millions de dollars, la Gécamines aurait perçu des dividendes insignifiantes sur les 14 milliards de dollars de chiffre d’affaires de TFM de 2012 à 2020.

Sans nul doute, l’ex-société américaine aura été un mauvais exemple pour les autres partenariats, quand on tient également compte du taux d’intérêt de plus de 16% fixé par elle et suivi par les autres opérateurs. «Il est temps que les RD-Congolais comprennent tout de ce qu’aucune ONG n’a osé dénoncé jusque-là. Bravo à Jules Alingete», a applaudi un autre parlementaire. Dans un autre registre, le rapport IGF confirme que dans les investissements faits par Gécamines, la Société de traitement des terrils de Lubumbashi -STL- sort du lot en étant une entreprise viable. Le document précise que la Gécamines a bel et bien décaissé pour le compte général du Trésor, des avances fiscales et pas de porte, mais qu’au niveau de la Banque centrale et du gouvernement de l’époque, la responsabilité leur incomberait pour défaut de retraçage. Qu’ont-ils fait de l’argent payé par la Gecamines? La question demeure sans réponse.

Selon les médias, cette enquête a été initiée à la demande du Président Félix Tshisekedi, qui avait fait part de son intention de renégocier les contrats miniers signés pendant les deux mandats de son prédécesseur, Joseph Kabila. Cette initiative avait jusque-là débouché sur un état des lieux du «contrat du siècle» signé avec la Chine en 2008. En attendant un examen plus global du secteur soit également réalisé, le gouvernement a aussi négocié un deal avec le groupe Ventora, propriété de Dan Gertler, à l’origine de la cession, par ces derniers, des titres miniers et pétroliers évalués à 2 milliards de dollars américains. Des députés souhaitent qu’en plus des contrats chinois et du groupe Ventora, des renégociations soient ouvertes avec les autres opérateurs gourmands, et que réparation soit faite, les Américains de TFM en tête.

AKM

Lire la Synthèse du rapport de contrôle de l’Inspection générale des Finances sur la gestion de la Gécamines

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