Interpellé depuis janvier à Kinshasa, l’ex-Conseiller privé du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi est malade dans sa cellule de la prison centrale de Makala. Le rapport médical transmis au Procureur près la Cour d’appel de la Gombe atteste que l’état de santé de Fortunat Biselele est préoccupant et nécessite un transfert urgent vers une clinique spécialisée. En clair, l’homme est malade depuis 2022 suite à un accident dans sa salle de bain à l’origine d’une déchirure complète du tendon au niveau de son épaule droite, selon un résultat d’échographie réalisée par le cabinet d’imagerie de la Gombe, envoyé au médecin spécialiste de la Clinique Ngaliema en date du 29 novembre 2022 au moment où personne ne pouvait s’imaginer qu’il sera arrêté en janvier 2023.
Par deux fois, sa mise en liberté provisoire sollicitée conformément à l’article 28 alinéa 6 du Code de procédure pénale lui a été refusée. «Une première lettre du 06 février a été adressée au médecin directeur du Centre hospitalier de la prison centrale de Makala, copie pour information au Directeur de la prison, sur l’état très préoccupant de la santé du prévenu Biselele Bifor et son transfert urgent vers une formation médicale spécialisée; par une autre lettre du 08 février, le Procureur général près la Cour d’appel de la Gombe a été saisi, copie pour information à la ministre de la justice avec le même objet; enfin une troisième lettre du 23 février adressée à la ministre de la Justice, copie pour information au Président de la République et au Premier ministre ainsi que toutes les hautes autorités judiciaires du pays sur le même cas. Tout ça en vain», renseigne un proche du dossier. Par ailleurs, selon d’autres câbles, il y aurait des mains noires parmi les gourous du régime de l’Union sacrée de la nation, qui usent de leurs positionnements pour interférer sur les décisions de justice et qui continuent de s’opposer à la moindre mise en liberté provisoire de Biselele qu’ils veulent à tout prix voir disparaitre physiquement et politiquement.
Alors que, de l’avis de certains légalistes, Biselele, comme tout détenu, mérite la liberté provisoire en cas d’une demande, soutenant que le transfert d’un détenu vers un centre hospitalier mieux équipé que celui de la prison centrale de Makala n’est pas une faveur mais un droit garanti par l’article 60 alinéas 1 et 2 de l’ordonnance 344 du 17 septembre 1965 portant Régime pénitentiaire qui stipule: «si le médecin estime qu’en raison de la gravité ou de la nature de la maladie, il est impossible de soigner le détenu dans la prison, le camp de détention ou la maison d’arrêt, celui-ci est conduit à la formation médicale ou hospitalière la plus proche. A la formation médicale ou hospitalière, le détenu est placé dans une chambre séparée; sa garde est assurée par la police locale».
A en croire un autre juriste approché par «AfricaNews», Fortunat Biselele a été interpellé puis placé en prison de Makala, six jours après, en violation flagrante de la loi. «Comment comprendre ou expliquer qu’un ci-haut cadre de l’Union sacrée qui a rendu de bons et loyaux services à la nation ainsi qu’au régime en place soit brutalement arrêté et jeté en prison comme un petit monsieur, un briguant, un bandit de grand chemin ou un moins que rien. Et pourtant, même en France une vieille démocratie, Nicolas Sarkozy bien qu’étant sous une condamnation judiciaire dans l’affaire Big Malion n’est pas en prison. Ce qui vient d’arriver à monsieur Biselele risque, si on y prend garde, de faire réfléchir les autres cadres de l’Union sacrée en général et en particulier ceux qui sont venus du FCC. Cela, en créant la peur de subir le même sort un jour et des frustrations de tout genre», déplore ce juriste, tout en demandant au Président Félix Tshisekedi d’ouvrir l’œil et le bon en vue de démasquer les nombreux loups qui sont dans sa bergerie.
Arrêté le 14 janvier 2023 par l’ANR puis transféré à la prison centrale de Makala, Bifor est en danger au regard de l’état critique de sa santé. Il serait triste et malheureux que ses droits lui soient privés et que le pire lui arrive dans sa cellule en prison au moment où vont se tenir à partir de lundi 27 février à Genève les assises de Droit de l’Homme auxquelles il y aura la représentation RD-congolaise.