Deux policiers commis à la sécurité de Vital Kamerhe, candidat unique de l’Union sacrée au perchoir de l’Assemblée nationale, ont perdu la vie dimanche matin. Ces deux agents de la Police nationale congolaise -PNC- sont morts dans l’attaque de la résidence de de l’ancien vice-premier ministre en charge de l’Economie alors que les assaillants avaient perdu quatre de leurs camarades. L’agent de Police de 2ème Classe Shako Waraga et le Sous-Commissaire Frank Dido Lindo ont péri en défendant la maison de Kamerhe attaquée par un commando mené par Christian Malanga, ex-militaire et opposant résidant à l’étranger, lui-même neutralisé par les forces de sécurité peu après l’invasion du Palais de la Nation.
«Les agents Shako Waraga et Dido Lindo étaient attirés par l’engagement auprès des forces de l’ordre, toujours prêts à servir sous le drapeau. Ils détestaient l’injustice et avaient choisi la Police nationale pour servir le pays commun. Ces deux héros sont partis en servant la République Démocratique du Congo comme ils le rêvaient, en plein exercice de leur métier, mais, surtout, en sacrifiant leurs vies pour sauver celles du président Vital Kamerhe et de son épouse», commente un député UNC, saluant leur engagement héroïque.
À cause de leur perte, l’émotion est encore intense dans les rangs du parti, parmi leurs compagnons d’armes et chez les Kamerhe où ils étaient devenus familiers et où les hommages leur sont rendus pour leur extraordinaire acte de bravoure. L’UNC a condamné l’attaque du domicile de Kamerhe et demandé aux autorités compétentes de diligenter une enquête pour déterminer les auteurs.
Évoquant pour sa part un coup d’État avorté, l’armée de la République démocratique du Congo a affirmé que le meneur a été tué avec 3 de ses hommes, tandis que deux policiers ont perdu la vie, lors des affrontements survenus dimanche autour de la résidence du vice-Premier ministre de l’Economie Vital Kamerhe, avant de se retrouver au Palais présidentiel. Christian Malanga, le chef des assaillants a été neutralisé lorsque les forces spéciales de la garde républicaine sont intervenues. Plusieurs Américains, dont «deux Blancs» et un Congolais « naturalisé britannique», figuraient parmi la quarantaine d’auteurs de la tentative du putsch, déjouée dimanche matin à Kinshasa, a déclaré le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée congolaise, les FARDC, cités par les médias.
Marcel Malanga, le fils du meneur, faisait également partie des agresseurs arrêtés avec des équipements militaires, dont un drone de tirs, brouilleurs des signaux et fusils d’assaut. L’ambassadrice des États-Unis, Lucie Tamlyn, s’est dit «choquée et très préoccupée» d’apprendre que des citoyens américains ont participé à l’attaque. Des bruits de détonations d’armes à feu ont été entendus dans le quartier Haute Tension/Palais des Marbres, dans la commune de Ngaliema, peu après 22h, dimanche. Des sources au sein des services de sécurité ont rapporté à l’agence de presse Anadolu que «des opérations étaient en cours» pour arrêter d’éventuels complices du commando responsable de la double attaque contre le Palais de la Nation et la résidence de Vital Kamerhe.
Le gouvernement de la République du Congo a affirmé, par voie de communiqué, qu’un «obus en provenance de Kinshasa s’était malencontreusement abattu à Brazzaville, dans l’arrondissement 2 Bacongo, précisément au quartier M’Pissa dans la zone dite des Trois Francs». De ce côté-ci du fleuve, les autorités font état de blessés légers et affirment qu’il ne s’agissait que d’un «incident isolé». La représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la mission onusienne, Bintou Keïta, a dit suivre de «très près» l’évolution de la situation et se tenir «à la disposition des autorités congolaises pour fournir tout appui entrant dans le cadre de son mandat».
La Communauté de développement de l’Afrique australe -SADC- a condamné «avec force la tentative de coup d’État», félicitant l’armée de la République Démocratique du Congo d’avoir «arrêté les auteurs de cet acte de violence et d’avoir mis fin à une situation qui risquait de s’aggraver à la suite de ce malheureux incident». L’Union africaine s’est félicitée de la «maîtrise de la situation annoncée par les forces de défense et de sécurité du pays».
Elle s’est réjouie «que l’ensemble des responsables des institutions républicaines sont sains et saufs» tout en mettant en garde contre «tout recours à la force pour changer l’ordre constitutionnel dans tout état africain quel qu’il soit». Des organisations de la société civile ont dénoncé des «failles sécuritaires» ayant facilité l’assaut contre le palais présidentiel dans lequel des drapeaux congolais ont été ôtés, brûlés et remplacés par ceux du Zaïre, l’ancienne appellation du pays jusqu’en 1997.
Natine K., avec Agences