Ça ne cesse de bouillonner à l’Union pour la démocratie et le progrès social -UDPS. Après la fronde lancée par Eteni Longondo, ancien ministre de la Santé, qui s’en est pris publiquement à Augustin Kabuya pour sa gestion du parti, c’est au tour de Gecoco Mulumba, sénateur, d’ouvrir un autre front. Contrairement à Longondo, cet élu des élus s’est focalisé sur la gouvernance du pays, poussant un coup de gueule contre «la mauvaise gestion -de celui-ci- consacrée par les détournements à outrance».
Bluff ou sursaut d’orgueil, ce parlementaire UDPS sort néanmoins du lot pour sonner le tocsin via un courrier adressé à la rédaction d’Opinion-info. Lequel courrier force à croire que le pays, pris en étau par des détourneurs des fonds publics, se dirige droit vers sa décadence.
«Que de détournements des deniers publics auxquels il faudra ajouter toutes les atrocités que subissent les populations des provinces de l’Est», a déploré Gecoco Mulumba, non sans cracher toute sa «déception» face à ce fléau de détournement qui fait saigner à blanc les caisses du Trésor et fait faire du surplace au pays appelé pourtant à évoluer.
«Ce que j’observe actuellement dans les divers organes de l’Etat, exécutif et autres, n’est que déception. Déception du Président de la République, Chef de l’Etat, qui a totalement fait confiance en ceux à qui il a confié des responsabilités, déception du peuple qui appuie et aime son chef», a dit le sénateur Gecoco Mulumba.
Plutôt que de se laisser avaler par cette «déception», l’ancien vice-gouverneur de Kinshasa, «interpellé par -sa- conscience, entend prendre son courage de deux mains pour mener des actions populaires comme marche, sit-in et autres afin de «mettre hors d’état de nuire tous les prédateurs spécialisés dans de petits jeux égoïstes pour l’enrichissement illicite de leurs familles».
Gecoco entend ainsi jouer la carte de l’anticorruption en mobilisant la rue, tant «le Chef de l’État et le peuple sont assez trahis», et aux fins de mettre «stop à ce vilain jeu» de détournement.
Le sénateur UDPS entend ainsi rejoindre le combat mené par l’Inspection générale des finances -IGF- et son chef, Jules Alingete, mais qui peine à porter des fruits escomptés, faute pour la justice de poursuivre les auteurs des détournements ou des tentatives de détournement. Dès son avènement aux commandes du ministère de la Justice, Constant Mutamba, a demandé les dossiers des détournements détectés par l’IGF au cours des dernières années pour des poursuites exemplaires et des condamnations sévères visant à décourager de recourir au détournement des deniers publics.