Modeste Bahati et Matata Ponyo sont vivement opposés sur la procédure du jugement d’un ancien Premier ministre par la Cour constitutionnelle et la démarche de re-immunisation d’un sénateur. Alors que l’ancien Chef de gouvernement a accusé publiquement le bureau du Sénat de complicité avec le Procureur général près la Cour constitutionnelle, le président de la chambre haute du Parlement a profité de la plénière tenue le jeudi 9 décembre pour lui répondre. «Où est-ce que vous avez déjà vu un président du Sénat se mettre en complicité avec un Procureur pour arrêter un ancien premier ministre», a encore interrogé Matata Ponyo, ajoutant que le Bureau Bahati refuse de prendre acte de la décision de la Cour constitutionnelle qui s’est déclarée incompétente pour le juger.
«Si vous voulez vous défendre, allez vous défendre devant la justice! Le Sénat n’est pas une juridiction», a tapé Modeste Bahati, affirmant avoir la conscience tranquille. «Ce que la Cour constitutionnelle a fait, n’engage pas le Sénat», a encore dit le président de la chambre haute du Parlement, estimant que Matata peut être jugé pour les faits commis lorsqu’il était Premier ministre.
Le président du Sénat et ses proches disent avoir noté une confusion dans les réclamations de l’ancien Premier ministre, précisant que «les immunités du sénateur Matata Ponyo ont été levées dans le cadre du dossier des biens zairianisés et non pas dans l’affaire Bukanga-Lonzo pour laquelle s’est prononcée la Cour constitutionnelle. Parallélisme de forme oblige, le Sénat et son bureau sont en droit d’attendre un non-lieu du Parquet général dans l’affaire des biens zairianisés pour revenir sur la levée des immunités».
Moralité: le Bureau du Sénat attend la notification de la Cour de cassation du non-lieu dans l’affaire des biens zairianisés pour laquelle les immunités de Matata ont été levées par le Sénat.
Natine K.