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RDC : Appel à l’annulation des élections depuis l’Union sacrée, Carole Agito accusée d’être au coeur de la fraude électorale à Buta

Il pleut de dénonciations liées à la fraude électorale sur la Commission électorale nationale indépendante -CENI- depuis le 20 décembre dernier, date officielle des scrutins.

Aux nombreuses dénonciations, faites aussi bien par des acteurs politiques de l’Opposition que ceux de l’Union sacrée de la nation -USN-, s’ajoutent celles du sénateur Georges Erick Makangu, contenues dans sa missive du 29 décembre dernier adressée au président de la CENI, Denis Kadima, pour solliciter l’annulation des élections.

Sa demande concerne particulièrement la circonscription de Buta, chef-lieu de la province de Bas-Uele, où des irrégularités les plus incroyables, étalées dans sa lettre à Kadima, ont été orchestrée, selon le sénateur Makangu, par Carole Agito Amela, questeure du bureau sortant du Sénat et candidate députée nationale à Buta.

Elle a été indexée comme auteure de bourrage d’urnes dans sa circonscription électorale en complicité avec son cousin, Floribert Tepage, lui aussi candidat député national dans la même zone.

Les deux ainsi que Mopanga Guylain, candidat à la députation provinciale, ont fait voter chacun de leurs témoins plus d’une fois, selon les dénonciations du sénateur Makangu.

«La CENI a clôturé les opérations de vote à 17h dans plusieurs centres entre autres EDAP, Mbota cité, Bale, Matongama et Bamaria et a repris à 19h à l’insu des électeurs valables en complicité avec les services de sécurité, de l’armée, de la police qui étaient visiblement au service de la candidate Agito Amela Carole et des candidats députés provinciaux et nationaux parrainés par celles-ci», a renseigné Georges Erick Makangu dans sa lettre, soulignant en plus que l’ancienne Directrice générale de la SONAS a «introduit des cartes d’électeurs aux bureaux de vote afin de procéder au vote au prorata des cartes recueillies».

Cet élu des élus, décidé de lutter contre la fraude électorale orchestrée par Agito et consorts, a raconté dans sa lettre comment il a été pris à partie par l’inspecteur provincial de la police qui, selon son témoignage, a même tenté de lui ôter la vie.

«Au lendemain du vote, c’est-à-dire le 21 décembre 2023, lors de la rencontre initiée de concert avec d’autres candidats de Buta ville, devant le bureau de la CENI, tous accompagnés de la population pour dénoncer urgemment le bourrage des urnes orchestré par la sénatrice Agito Amela Carole, candidate à la députation nationale ville de buta, de connivence avec son cousin Tepage Floribert, candidat à la députation nationale territoire de Buta, Mopanga Batebada Guylain, candidat à la députation provinciale ville de buta et consorts, la Police nationale a dispersé la foule à coups de gaz lacrymogène. Prenant la route pour mon domicile, l’Inspecteur provincial m’a pourchassé personnellement, et s’est permis de tirer à bout portant sur ma personne physique en scandant qu’aucun non originaire n’obtiendrait de siège à Buta», a-t-il relaté.

Et de poursuivre: «Hué par la foule, il -inspecteur de la Police- a débarqué à ma résidence, a ordonné l’arrestation immédiate d’un des policiers statiques commis à ma sécurité et de huit membres de mon regroupement politique, Forces politiques et sociales alliées à l’UDPS -FPAU-, et a confisqué cinq de mes motos. Le précité ainsi que d’autres services de sécurité se sont illustrés dans l’arrestation arbitraire des électeurs et témoins des autres formations politiques dans l’optique de déstabiliser ceux-ci au profit de l’honorable Agito».

Le sénateur Makangu ne s’est pas empêché de relever tant d’autres irrégularités ayant caractérisé le déroulement des élections dans le Bas-Uele. Il a notamment évoqué le fait qu’au jour du scrutin, de «nouvelles recrues à la Police nationale congolaise ont voté dans la ville de Buta», que «plus de 2.000 agents et cadres de l’Etat figuraient dans divers ordres de mission du gouverneur et ce dernier a usurpé la compétence de la CENI en intimant l’ordre de sorte que tous ces agents votent par dérogation», que «la quasi totalité des superviseurs était en même temps témoins et membres de la formation politique AGPC».

Le sénateur Makangu a enchaîné dans ses dénonciations en révélant que «le candidat député provincial nº16, Mopanga Batebada Guylain du regroupement politique AGPC serait régulièrement enrôlé à la PNC sous le grade de sous commissaire, portant matricule n°1197308835757». Il a également révélé que «le superviseur et formateur Kateka Yonziane Aubin, qui a contrôlé les centres Matongoma, EDAP, Mbota cité, Besose, Bumbu cité, serait frère biologique du candidat Mopanga Guylain».

Des cas d’irrégularités, recensés dans la plus grande majorité des circonscriptions électorales, sont abondamment relayés dans les réseaux sociaux et ont poussé les opposants à rejeter les scrutins du 20 décembre, qualifiés de «simulacres» et les résultats qui vont en découler. L’Opposition exige notamment la réorganisation de nouvelles élections plus transparentes pour offrir au pays des institutions légitimes, conformément à la volonté du souverain primaire.

Pour le sénateur Makangu, l’annulation de ces élections va permettre de «décourager ce tripatouillage qui n’est aucunement de nature à consolider les acquis de l’alternance politique» dans le Bas-Uele.

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