Dans la périphérie de la capitale, la ministre d’Etat a eu ses premiers échanges directs avec le banc syndical des professionnels de la craie, qui ont mis en lumière les défis du système éducatif du pays. Elle a juré de les relever et de «bâtir un système éducatif plus fort, plus équitable et plus résiliant»
Le 2 septembre prochain, les élèves, à travers le territoire national, vont retrouver le chemin de l’école. Un moment crucial de la vie et de l’avenir de la nation, souvent gâché par des grèves intempestives des enseignants, réclamant, non sans raison, l’amélioration de leurs conditions sociales. Pour l’année scolaire 2024-2025, le gouvernement a juré d’offrir aux enfants RD-congolais une rentrée apaisée en mettant le curseur sur la «satisfaction» progressive des préoccupations des professionnels de la craie. Mu par cette volonté, le gouvernement est parvenu, samedi 24 août 2024, à un «compromis républicain et pragmatique» avec le banc syndical. Ce compromis s’est dégagé au terme des travaux de la Commission paritaire gouvernement-banc syndical de l’Education nationale sur l’amélioration des conditions sociales des enseignants, lancés le samedi 10 août dernier. «Nous avons privilégié l’intérêt général en lieu et place de nos intérêts corporatifs. Nous avons placé devant toute autre chose l’intérêt supérieur de nos enfants», a souligné le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Modernisation de l’administration et Innovation des services publics, Jean-Pierre Lihau, tout en faisant remarquer que l’éducation des enfants de la RD-Congo constitue l’un des axes stratégiques et l’une des priorités du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi, et de la Première ministre Judith Suminwa. Ces deux personnalités, a-t-il enchainé, se battent tous les jours pour essayer de matérialiser cette vision et pour doter la RD-Congo d’une politique éducative à la grandeur du pays et à la hauteur de ses enjeux et défis.
Raïssa Malu, les leçons avant l’action
La fumée blanche qui s’est dégagée des assises de Bibwa s’est accompagnée des leçons pour Raïssa Malu, aux commandes du ministère de l’Education nationale depuis seulement juin dernier. «Le moment que nous avions partagé ici ont été riches en enseignements et ont permis à notre nouvelle équipe de mieux comprendre les difficultés auxquelles les enseignants sont confrontés au quotidien, ainsi que le défi du système éducatif de notre pays», a fait savoir la min’Etat Malu, réputée pour son combat en faveur de l’éducation des sciences physiques, mathématiques et technologiques en RD-Congo bien avant son entrée au gouvernement. A Bibwa, dans la périphérie Est de Kinshasa, Raïssa Malu a prélevé les signes vitaux de son secteur avant d’appliquer une thérapie curative par des actions courageuses de nature à revitaliser l’éducation nationale et à redonner les lettres de noblesse à la profession d’enseignant. «Nous avons écouté avec attention vos préoccupations et vos attentes et nous repartons avec une détermination renforcée pour améliorer les conditions de travail et de vie de nos enseignants», a-t-elle juré. La min’Etat Malu entend, pour ce faire, s’appuyer sur le «maintien d’un dialogue régulier et constructif avec le banc syndical». Ceci, de son avis, est le gage pour «continuer à œuvrer ensemble pour le bien-être de nos enseignants et l’amélioration de notre système éducatif».
Un système éducatif plus fort, plus équitable et plus résiliant
«Les discussions menées au sein des sous-commissions ont été extrêmement productives. Elles ont mis en lumière des pistes de solution qui, nous en sommes convaincues, permettront de bâtir un système éducatif plus fort, plus équitable et plus résiliant», a déclaré la ministre d’Etat à l’Education nationale. Un système éducatif plus fort, plus équitable et plus résiliant, c’est donc le cheval de bataille de Raïssa Malu, déterminée à laisser des empreintes indélébiles dans son secteur. «Nous repartons d’ici -Bibwa- avec la conviction renouvelée que, grâce à l’impulsion de son du Président de la République, le soutien de la Première ministre et avec la collaboration de toutes les parties prenantes, nous pouvons faire des avancées pour le bien de nos enfants et de notre nation», a-t-elle martelé, appelant, dans la foulée, les différents acteurs du secteur de l’Education nationale à «continuer à travailler avec ardeur et détermination pour réaliser les aspirations de notre pays» et à demeurer «unis et déterminés pour les défis à venir». «Nous restons résolus à transformer nos engagements concrets et à bâtir un avenir meilleur pour l’éducation en RD-Congo», a dit la min’Etat Malu au banc syndical des enseignants, non sans le remercier pour son «dévouement, engagement et contribution». Auteure d’une carrière auréolée de nombreux faits saillants, Raïssa Malu, fille d’un physicien et ingénieur considéré comme l’un des grands intellectuels d’Afrique, est animée d’une passion particulière pour l’éducation, plus particulièrement pour la science et les technologies. Elle a fondé, en 2013, l’association «Investing in people» qui encourage les femmes RD-congolaises à s’engager dans les filières de STEM -Science, technologie, ingénierie et mathématiques-, en leur octroyant des bourses scolaires. La réputation de Raïssa Malu dans le secteur de l’éducation, fruit de nombreuses réalisations à impact significatif sur le présent et l’avenir de la RD-Congo, rassure plus d’un membre du banc syndical. «Elle a les aptitudes et un passé qui forcent l’admiration et l’espoir quant à l’amélioration du système éducatif du pays et à l’amélioration des conditions socio-professionnelles des enseignants», a confié Angèle, la cinquantaine, participante aux assises de Bibwa pour le compte de la délégation syndicale venue du Kasaï. Après Bibwa, le vrai travail, pour Raïssa Malu, commence.