Dossier à la UneJusticePolitiqueSécurité

RDC : Premier rebondissement dans le procès Kalonda, l’accusation sur la détention illégale du pistolet disparaît

La principale accusation contre SK Della, pourtant évoquée dans le compte-rendu de l’ex-DEMIAP, a mystérieusement disparu de l’acte lu jeudi à l’ouverture du procès. La défense voit désormais un boulevard vers le classement du dossier…

Aussitôt ouvert, jeudi 17 août, à la Cour militaire siégeant en audience foraine à Ndolo, le procès de Salomon Kalonda, conseiller spécial et bras droit de l’Opposant Moïse Katumbi, a été renvoyé au 18 septembre. Selon l’accusation lue par l’Auditeur supérieur militaire, le spécial de Katumbi est poursuivi pour avoir livré «à une puissance étrangère, organisation étrangère, à leurs agents de renseignements des documents ou objets ou fichiers dont l’exploitation est de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation».

En fait, Kalonda est soupçonné par la justice militaire d’entretenir «des contacts avec le major Ngezi Fred, assistant de Monsieur Sultani Makenga, chef de la branche militaire du M23, le Général de Brigade Karuretwa Patrick, conseiller principal du Président Kagame, le Général Major Rupi Karusisi, Commandant des forces spécial RDF, le Général major Alex Kagame, commandant région Est, et le Général major Nzambamwito Joseph, conseiller spécial en matière de sécurité du président Paul Kagame en vue d’engager des hostilités contre la RD-Congo».

A la lumière de l’accusation officielle, la «détention illégale» d’une arme à feu, pourtant «prétexte» d’interpellation de Kalonda, le 30 mai dernier sur le tarmac de l’Aéroport international de N’Djili alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Lubumbashi en compagnie de Moïse Katumbi et d’autres cadres du parti Ensemble pour la République, et évoquée lors de la conférence de presse de la justice militaire, n’a pas été retenu contre lui. Pour la défense, c’est la preuve que leur client est victime d’un «montage» et d’une «manipulation».

Rapporteur du collectif d’avocats de Salomon Kalonda, Me Hervé Diakiese a trouvé en ce nouveau rebondissement la preuve d’un dossier «monté» dans le but exclusif de «neutraliser Salomon Kalonda» dans le cadre d’«une procédure inexactes et infondé». Depuis le début de cette affaire avec la conférence de presse de la justice militaire, l’Opposition s’est employée à rejeter cette prétendue «détention illégale» d’une arme. En son temps, Matata Ponyo, ancien Premier ministre passé dans l’Opposition, avait revendiqué l’appartenance de ce pistolet à son garde privé.

«Cette accusation était une manipulation et ses auteurs n’ont pas eu le courage aujourd’hui de la soutenir devant la justice militaire», se réjouit l’avocat de Kalonda, désormais réconforté avec cette nouvelle tournure qui rend plus «serein» le camp de la défense. «Salomon Kalonda n’a jamais détenu un pistolet. Nous avions toujours dit que cette accusation était fausse», relate Me Diakese, convaincu de la «nullité» de l’affaire puisque «toutes les autres accusations procèdent de la même logique». Du pain béni. Etant «des accusations postérieures» à l’objet de l’arrestation et de la détention irrégulières, les autres griefs sont également «faux», de l’avis du camp Kalonda qui promet de «démontrer la fausseté» de l’ensemble d’accusations en temps utile.

«C’est un procès politique qui part d’une accusation non-fondée pour en inventer d’autres par la suite. On arrête d’abord et on recherche l’infraction par la suite», déplore un cadre du parti de Katumbi. Un chroniqueur approché par «AfricaNews» a exprimé tout son étonnement de voir désormais Salomon Kalonda, qui n’est pas un officiel, être poursuivi pour avoir «dévoilé un secret défense». Ce dernier s’est notamment interrogé sur la manière dont un homme hors du système, sans fonction officielle connue, aurait pu accéder à ce genre d’informations. Pour ce chroniqueur, cette accusation est également «sans objet». Il a ainsi appelé la justice militaire à «dire le bon droit» car, argumente-t-il, pour divulguer un secret ou le trahir, il faut en être détenteur ou occuper les fonctions qui vous mettent dans cette position. «Comment Salomon, un civil, sans poste officiel connu, disposerait-il d’un quelconque secret pour éventuellement le divulguer?», s’interroge-t-il.

De leur côté, les avocats de Kalonda sont dorénavant persuadés que leur client n’a rien à faire devant une justice militaire. «Il n’y est pas constitutionnellement justiciable et en tout état de cause, il n’a rien à faire devant n’importe quelle autre instance de ce pays au regard des faits qu’on prétend lui reprocher», tonne Me Diakese. L’audience de première comparution visait à identifier le prévenu et ses prétendus co-accusés mais aussi exposer les faits pour lesquels il a été trainé devant la justice militaire.

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page