Dossier à la Une

PALU: le permanent Kimasa menacé d’éviction

Le Parti lumumbiste unifié -PALU- est secoué par une nouvelle crise. Cette formation politique de la Gauche RD-congolaise ambitionne de présenter des candidats à tous les niveaux, à savoir à la présidence de la République et à la députation nationale et provinciale sans se passer des élections locales mais est à la recherche de sa stabilité. Et pour cause, il y a un mois et demi passé, Antoine Gizenga relevait son fils biologique, Lugi Gizenga, de ses fonctions de secrétaire permanent et porte-parole du parti. Adolphe Muzito avait été également débarqué de son poste de secrétaire permanent adjoint en charge des questions financières et électorales. Wolf Kimasa a été propulsé secrétaire permanent du PALU tandis que Godefroid Mayobo avait renoncé à travailler aux côtés du nouveau SP. Six semaines après, on apprend que le patriarche de Gungu a pris la décision de suspendre Kimasa. En attendant l’officialisation de cette mesure, c’est-à-dire l’affichage de la décision au siège du PALU au niveau du pont Matete, l’information a fuité. Un parfum de fin de règne.
 
Wolf Kimasa, secrétaire permanent du PALU, est suspendu de ses fonctions. Le secrétaire général, chef du parti, Antoine Gizenga en a décidé ainsi. Sylvain Ngabu, secrétaire permanent adjoint chargé de l’Administration, a été désigné pour assumer l’intérim jusqu’à la nomination du nouveau secrétaire permanent du parti. Selon les informations recueillies au sein des organes de base du PALU, la nouvelle sur cette suspension circulait déjà depuis la semaine passée dès le retour d’Antoine Gizenga de Bruxelles où il a passé un check-up sanitaire. C’est curieux car Kimasa n’a passé qu’un mois et demi dans ses nouveaux habits. Il a été nommé à ce poste par la décision n°PL/SGCP/002/2018 du 15/03/2018. Il a remplacé Lugi Gizenga à la tête du PALU. Cette décision a été trop commentée dans les milieux politiques. Car Adolphe Muzito, secrétaire permanent adjoint, avait été également relevé de ses fonctions. Au PALU de la base au sommet, on estime que Kimasa est un homme incontrôlable, donc un électron libre. «En 2005, il avait déjà pris langue en solo avec l’Alliance pour la majorité présidentielle -AMP», indique-t-on. Puis: «ces derniers jours, on apprend des contacts intempestifs non signalés au parti avec les milieux de la Majorité». On soupçonne également Kimasa de travailler dans le sens de ramener sous le toit conjugal Anne Mbuba, l’ex-épouse du Patriarche du PALU. On se souviendra qu’en 2012, le sénateur Kiluba, s’est vu refuser le poste de 1er vice-président bureau de l’Assemblée nationale, tout simplement parce qu’il avait pris l’initiative de déposer sa candidature à ce poste sans associer le directoire du parti. Conséquence directe: le PALU avait renoncé à ce poste qui avait été attribuée à Charles Mwando Nsimba. Les signes de détérioration des rapports entre la MP et son allié PALU. Depuis lors, on a vu le PALU perdre plusieurs de ses postes au sein du gouvernement Matata Ponyo. Dernièrement, l’ancien SP Lugi Gizenga avait annoncé l’évaluation du deal PALU-Kabila.
Aussitôt nommé, aussitôt débarqué
La nomination de Wolf Kimasa est intervenue dans un contexte politique mouvementé où les leaders politiques cherchent à former des alliances pour consolider leurs positions et affronter avec détermination les joutes électorales. On a vu le Président Kabila rencontrer à deux reprises le chef du PALU Antoine Gizenga. Toutes ces rencontres ont eu lieu pendant que du côté de l’Opposition politique, l’UDPS a déjà désigné son président, Félix Tshilombo Tshisekedi, comme candidat à la présidentielle. Et du côté de la plateforme Ensemble, Moïse Katumbi est désigné candidat président en dépit de menaces et poursuites judiciaires qui pèsent sur lui. Il compte sur l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre pour revenir au pays.
Jusqu’ici, la Majorité présidentielle n’a pas encore désigné son candidat, à savoir le dauphin de Joseph Kabila.
Quant au PALU, une fois débarqué du directoire, Adolphe Muzito s’est manifesté dans une correspondance de prise d’acte de décision transmise au Patriarche Gizenga. «Avant toute chose, je voudrais vous remercier très sincèrement pour les enseignements et l’encadrement politiques, dont j’ai bénéficiés, pendant des années, en tant que militant du PALU, à vos côtés. Ces enseignements ont forgé mes convictions qui désormais guident mes actions», avait écrit l’ancien Premier ministre. Puis: «je voudrais aussi vous dire solennellement que j’ai pris acte de votre dernière décision me déchargeant de mes fonctions de secrétaire permanent adjoint chargé de la Coordination de la commission des conseillers généraux aux questions sociales, économiques, financières et électorales».
Dans cette correspondance, Adolphe Muzito avait affirmé qu’il se mettait à la disposition du parti au niveau de la base et du peuple pour continuer à animer, à encadrer et à sensibiliser les militants ainsi que tous les citoyens RD-congolais et particulièrement les jeunes sur les politiques publiques, dans le cadre de l’Université populaire.
Ici, Muzito a promis, conformément aux déclarations du Patriarche selon lesquelles les parti va présenter les candidats à tous les niveaux, de soutenir et de battre campagne pour le candidat à la présidentielle et aux législatives nationales que le PALU va présenter.
«Dans le cas contraire, précisément pour la candidature du parti à la présidentielle, je serai dans l’obligation de prendre mes responsabilités», avait-il prévenu.
Un mois après, soit fin avril, une nouvelle plateforme politique électorale dénommée ‘’Union pour la République -URép-‘’ a vu le jour tout en désignant Adolphe Muzito comme son candidat à la prochaine présidentielle. Pour sa part, Godefroid Mayobo, nommé par la même décision que Kimasa, avait tout simplement démissionné. Dans une lettre de démission adressée au chef du parti à qui il avait témoigné sa profonde gratitude, Mayobo avait renoncé au poste de Premier secrétaire permanent adjoint chargé des questions électorales. «Cependant, compte tenu de l’incompatibilité insurmontable des caractères entre le nouveau secrétaire permanent, nommé dans votre décision précitée, et moi, je me sens obligé de venir respectueusement vous présenter, par la présente, ma démission aux poste et fonctions me confiés dans ledit acte», a-t-il dit.
Puis: «ma démarche vise uniquement à préserver le parti d’un impact négatif de cette situation sur son bon fonctionnement en ce moment où il doit se préparer convenablement pour des enjeux cruciaux imminents. Je retourne donc à la base du parti tout en restant disponible pour d’autres missions éventuelles que vous pourriez me confier au service de notre cher part». C’est clair.

Tino MABADA

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page