Décidément, on va vers la mise en place d’une force régionale qui pourra déloger le groupe terroriste M23, y compris tous les autres groupes armés qui écument la partie Est de la RD-Congo, c’est ce qui ressort du briefing organisé le week-end et ayant mis face à la presse le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, et son collègue des Affaires Etrangères, Christophe Lutundula Apala Pen’Apala.
«Ce qu’il faut faire, c’est que cette force, dont les prémisses sont en train d’être jetées, soit opérationnelle le plus rapidement possible», a dit le ministre des Affaires étrangères précisant que cette mise en place pourrait intervenir dans les toutes prochaines semaines. Le patron de la diplomatie RD-congolaise a précisé que cette force régionale de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est -EAC- «sera une force offensive et non d’interposition, chargée de combattre les groupes armés aussi bien locaux qu’étrangers».
Si l’effectif de cette force régionale n’a pas été révélé, son financement pourra être assuré par le gouvernement RD-congolais. «Quant à la MONUSCO qui opère dans le cadre de son mandat, ne peut pas s’associer à d’autres forces, mais peut au moins partager les informations avec elles», a indiqué Patrick Muyaya.
Son collègue Lutundula a ensuite évoqué l’hypothèse de l’échec du front diplomatique sur lequel la RD-Congo s’est engagée, et lequel front ne rassure pas faute de sincérité de la part de l’autre partie, c’est-à-dire le Rwanda. Du côté RD-congolais, on dit ne pas faire confiance au Rwanda pour les raisons d’agenda caché dans ses négociations sur des questions touchant à la paix à l’Est du Congo-Kinshasa.
Par ailleurs, l’on se souviendra que l’une des résolutions du premier round qui avait réuni les Chefs d’Etat avait porté sur la mise sur pied d’un mécanisme de vérification des accusations mutuelles des deux parties. Le Rwanda accuse la RD-Congo de soutenir les FDLR et la RD-Congo, à son tour, accuse son voisin de soutenir le groupe terroriste M23. A cet effet, Lutundula a renvoyé la balle dans le camp du médiateur, à savoir le président angolais Joâo Lourenço, à qui il apparient de désigner dans les meilleurs délais, un officier supérieur de son pays chargé de piloter cette Commission. Mais avec une règle d’or à observer, plus question de brassage ni de mixage.
En attendant, a-t-il laissé entendre, la main du Président RD-congolais Félix-Antoine Tshisekedi reste tendue à tous les groupes armés afin de revenir au processus de Nairobi pour la recherche d’une solution concertée. Sera-t-il question de négocier avec le M23? A cette question, Christophe Lutundula a dit niet.
Et l’Ouganda?
Depuis les dernières révélations faites à Christophe Lutundula par James Kabarebe sur la résidence de Sultani Makenga -numéro 1 du M23 qui part de l’Ouganda pour mener des actions militaires à l’Est de la RD-Congo- le gouvernement détient les éléments concernant les accusations portées contre l’Ouganda quant à la provenance du M23.
Le temps de les mûrir avant de se faire sa propre religion. C’est à croire que l’attitude de manque de confiance qui vaut déjà pour le Rwanda, vaut pour l’Ouganda également. A la question de savoir où irait le M23 en cas de retrait, Christophe Lutundula a rassuré qu’il irait soit en Ouganda, soit au Rwanda.
A titre de rappel, le nouveau narratif a encore été au rendez-vous ce samedi 23 juillet à l’occasion de la restitution, par le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, et son collègue de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, du deuxième round des négociations de Luanda tenu le 20 juillet dernier, en Angola, entre la RD-Congo et le Rwanda, sous la médiation de l’Angola. Cette fois-ci, au niveau des ministres des Affaires étrangères sur la situation sécuritaire à l’Est de la RD-Congo.
JeJe MBUYAMBA