
C’est une grande perte que la presse rd-congolaise vient d’enregistrer. José Nawej, éditeur délégué du journal Forum des As, un des premiers ministres du domaine, s’en est allé. La nouvelle est tombée comme un couperet à travers la ville de Kinshasa. «Comment? De quoi? Depuis quand? Est-ce vrai? De qui tu tiens cette information? Quoi? C’est la kyrielle de questions que ne cessaient de se poser les professionnels des médias samedi à partir de 22 heures à la tombée de cette mauvaise nouvelle. Une manière de montrer comment ceux qui ont connu ce journaliste formé à l’Institut des sciences et techniques de l’information -ISTI- sont bouleversés. Oui. Sans avertir personne, ce grand éditorialiste a choisi la voie de l’au-delà. Il est parti laissant ainsi sa famille biologique, sa famille communicationnelle et ses nombreux lecteurs dans l’émoi parce que parti ex abrupto.
Les Kinois, mieux encore les RD-Congolais ne liront plus cette plume rarissime dans la presse. Editeur et éditorialiste d’une simplicité extraordinaire, on en verra plus dans le paysage médiatique du Congo-Kinshasa. José Nawej est parti avec sa plume. Son dernier éditorial paru dans l’édition de vendredi, «A nouveau l’odeur de … sanctions», a fait le tour des réseaux sociaux.
«Coucou les revoilà! Ou presque. D’aucuns ont cru que la fin -?- du régime Kabila était synonyme de dernière pellette de terre jetée sur la tombe de… sanctions. De fait, la lune de miel entre le Pouvoir Tshisekedi et Washington particulièrement incarnée par l’ambassadeur extraordinairement extraordinaire, Mike Hammer avait de quoi laisser croire que plus rien n’allait être comme avant dans les relations entre les deux pays…», avait-il écrit.
En lisant cet édito étonnamment révélateur, il y a lieu de croire que ce journaliste de la 11ème rue/Limete est parti, mais sans partir. José Nawej. Est-il vraiment journaliste? Editeur? Les uns diront qu’il était tout cela. Mais moi je rétorque qu’il était plus que cela. Parce qu’au-delà de ces qualités, le DP, comme nous aimions l’appeler par la fonction qu’il occupait, auparavant -surtout que l’homme a gravi tous les échelons- était un grand formateur. Non. Il était une école. Un grand manager.
Le journalisme était sa passion. Par sa simplicité légendaire, José Nawej refusait de se comporter comme un patron. Comme un éditeur. Les journalistes étaient ses amis. A la rédaction, c’est un journaliste hors pair. C’est lui qui aimait raconter des histoires pour détendre tout le monde. «La rédaction n’est pas un lieu de stress», ne cessait-il de rappeler. José Nawej. En trouverons-nous un autre? Seul Dieu sait.