Les lignes bougent au ministère stratégique des Transports et Voies de communication. José Makila Sumanda, vice-Premier ministre en charge de ce méga ministère vient de procéder au lancement coup sur coup de deux chantiers phares dont la mise en œuvre ne dépend plus que du temps. Il s’agit du projet de construction du port en eaux profondes de Banana et du projet de construction et d’équipement d’une nouvelle aérogare à l’aéroport international de N’djili.
S’inscrivant dans la vision de la Révolution de la modernité, impulsée par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, Makila a réussi à faire approuver ces deux grands projets au Conseil des ministres en l’espace d’un mois.
Avec le groupe DP World dans la construction du port maritime
A Banana, dans le Kongo Central, le VPM aux Transports et Voies de communication a signé un accord avec le groupe doubaïote DP World pour la construction d’un port maritime international, le premier du pays. Les travaux de construction de ce port, situé sur la côte atlantique de la RD-Congo, seront exécutés en quatre principales étapes. La première, avec un investissement d’USD 539 millions, va permettre l’érection de deux quais de 400 et 200 mètres pouvant recevoir à la fois un bateau de 390m avec 12.500 EVP et un autre bateau de 200m. L’apport du gouvernement RD-congolais dans cette phase s’élève à USD 118.500.00 grâce au préfinancement de DP World.
«Il est programmé un tirant d’eau de 15,5m ainsi qu’une zone de stockage de 28 hectares. Ce quai aura une capacité de stockage 16.000 EVP et 500.000 mouvements par an, une centrale électrique de 7,5 mégas voltampère», rapportent à «AfricaNews» des sources au ministère des Transports et Voies de communication. Et de préciser: «l’apport de la partie gouvernementale sera destiné essentiellement aux travaux de la route Banana-Boma et à la construction de la première zone logistique et industrielle d’une valeur d’USD 25.000.000».
La 2ème phase du projet nécessite la mobilisation d’un investissement d’USD 168 millions dont 3 millions constituent l’intervention du gouvernement RD-congolais préfinancé par DP World. A cette étape, l’on procédera à la construction d’un troisième quai de 200m, l’augmentation de la capacité électrique de 2,5 mégas voltampère, la construction de la deuxième zone logistique et industrielle.
Port de Banana doté d’équipements et matériels de dernière technologie
Viendra ensuite la 3ème phase avec une valeur d’investissement d’USD 236 millions, dont USD 6 millions comme apport du gouvernement RD-congolais préfinancé par DP World. Cette étape offrira au site un quatrième quai de 400m ainsi qu’une augmentation de la capacité électrique de 5 mégas voltampère. La valeur d’investissement de la quatrième phase est évaluée à USD 226 millions dont USD 6 millions du gouvernement RD-congolais préfinancé par DP World. Les travaux à réaliser à ce niveau sont la construction d’un cinquième quai de 400m et l’augmentation de la capacité électrique de 5 mégas voltampère.
«Le port de Banana sera doté d’équipements et matériels de dernière technologie en matière de contrôle d’accès des camions avec des scanners, des caméras de reconnaissance digitale ainsi qu’un guichet unique pour les clients du port. Le port sera équipé de la dernière génération des portiques de quai et de terres pleins totalement connectés à un système informatique pour optimiser les mouvements des équipements à l’intérieur du terminal», font savoir ces sources, non sans marteler sur la sûreté et la sécurité qui demeurent un enjeu majeur pour DP World, intransigeante, dans la mesure où ça concerne son capital humain.
Un grand aéroport moderne à N’Djili, hub naturel des vols internationaux
Le vent de la modernité va également souffler dans le domaine aéroportuaire. Longtemps classée sur la liste noire des pays réputés extrêmement dangereux en matière d’exploitation aérienne, la RD-Congo s’engage désormais sur une voie royale pour quitter cette liste humiliante dressée par l’Organisation de l’aviation civile internationale -OACI- Au-delà des performances attendues de l’acquisition et l’exploitation des aéronefs de nouvelle génération, de la qualification du personnel navigant technique, du personnel technique et des opérations, des infrastructures techniques répondant aux normes pointues de l’organisme faîtier du transport aérien mondial, la RD-Congo entend rattraper le temps perdu et se placer dans l’orbite du développement intégral de l’aviation civile dans le strict respect des normes de sécurité et de sûreté.
C’est dans ce cadre que José Makila Sumanda s’est totalement investi dans le projet intégrateur de l’érection et l’équipement d’une nouvelle aérogare à l’aéroport international de N’Djili, principale portée d’entrée de la RD-Congo. Toutes les études menées sur le plan international démontrent que cet aéroport constitue un hub naturel pour tous les vols tant passagers que cargo partant du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest du continent africain et vice-versa. Or, la RD-Congo avec ses vastes étendues aux dimensions sous-continentales, se doit de jouer pleinement son rôle de leader dans ce domaine. D’où l’importance vitale, géostratégique et économique de ce projet.
Les activités prévues sur le site aéroportuaire de N’Djili portent notamment sur la construction d’une nouvelle aérogare -terminal- de 40.617 m2, d’une nouvelle aire de stationnement -tarmac- de 74.517m2, le prolongement de la voie de circulation parallèle et des bretelles de relation de 68.891 m2. Il est aussi prévu la construction d’un viaduc long de 8.000 m2, d’un parking à même de recevoir 1.200 véhicules, d’une fontaine en face du nouveau terminal ainsi que des travaux de déviation du boulevard Lumumba sur 5km. Ce nouveau terminal va compter six places de stationnement d’avions dont trois réservées aux vols internationaux et trois aux vols nationaux.
Economie d’énergie et réduction des émissions des gaz à effets de serre
Financé par la Banque d’import-export de Chine, EXIMBANK of China, en raison de 85% et l’Etat RD-congolais en raison de 15%, le projet de construction de la nouvelle aérogare à N’Djili va offrir à la RD-Congo un grand aéroport moderne dont la construction, basée sur l’économie d’énergie et la réduction des émissions des gaz à effets de serre, va respecter les normes de l’environnement et de l’écologie. «Ce qui permettra le tri des lignes aériennes étrangères pour utiliser l’espace aérien RD-congolais sécurisé, modernisé, gage important pour la sécurité de l’industrie de l’aviation régionale», expliquent ces sources. Précision de taille, le marché de ce projet a régulièrement été attribué à WIETC pour un montant d’USD 364,9 millions en date du 16 septembre 2016 et les différentes parties prenantes ont validé le plan d’étude en date du 17 mars 2017.
Ouvert à l’exploitation du trafic en 1956, l’aéroport international de N’djili, avec la matérialisation de ce projet, va conforter son rôle de pivot de communication important pour le trafic des passagers et des marchandises avec plusieurs continents notamment l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine. N’Djili, qui constitue la principale porte d’entrée en RD-Congo, pays au cœur de l’Afrique avec une position géostratégique, se positionne ainsi comme le futur hub régional de l’Afrique centrale.
Laurent OMBA