Samedi 9 septembre, le temps s’est arrêté sur Mbandaka, chef de lieu de la province de l’Equateur dans le Nord-ouest de la RD-Congo, avec l’atterrissage de l’avion transportant Moïse Katumbi, président du parti politique Ensemble pour la République et candidat annoncé à la présidentielle de décembre prochain, venu pour redynamiser son parti dans la région. Accueilli au pied de l’avion par des cadres locaux de son parti, Katumbi, accompagné d’une petite délégation composée de ses proches collaborateurs, s’est offert un bain de foule dans cette province, terroir de l’ancien président Mobutu, connu pour être l’une de plus reculées du pays. Une incursion réussie, gérée dans la plus grande discrétion et bien préparée sur terrain par des équipes locales conduites par le coordonnateur provincial Wina Lokondo. En témoigne, le serpent humain qui a contraint Katumbi à une longue procession de l’aéroport en passant par les avenues Mobutu, Yasanyama, Itela et Révolution, pour finalement atteindre le lieu du meeting. Chemin faisant, la foule a entonné des chants en l’honneur de son champion, prédisant «l’ère Katumbi».
Comme partout où il est déjà passé dans le cadre de sa «tournée de redynamisation du parti», Katumbi a, dès sa prise de parole, en lingala comme pour souligner la parfaite communion et l’interaction avec les siens, insisté sur le fait qu’il ne soit pas en campagne électorale. «Qu’on ne vous dise pas que Katumbi bat déjà campagne, je suis venu pour redynamiser le parti. Durant la campagne, je reviendrai vers vous», a-t-il déclaré sous une ovation soutenue de plusieurs dizaines de milliers des Mbandakais ayant fait le déplacement du terrain de football de l’Institut Frère Iloo malgré la pluie qui s’est abattue sur la ville durant toute la matinée. Par la suite, une minute de silence a été observée en mémoire des victimes du récent «carnage» Goma et de Chérubin Okende, porte-parole d’Ensemble pour la République, lâchement assassiné en juillet dernier à Kinshasa.
Avec sa désormais nombreuse base de Mbandaka, Katumbi a surtout partagé son rêve d’un Congo fort, pacifié et dynamique, déclinant les grands axes de ses ambitions pour l’Equateur: construire une route reliant Mbandaka à Kinshasa, draguer le fleuve, donner du travail aux jeunes et réduire l’importation des produits alimentaires de base en boostant notamment la production industrielle des poissons. «Nous avons besoin d’une solidarité nationale pour le changement», a-t-il poursuivi dans un discours intégralement en lingala, comme pour montrer son «attachement» avec la population et la culture de l’Equateur.
Plusieurs cadres du parti, notamment le Secrétaire général Bolengetenge, Christian Mwando, le sénateur José Endundo ou encore Wina Lokondo, tous originaires du coin, ont été présentés au public en liesse. Pour Katumbi, Ensemble pour la République est aussi le parti des Mbandakais qui l’ont compris en lui réservant un accueil digne, mieux en l’adoptant comme leur «champion».
L’étape de Mbandaka intervient après Bukama, Manono, Malemba-Nkulu, Kabongo et Kongolo. Partout, le Chairman est reparti après des «succès populaires», un vrai stimulant au moment où il a récemment subi plusieurs revers avec l’incarcération à la prison militaire de Ndolo de son principal conseiller, Salomon Kalonda, l’emprisonnement à Makala du député Mike Mukebayi, le meurtre de Chérubin Okende à Kinshasa ou encore la détention prolongée d’autres militants de son parti à Lubumbashi.