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Présidentielle : Katumbi séduit les déçus de Fatshi à Kalemie, Kamina et Moba

«Ses critiques contre la mauvaise gestion de Félix Tshisekedi ainsi que ses idées pragmatiques pour le développement des infrastructures, le renforcement des capacités de l’armée et la réduction du train de vie des institutions au profit de la promotion des projets communautaires ont du succès partout où il passe», rassure un étudiant à l’Université de Kalemie…

La caravane du candidat n°3 a mis le cap sur le grand Katanga, à Kalemie dans le Tanganyika mercredi puis jeudi à Kamina dans le Haut-Lomami et Moba dans le Tanganyika. Comme partout où il a déjà été en campagne, Katumbi s’est offert, sur ses terres du grand Katanga, de nouveaux raz-de-marée. Jeudi, Moba dans le Tanganyika, a été en feu. On croirait revivre l’entrée du Christ à Jérusalem. «Jésus est arrivé», scandaient du reste les jeunes déchaînés, convaincus de la défaite de Tshisekedi, président sortant, face à leur «champion». «Wetu, Wetu, ‘le nôtre’», s’exclamaient de leur côté les mamans. Dès l’atterrisage, la piste de l’aéroport de Moba a été envahie par une population décidée à rencontrer son «sauveur». Certains sont arrivés jusqu’au pied de l’avion. Ici comme ailleurs, Katumbi a bien porté son prénom. Ces populations déçues de la gouvernance de Tshisekedi espèrent sortir de la misère pour la terre promise, ce «nouveau Congo» dont le candidat n°3 à la présidentielle se fait le chantre.

Katumbi, focus sur la thérapie à proposer pour sortir la RD-Congo de son coma, a déroulé son programme, surfant entre les critiques de la gestion du régime Tshisekedi et des idées claires pour une gestion «axée sur les résultats».

Le #3 garde particulièrement au travers de la gorge la fameuse taxe RAM. Un vol à ciel ouvert, foi de Katumbi! Les promesses de Tshisekedi, il en a également marre et compte en finir en inaugurant l’ère des actions concrètes. «Ils ont volé l’argent du RAM. Ne vous occupez pas du candidat des promesses et zéro bilan», a-t-il asséné. Moba, à l’instar de la plupart de territoires, vit dans la précarité la plus prononcée, sans route et presqu’enclavée. Katumbi a promis de changer cela en construisant la route Moba-Lubumbashi. «Nous allons construire une grande université et un stade moderne. Le prix de la farine va baisser après cette hausse exagérée», a annoncé le candidat n°3 à la présidentielle de décembre.

Conquise, Moba, fief naturel de Christian Mwando, un des fidèles lieutenants de Katumbi et son Haut-représentant dans le grand Katanga, n’a pas caché son ambition électorale. «100 % pour Katumbi. Zéro pour Tshisekedi», chantait le peuple. Dans cette région la déception est visible. Les cinq dernières années, aucun projet n’a été réalisé pour le bien de cette population.

Kalemie et l’objectif «100% Katumbi»

Jeudi, la machine Katumbi, toujours accompagnés de Seth Kikuni et des représentants de ses autres alliés, a atterri à Kamina dans le Haut-Lomami, autre province issue du démembrement du grand Katanga. A l’aéroport, une population nombreuse l’attendait à bras ouverts et l’a contraint à une procession de 6 Km jusqu’au lieu du meeting. Dans cette ville, Katumbi n’était pas en terre inconnue, lui le maitre d’ouvrage de l’unique stade la province et du marché local. Des œuvres qui démontrent la fiabilité de l’homme. Ce n’est donc pas en terre infertile qu’il a posé sa semence et espère faire moisson abondante le 20 décembre. «Plus question de promesses, vous êtes fatigués. Tout le monde vote le n°3. Aujourd’hui, ils n’ont même pas ajouté un mètre de macadam. Il va encore amener un autre écran géant (…). Vos cartes d’électeur sont vos armes, vous devez utiliser pour installer le n°3 dans le fauteuil présidentiel», a-t-il harangué. Une fois de plus, le chairman d’Ensemble pour la République a appelé à la vigilance le jour du vote.

Kamina promet 100%

La veille à Kalemie, une foule immense était venue à la rencontre du #3 au terrain Benda pour découvrir son offre politique. Dans une communion parfaite, le peuple et son «champion», tous remontés contre les «vaines promesses» ont convolé en justes noces pour l’instauration d’un «Congo nouveau». Après une longue procession comme pour démontrer, s’il en fallait, ses capacités physiques à surmonter le défi qui l’attendent au Palais de la nation, Katumbi s’est présenté devant la population de Kalemie venue en masse, paralysant la circulation et les activités. Ce mercredi, la ville a tourné au ralenti. Le président de la République aspirant, lui, loin d’être impressionné par cette nouvelle démonstration, a déballé ses propositions devant une population désespérée.

Les Kalemiens, sous le charme du #3, ont été conquis. Un étudiant à l’Université de Kalemie n’a pas eu de filtre pour dire l’admiration qu’il voue pour Moïse Katumbi. «Ses critiques contre la mauvaise gestion de Félix Tshisekedi ainsi que ses idées pragmatiques pour le développement des infrastructures, le renforcement des capacités de l’armée et la réduction du train de vie des institutions au profit de la promotion des projets communautaires ont du succès partout où il passe», a-t-il rassuré.

Kalemie a fait son choix

Cette communion, Katumbi le doit dans une certaine mesure à l’«échec de gouvernance» du régime Tshisekedi. A Kalemie comme partout il est passé, Katumbi parait comme «la solution au problème que représente le régime actuel». Des populations, dans le désespoir, trouvent en lui un «sauveur». Une responsabilité qu’il compte bien prendre. «Je suis le sauveur du Congo, faites-moi confiance et je vais rebâtir le Tanganyika», a-t-il promis aux Kalemiens. Le #3 a, au passage, rappelé son œuvre dans cette province, district de l’ancien Katanga. C’est lui qui a bâti la ville, c’est lui qui a jeté le pont sur la Lukuga et un autre vers Nyemna. Il l’a rappelé, comme pour faire mentir le Président Tshisekedi qui l’a critiqué sur un plateau de télévision pour n’avoir rien fait durant les 9 ans passés au gouvernorat du Katanga. «Je suis celui qui a tout fait pour le Tanganyika. Les routes, les hôpitaux, les ponts… tout ça, c’est moi. Depuis mon départ, rien n’a été fait. Ils vous ont promis et ils n’ont rien réalisé, vous devez leur dire au-revoir», a-t-il prêché devant une foule conquise.

Aujourd’hui, Kalemie manque de tout. Pas d’eau, ni électricité. Pourtant, Katumbi, alors gouverneur, avait initié et conclu la réhabilitation du barrage de Bendera. Dans cet ancien district du Katanga sous Katumbi, des écoles et hôpitaux avaient poussé de terres. Une période reluisante qui ressemble désormais à un lointain souvenir. Tout est détruit. Le Tanganyika sous Katumbi devrait revêtir d’une robe plus brillante. Dans son programme, le #3 il a prévu notamment de refaire la route Kalemie-Kongolo et Kalemie-Uvira.

Même sur le pont, le peuple a suivi

L’évangile selon Katumbi, prêché aux Kalemiens, est principalement axé sur la fin de l’injustice sociale. Dans son homélie de circonstance, Katumbi, qui regrette la cherté de la vie et la précarité des populations, a juré de sonner le glas des pleurs des RD-Congolais. «Votez pour moi massivement», a-t-il sollicité.

La première étape de la campagne de Katumbi dans le grand Katanga aura été un franc succès, donnant des tournis à ses adversaires. Homme des masses, le #3 entend transformer ces mobilisations en suffrage le 20 décembre pour finalement inaugurer le Congo selon lui, le «Congo nouveau» qu’il estime possible.

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